
Outre l'excellente revue Ere Comprimée (le magazine de l'homme du futur, mieux que du Métal Hurlant deuxieme période), les éditions Campus publièrent au début des années 80 - et très certainement dans l'espoir de concurrencer Elvifrance sur le terrain de la bande sexy-sadique et du cochonou noir & blanc - divers petits-formats adultes aux titres révélateurs. Sexyman, Sexorama, Astrosex, Dossier X... n'en jetez plus !
Dans l'ensemble, la qualité avoisine celle des parutions Guerber, l'humour cassoulet en moins, mais on peut tout de même se dégoter dans le lot un petit bijou, le sublime Dossier X # 12, paru en 1981 et sobrement titré "Cabaret."

Coup classique : l'auteur de ce numéro n'est pas crédité - mais ses influences sont évidentes. Magnus et Corben. On pense aussi à Mezzo (qui, à l'époque, devait débuter pas très loin) et au Loro de Sweet Délice... entre autres. L'encrage, les trames et la composition sont magnifiques, même si, comme dans presque toutes les bandes alimentaires, un certain relâchement se fait sentir au fur et à mesure que l'intrigue avance. Une intrigue quasi-inexistante, comme de bien entendu, mais qui débute par deux belles scènes : un numéro de cabaret à la Jess Franco et une évasion de prison très fantaisiste. La suite est moins marquante mais ce n'est pas contrariant. L'ensemble est tellement beau que l'on pardonne tout. Même le trait pressé et l'encrage fatigué du dernier tiers. En réalité, le seul défaut véritable de ce numéro est de ne pas donner le nom de l'artiste derrière ce stupéfiant one-shot.

Le meilleur pour la fin : les amateurs des poitrines conséquentes à larges aréoles seront aux anges puisque les belles Ilsa et Deborah, généreusement pourvues par leur créateur anonyme, se déshabillent régulièrement, tout au long de ces 112 pages. Un exemple parmi tant d'autres...
