PANDEMONIOPOLIS, GABRIEL JAN
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 679, 1975
C'est à cause de bouquins comme ce Pandemoniopolis que, longtemps, la SF se traina une image de marque désastreuse. Et pourtant, qu'est-ce que c'est bon. Ou plutôt QU'EST-CE QU'ON SE MARRE !
220 pages de Gabriel Jan, alors débutant (il s'agissait de son quatrième roman) mais déjà foutrement remonté contre la société moderne et décadente. Contre sa culture surtout.
Nous sommes en 1975, la pornographie est partout, le monde ressemble à Toi Ma Nuit de Jacques Sternberg (mais en moins long)
Dans un fanzine ronéoté, fortement chauffé par la lecture de cette pute de Fiction (stalag fantastique alors sous le joug des gauchos de la SF), Gabriel écrit :
Pour marquer le coup, Maurice Limat fut invité à en signer la préface. MAURICE LIMAT ! C'est la cerise sur le gâteau, la petite gâterie qui s'impose, l'ouverture en fanfare. 3 pages essentielles :
La cacophonie règne dans les villes, les gens ont oubliés Mozart et les philosophes des lumières - bref, toutes ces choses qui rendent belle et noble l'existence humaine. Désormais, les gens (CES GROS CONS) ne pensent plus qu'au sexe. Ils baisent, ils baisent, ils baisent. Sans jamais donner naissance. Ils pornographisent le monde. Et vas-y que ça se roule dans la fange : c'est le coït frénétique dans les boites à musique.
RIEN NE VA PLUS c'est le monde moderne vu à travers le prisme d'un esprit qui louche.
On dirait presque une nouvelle de Bernard Blanc, mais pour la presse catholique de droite. C'est mieux : on remplace l'anti-nucleaire par l'anti-zizi-panpan. La contre-utopie de Gabriel Jan, c'est la liberté sans discipline, sans Dieu et avec du cul en sus.
Et ses rebelles qui, logique, combattent le regime porno-facho par... l'Amour ! Hilarant !
Et bien que première partie du roman ne soit qu'agréablement atterrante, la suite se révèle par contre proprement éblouissante niveau crétinerie inspirée. Car Pandemoniopolis, ce n'est pas seulement un roman bancalement politique, c'est aussi une ode mystique.
À ce titre les 50 dernières pages du bouquin sont purement et simplement démentielles. Tout y est. L'Atlantide, les pouvoirs psychiques, les extraterrestres.
Ces derniers se divisent en deux catégories : les gentils et les méchants. Les gentils veulent sauver l'humanité. Les méchant veulent la corrompre.
Reste une question.
Avec tout son talent, pourquoi Gabriel Jan s'est il entêté à écrire des bouquins de gare ? Pourquoi ne fonda-t-il pas plutôt une secte ? Pandemoniopolis, peinture saisissante de la dégénérescence humaine, aurait pu servir de bible new-age. Je me répète mais TOUT Y EST ! Les problèmes, les solutions, les petites formules qui font mouche et l'espérance d'un voyage dans l'espace pour sauver notre espèce de ses démons.
Pandemoniopolis, c'est le kit complet pour gourou en manque d'inspiration. Avec ça, tu fais un carton. UN CARTON, J'TE DIS ! Tu détrônes Raël, tu te tapes plein de nénettes illuminées et tu t'en fous plein les fouilles.
Gabriel, t'es con. T'as raté ta carrière !
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 679, 1975
C'est à cause de bouquins comme ce Pandemoniopolis que, longtemps, la SF se traina une image de marque désastreuse. Et pourtant, qu'est-ce que c'est bon. Ou plutôt QU'EST-CE QU'ON SE MARRE !
220 pages de Gabriel Jan, alors débutant (il s'agissait de son quatrième roman) mais déjà foutrement remonté contre la société moderne et décadente. Contre sa culture surtout.
Nous sommes en 1975, la pornographie est partout, le monde ressemble à Toi Ma Nuit de Jacques Sternberg (mais en moins long)
Dans un fanzine ronéoté, fortement chauffé par la lecture de cette pute de Fiction (stalag fantastique alors sous le joug des gauchos de la SF), Gabriel écrit :
" Des intellectuels au-dessous de la ceinture tentent de salir la science-fiction, de la prostituer en ornant leurs infâmes écrits de l'étiquette S.F. [...]et de conclure, après une nouvelle envolée sur les matières fécales :
Incapable de créer, sinon le genre 'scatologie-fiente', dans lequel ils se complaisent, ces 'révolutionnaires' débiles entreprennent la destruction organisée, se permettant sans le moindre complexe, de juger telle ou telle collection, tel ou tel auteur, comme si ils étaient les Maîtres. Le verbe, pour eux, n'est autre qu'un caméléon jouisseur, qui allie avec démence l'anarchie, le sabotage, la boue, la vulgarité, la pornographie à outrance..., et j'en passe."
" Quand l'urine est tirée... il faut la boire. "Ce qu'il fit sur le champs, je n'en doute pas : il s'agit là d'un excellent remède de médecine parallèle. Bref. Une fois sa décoction avalée, il s'attela à la rédaction de son chef-d'oeuvre absolu, PANDEMONIOPOLIS, charge brutale contre le despotisme de la poésie politico-porno-merdouilleuse maquillée en science-fiction d'avant-garde.
Pour marquer le coup, Maurice Limat fut invité à en signer la préface. MAURICE LIMAT ! C'est la cerise sur le gâteau, la petite gâterie qui s'impose, l'ouverture en fanfare. 3 pages essentielles :
"[...] dans Pandemoniopolis, nous découvrons une prise de position sans bavures concernant notre temps et, au-delà, ce qui attend notre civilisation décadente."La sonnette d'alarme est tirée. Ovation du public. Plan d'ensemble : GABRIEL JAN DEVANT SA MACHINE À ÉCRIRE, S'INDIGNANT, DÉNONÇANT. GROS PLAN, VOIX OFF :
"La Terre n'est plus qu'un vaste parc d'attractions pour adultes en pleine crise de folie "TRAVAIL - FAMILLE - PARTOUZE ! Le lecteur sourit. Ou souffre. Tous les pires stéréotypes de la SF anti-utopique sont ici réunis. Tyrannie, milice, apathie, révolte. Mais ce qui rend la chose encore plus délectable, c'est qu'ils semblent tous comme sur-gonflés par l'auteur, ces stéréotypes, comme enrobés de plusieurs couches supplémentaires de niaiserie brute.
La cacophonie règne dans les villes, les gens ont oubliés Mozart et les philosophes des lumières - bref, toutes ces choses qui rendent belle et noble l'existence humaine. Désormais, les gens (CES GROS CONS) ne pensent plus qu'au sexe. Ils baisent, ils baisent, ils baisent. Sans jamais donner naissance. Ils pornographisent le monde. Et vas-y que ça se roule dans la fange : c'est le coït frénétique dans les boites à musique.
RIEN NE VA PLUS c'est le monde moderne vu à travers le prisme d'un esprit qui louche.
On dirait presque une nouvelle de Bernard Blanc, mais pour la presse catholique de droite. C'est mieux : on remplace l'anti-nucleaire par l'anti-zizi-panpan. La contre-utopie de Gabriel Jan, c'est la liberté sans discipline, sans Dieu et avec du cul en sus.
Et ses rebelles qui, logique, combattent le regime porno-facho par... l'Amour ! Hilarant !
SI TU NE DOIS LIRE QU'UN SEUL ANTICIPATION,
LIS PANDEMONIOPOLIS !
LIS PANDEMONIOPOLIS !
Et bien que première partie du roman ne soit qu'agréablement atterrante, la suite se révèle par contre proprement éblouissante niveau crétinerie inspirée. Car Pandemoniopolis, ce n'est pas seulement un roman bancalement politique, c'est aussi une ode mystique.
À ce titre les 50 dernières pages du bouquin sont purement et simplement démentielles. Tout y est. L'Atlantide, les pouvoirs psychiques, les extraterrestres.
Ces derniers se divisent en deux catégories : les gentils et les méchants. Les gentils veulent sauver l'humanité. Les méchant veulent la corrompre.
" Ils ont commencé à détruire le monde en introduisant dans chaque pays des données séduisantes mais toujours fausses, des éléments d'exploitation des bas instincts humains comme la pornographie, la révolution. "LA PORNOGRAPHIE, LA RÉVOLUTION ! CE SONT EUX LES COUPABLES !(UNE SEULE SOLUTION : LE RETOUR À LA TERRE ET À LA RELIGION / BANDANT, N'EST-IL PAS ?)
Reste une question.
Avec tout son talent, pourquoi Gabriel Jan s'est il entêté à écrire des bouquins de gare ? Pourquoi ne fonda-t-il pas plutôt une secte ? Pandemoniopolis, peinture saisissante de la dégénérescence humaine, aurait pu servir de bible new-age. Je me répète mais TOUT Y EST ! Les problèmes, les solutions, les petites formules qui font mouche et l'espérance d'un voyage dans l'espace pour sauver notre espèce de ses démons.
Pandemoniopolis, c'est le kit complet pour gourou en manque d'inspiration. Avec ça, tu fais un carton. UN CARTON, J'TE DIS ! Tu détrônes Raël, tu te tapes plein de nénettes illuminées et tu t'en fous plein les fouilles.
Gabriel, t'es con. T'as raté ta carrière !
5 commentaires:
Il paraît qu'il a ensuite fait carrière aux states sous le pseudo de Lafayette Ron Hubard... ^^
je crois que t'as trouvé pour moi mon nouveau maître à penser, il me plait ton Gabriel!
zaït' : Pandemoniopolis, en film, avec Travolta ou Tom Cruise dans le rôle du chef des rebelles, j'achete tout de suite !
lolo : malheureusement, des comme celui-là, il en a pas fait d'autre (à ma connaissance)
pire, dans une interview pour Fiction en 1983, Patrick Siry (le boss d'anticipation) déclarait que Gabriel Jan s'était enfin amélioré et écrivait désormais des bouquins lisibles, des bouquins qui "tiennent bien la route."
(cf. http://muller-fokker.blogspot.com/2008/08/blog-post.html)
Il faut croire que c'était l'époque ou on pouvait encore prendre un auteur ayant du potentiel et le laisser mûrir (enfin, tout est relatif dans le cas de Jan, hein !)
C'est en cela qu'Anticipation manque… CF la liste de ceux qui ont débuté là-bas…
Appreciate your blog ppost
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