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ÉBATS DE FOND

SOUS TERRE ON MEURT AUSSI, HANS KLUBER
LES HYÈNES DU DÉSERT, HARRY WOODLEY
LA FIN DES BRAVES, HERMANN SIEBEL
GERFAUT / GUERRE # 232, 242, 315 / 1973/74/77

L'affaire est entendue depuis longtemps. En matière de littérature populaire, la guerre des sexes n'aura pas lieu. Les moutons sont bien gardés, les genres parfaitement compartimentés.
Aux hommes les rafales qui crépitent, les gnons qui s'échangent et les bombes qui explosent. Aux femmes les déclarations enfiévrées, les embrassades au clair de lune et les oiseaux qui gazouillent tendrement.
Aux uns Spillane, aux autres Delly.
Pourtant, il existe une anomalie. Une collection qui, inconsciemment, tapa sur les deux tableaux.
De l'amour et de la violence, de l'action et de la romance.
Cette collection, c'était celle, emblématique, des éditions du Gerfaut. La collection Guerre. Un demi-millier de bouquins, poche ou grand format, et dont la grande majorité concernait les affrontements marquants de la seconde guerre mondiale. Front soviétique, déserts du moyen-orient, îles du pacifique, campagne d'italie, déroute berlinoise et tout le toutime.
Étonnamment, c'est en abordant ces conflits que les auteurs du sérail Gerfaut se sentirent subitement devenir fleur bleue. Le Vietnam ou l'Indochine, autre mamelle première de la collec', ça fleurait plutôt la sueur rance et la mauvaise haleine du juteux tapi au fond de la jungle. La seconde guerre mondiale, par contre, avec ses hordes de nazis et de S.S., de soviets et de partisans, d'anglais et de 'ricains, tous se canardant 220 pages durant et à qui mieux-mieux, ça sonnait plus romantique.
Prenons par exemple Sous Terre On Meurt Aussi, signé Hans Kluber. Le résumé au dos du livre promet des sensations dures. Les nazis assiègent Sebastopol, leurs canons crachent des obus " chargés de mort et de violence " et les Ruskoffs se sont réfugiés dans les égouts. Un seul moyen de les y déloger : les asphyxier à grandes rasades d'un gaz aussi mortel qu'expérimental. Un stratagème déloyal qui débecte notre héros, Karl Loster, un médecin allemand plutôt naïf. Il s'écrira même, en fridolin dans le texte, "Das ist eine Sauerei !" Et de rejoindre les cocos dans leurs égouts condamnés à la dératisation.
Et là, c'est la séquence émotion de l'ouvrage. Karl rencontre Tatiana, une belle infirmière russe. Pour lui, c'est le coup de foudre. Pour elle itou. Ils sont d'ailleurs tellement mordus l'un de l'autre qu'ils s'unissent tendrement, sous un ciel étoilé. Séquence émotion, disais-je...
"Levant les yeux vers le firmament, Tatiana sentit son coeur se serrer. La vie de la terre l'entourait de sa force et elle ressentait dans ses entrailles de femme cette même force, toute prête à accomplir la mission que la vie lui avait confiée en la faisant femme...
Un long frisson la parcourut.
Et alors, se dessinant sur le ciel étoilé, elle aperçut le visage du médecin allemand et elle sut que la semence de l'amour était tombée dans sa chair frémissante ; une chair que la mort aurait sans que le grand miracle de la vie se fût accompli
."
C'est beau, c'est grand, c'est triste. Et au demeurant, pour un roman Gerfaut Guerre, c'est loin d'être dégueulasse.
Mais toutes les infirmières ne sont pas soviétiques. Les rôles sont partagés. Dans les Hyènes du Désert (même auteur, ici caché sous le pseudonyme d'Harry Woodley), Frieda, Ilsa, Bora, Madeline et toutes leurs copines sont de courageuses fraulein en blanc qui, pour venger leurs petits-copains tués par des militaires anglais, s'engagent chez les S.S. et partent accomplir leur vendetta dans le désert saharien.
Malheureusement pour elles, nos nénettes tombent entre les pognes de brigands arabes qui s'empressent (forcement !) de les violer en masse. Déboule alors la première morale du roman puisque...
"...malgré leur bonne volonté et l'entraînement qu'elles avaient subi, elles n'étaient après tout que de pauvres femmes, incapables de se mesurer avec des forces terribles que seuls les hommes pouvaient défier..."
Traduction : y'a des jours, les mousmées, elles feraient mieux de ne pas quitter leur cuisine.
Heureusement, retournement de situation, des militaires anglais (ceux là même qui avaient zigouillé les petits copains allemands de nos petites infirmières S.S. au tout début du bouquin - c'est bon, t'arrives à suivre ?) des militaires anglais, disais-je, passaient dans le coin et, se doutant qu'un chpountz pas très catholique se tramait dans les parages, s'empressèrent d'aller libérer les nénettes...
...Enfin, d'aller libérer uniquement celles qui n'étaient pas encore passées à la casseroles des zigotos du désert façon couscous berbère, les autres étant définitivement irrécupérables, tu t'en doutes bien, inutile de te faire un dessin.
Bref, les gertrudes à l'hymen épargné tombent dans les bras de nos preux chevaliers anglais et c'est là que s'annonce la deuxième (et ultime) morale de ce chouette bouquin... " car tant qu'il y aura des hommes et des femmes qui se plairont mutuellement, l'humanité ne périra point ! "

Néanmoins, si le viol est un passage obligatoire pour l'infirmière dans les récits de guerre, il arrive parfois qu'elle en sorte indemne. Et par ses propres moyen.
Double surprise !
C'est ainsi le cas de l'allemande Sabrina qui, aux alentours du neuvième chapitre du roman La Fin des Braves d'Hermann Siebel, se voit à la fois séparée de ses compagnons (une joyeuse bande de Nazis pacifiques, comme cela est souvent le cas dans les romans Gerfaut) et séquestrée par un vil partisan ukrainien en mal d'amour.
L'affreux gustave, les sens totalement retournés par l'imposante poitrine de notre pauvre gretchen (cf. la couverture ci-contre), lui arrache sauvagement ses blanches frusques puis, en indécrottable romantique qu'il est, lui déclare la main sur le vier :
"Tu vas voir ce que tu vas voir, charogne ! Quand tu m'auras entre les jambes, ce sera bien pire !"
Encore un gniasse qui cause plus qu'il n'agit. Sabrina, par contre, ne perd pas le nord. Elle assomme l'abominable d'un coup de caillou bien ajusté sur le carafon puis, l'esprit toujours aussi pratique, s'en va recoudre son précieux uniforme derrière un buisson.
Pour une fois, la vertue du corps médical sort intacte d'un roman Gerfaut.
Ou comme l'affirme quelques pages plus loin le petit copain Fritz de notre héroïne :
"Es ist schon gut."

LES SOVIETS ET LES NAZIS DE CHEZ GERFAUT

LA BARRIÈRE DE FEU, ANTON SEDOFF
GERFAUT / GUERRE # 312, 1977

Une jolie pépée à mitraillette orne la couverture. D'emblée, ça donne envie. Quasi-dépoitraillée et redoutablement armée.
Je sais pas toi mais moi, je bave sec. Ce type d'imagerie, ça a toujours eu le don de faire s'activer mes glandes salivaires.
Le texte, par contre, est plus frustre. On y trouve d'ailleurs aucune nymphette à étoile rouge. C'est triste mais je ne vais pas hurler à l'arnaque car, tout le long de ses 212 pages, La Barrière de Feu s'affirme comme une lecture fort agréable - double conséquence d'une intrigue et d'un traitement simple mais efficace.

Je résume : En pleine débâcle sur le front russe, six soldats soviétiques, 5 gugusses et une nana, se font passer pour des officiers allemands et rejoignent les lignes nazies en vue d'espionner l'ennemi de l'intérieur.
L'essentiel du roman se déroule donc dans un QG souterrain de la Wehrmacht. Nos 6 soviets masqués s'y intègrent sans accroc mais leur stratagème est rapidement éventé par un implacable oberstumfuhrer SS et voila alors nos braves héros du peuple livrés à eux-mêmes au milieu des loups.
A partir de cet instant, le roman tourne vaguement en rond, patauge un peu. Le décor est foncièrement exigu (un ascenseur, un mess d'officier, beaucoup de couloirs) et l'auteur peine à y développer à la fois ses personnages, leurs actions et son intrigue.
Heureusement, le format est court et l'ensemble rue brutalement sur les 50 dernières pages, à grand coup d'explosions et de fusillades.
Nettoyage par le feu et, au final, un bilan plutôt positif : ça se lit vite, c'est ultra-rudimentaire et c'est aussi satisfaisant qu'un film de guerre italien à petit budget.
Sommaire mais solide, en quelque sorte.
Et puis, tout de même, on ne va pas cracher sur une histoire de soldats russes déguisés en soldats nazis, dézinguant du soldat nazi dans un bunker nazi, le tout bien emballé par une poupée pulmonée et rudement armée, non ?


"NADIOUSKA", HANS KLÜBER
GERFAUT / GUERRE # 323, 1977

Reprenons notre sérieux.
Contrairement au roman précèdent, modeste (mais appétissant) forfait alimentaire, ce Gerfaut-là a du style. Un peu trop appuyé sur le pathos, peut être, mais du style tout de même.
En fait, "Nadiouska", de par sa construction et son écriture, semble presque transposer, sur une trame typique du récit de guerre, les formules hardboiled américaines des années 30 / 40.

Ainsi, dans le Berlin de l'après guerre, ville de cendres et de ruines, un homme, Karl Drummer, ancien officier de la Wahrmacht, traine ses haillons, hanté par le souvenir d'une femme et le désir d'une vengeance.
"Il avait couvé la haine si longtemps, qu'elle était devenue comme une deuxième nature chez lui, une sorte de drogue dont il n'aurait pu supporter le manque une seule minute. elle était là, lovée dans les fibres de son corps squelettique, fondue dans son épouvantable maigreur..."
La suite alterne, dans la plus pure tradition du roman noir, les séquences au présent (vagabondage dans Berlin, rencontre avec de vieilles connaissances) et les longs flashbacks d'une mission en Russie, durant l'hiver de 1941/42. Les deux fils temporels se répondent, s'entrecroisent et, peu à peu, s'éclaircissent mutuellement.
La formule est classique mais fonctionne. Logique.
Par contre, la seconde moitié du récit (une traque dans les bois enneigés de la Russie) manque du souffle épique de la littérature d'action, la confrontation finale est extrêmement prévisible et l'exécution de certaines scènes, par trop lacrymales ou faciles, laisse à désirer.
Néanmoins, et malgré ses nombreux defauts, "Nadiouska" reste un récit Gerfaut de très bonne facture, surprenant dans le style et largement au dessus du standard habituel de la collection.
Pour établir une comparaison oiseuse (mais, oh, je fais ce que je veux sur mon blog), "Nadiouska," c'est le Pendez-Moi Haut et Court de Geoffrey Homes, réécrit à la manière de Sven Hassel et simplifié pour les besoins d'une collection de gare bas de gamme.


FILS D'ARYENS, FRIEDRICH SOFFKER
GERFAUT / GUERRE # 366, 1980

Celui-là, par contre, je n'aurai pas grand chose à en dire.
Pour synthetiser le truc en deux coups de cuillère à pot, Fils D'Aryens, c'est l'histoire d'un super-SS ultra-fanatique qui se révèle être bon à rien (en trois mots, pas en deux) et cela, par la faute de sa mère, respectable bourgeoise de haute lignée allemande mais qui, deux décennies plus tôt, avait couché avec un petit saligaud d'épicier juif.
Fils D'Aryens, c'est donc l'histoire poignante et renversante de ce super-SS ultra-fanatique qui découvre un jour qu'il n'est pas totalement aryen mais plutôt juif à 50 % et qui, du coup, en vient à s'auto-détester et fini suicidaire-kamikaze pour l'honneur du Reich.
En bref, c'est grotesque mais, étonnamment, ce n'est pas si mal écrit.
Normal, diront les spécialistes.
Friedrich Soffker, c'est un pseudonyme de Gilles Maurice Poulain - un gars qui, question littérature de gare bien envoyée, connait son affaire sur le bout des doigts.

Malheureusement, et en dépit de tout le talent de son auteur, le bouquin ne décolle jamais vraiment. Le rythme est bon mais l'histoire s'enferre constamment dans sa volonté de faire chialer le lectorat...
D'une certaine manière, c'est là que réside le gros problème des productions Gerfaut Guerre signées Gilles Maurice Poulain : on a parfois l'impression de lire du Delly transposé sur les fronts de la seconde guerre mondiale.
Et ce coup-ci, pour mézigue et son petit cœur de baroudeur en fond de rayonnages, le résultat ne fut pas très folichon.
Surtout après "Nadiouska."
Ben oui, tu me connais. Les sentiments, c'est bien mais à répétition, ça me gonfle.

LA GUERRE DES SEXES

LE COMMANDO DE LA HAINE, RICHARD WAR
GERFAUT / GUERRE # 2, 1964

Le titre est superbe et le nom de l'auteur déboite encore plus fort. Richard Guerre. Pas l'acteur, non, mais un auteur espagnol, paraitrait-il. En tout cas, un p'tit gars qui devait bien aimer frapper brutalement et en cadence sa machine à écrire, l'imagination rageuse et le tricot de peau en sueur.
Car Le Commando De La Haine ne fait pas dans la finesse. Il s'enfonce même gaillardement dans la brousse gluante du mauvais goût musclé. Richard War ne recule devant rien et c'est bien cela qui fait sa force.

L'intrigue est classique. Une troupe de soldats anglais, stationnée en Birmanie, est envoyée faire sauter un chemin de fer appartenant à l'armée japonaise. Pour grossir leurs rangs, on y adjoint quelques repris de justice pas piqué des hannetons. Du mal rasé, du violent, du sadique.
Prémices prometteurs. le Commando De La Haine ressemble à une esquisse putassière des Douze Salopards. Ou à un épisode de Warsex, le sex en moins.


Quoique...
J'ai peut être tapé la phrase précédente trop vite...

Car si le War de Richard n'est pas suivi du Sex de Warsex (mais que vais-je donc écrire là ???), Le Commando De La Haine n'est pas pour autant dépourvu de corps caverneux et spongieux. Et si aucune scène de baise à proprement parler ne jalonne le récit, ce dernier est néanmoins farci d'allusions aussi grossières que grotesques aux homosexuels et aux femmes.

Par exemple, nos méchants japonais sont sous les ordres d'un vil pédéraste, obèse et presque entièrement privé " des attributs d'une masculinité normale " - ce qui ne l'empêche pas, bien au contraire, de folâtrer avec son second, le lieutenant Kurosa, un ambitieux doté d'un
" fond pathologique où se mêlaient la psychopathie et l'homosexualité. "

Et l'auteur, de conclure avec tact :
" De lourdes tares héréditaires en étaient surement responsables. "

Nos deux affreux sont d'ailleurs tellement dégoutants que, de par leurs frasques d'invertis pur jus, ils en viennent à faire vomir régulièrement leurs subordonnés.
Il faut le lire pour le croire.


Quant aux femmes, Le Commando De La Haine n'en met qu'une en scène mais ses vices de forme et d'esprit suffisent à toutes les englober : "une chienne en rut," "une pauvre hystérique qui n'a jamais eu ce qu'elle était en droit d'attendre de celui dont elle fit le mari."
Par la suite, le lecteur comprendra à demi-mot qu'elle est frigide.
Simple, classique et efficace. Il est inutile, dans la littérature de gare obtuse et balourde, de complexifier le fond. Il faut aller droit au but.
Ainsi, si les pédés, ce sont tous des enculés, les femmes, elles, sont toutes des salopes.

Mais la frugalité des idéaux exposés n'empêche pas Richard War de faire éclore dans les recoins de son œuvre un propos plus global et, comme l'affirme un de ses protagonistes, philosophe à ses heures perdues :
"tant qu'il y aura des femmes capables de mettre à bas comme des lapines il sera beaucoup plus facile de former une division que de peindre un Degas."
Une conclusion pénétrante, que je vous laisse méditer.

ESPÈCE DE FILS DE...

LES BOUCHERS DU PARADIS, JACK HILD
HARLEQUIN / S.O.B. # 3, 1985

Hé, ho, t'énerve pas mec, t'énerve pas ! c'est pas à toi que je causais, non, non, j'te jure, je faisais que répéter ce qu'ya d'écrit sur mon bouquin. Tiens, là, regarde :
"S.O.B. Trois initiales redoutés que leurs ennemis traduisait par Son Of A Bitch, fils de p... car leur guerre, comme toutes les guerres, était féroce."
Ça donne la trique hein ?
Bon, molo molo, t'emballes pas trop quant même, hein ! Parceque S.O.B., ça veut surtout dire Soldiers Of Barabas. Tu piges l'astuce gars ?
Non, non, pas le dresseur de bourrin à la con, là. Ça, c'est Bartabac. Barabas, lui, c'est un super-militaire qu'il a fait le vietnam, genre, ya bien trois siècle de ça et depuis, histoire qu'on lui pisse pas trop sur les pattes, ben, il s'est associé avec 10 gonzes super balèzes et tous ensembles, y refont les 11 salopards et y flinguent du connard de terroriste dans des pays vraiment trop chelou, du style ouceque t'aimerais pas y foutre les pinceaux, quoi. Ouais ouais, j'te jure - à moins qu'tu sois versé dans le, genre, tourisme sexuel quoi, et qu't'as pas peur de te chopper le palu-machin, là, hein ?
Bref. j'en été où, moi, bordel ?
Ah ouais, ouais, le bouquin... ouais... ben franchement, j'vais te dire, franchement, il était pas si mortel que ça, le bouquin.
Bon, déjà, Barabas, il y est tout seul, dans son bouquin. Les 10 gonzes, c'est à peine si t'en vois 3 à la fin. Ouais, vraiment, j'étais super-deçu. J'te jure. Et en plus, les 3 de la fin, y sont un peu minables sur les bords.
Ensuite, ben, y s'passe pas grand chose quand même. Des fois, y se tirent dessus pour faire style, mais la plus part du temps, ils arrêtent pas de causer de trucs que t'en a un peu rien à battre.
Et puis surtout ya les méchants qui sont vraiment trop foireux. De vraies lopettes les gusses ! Moi à leur place, putain j'te jure, ça ferait déjà une paye que j'l'aurai flingué le Barabas ! Mais eux, non, y zarretent pas de se baliser les grelots pour un oui ou pour un non !
Bon, quand même, j'veux pas te dégoûter du truc. Dans le genre, j'ai lu pire. Ça vaut peut être pas un Exécuteur d'la bonne période mais après une grosse cuite, un dimanche oucequ'ya rien à la télé, j'ai connu pire.
Et puis, franchement, si t'as lu ce billet en entier - qui est tout de même bien éprouvant - 215 pages de littérature Chuck Norris, ça ne devrait pas te faire peur, hein ?

AVRIL VIRIL !

En avril, sur le Muller-Fokker - et parceque nous sommes de solides gaillards, j'ai même envie de dire qu'on est des gonzes foutrement bien constitués, des gars membrés comme des dieux barbares, du certifié maximum viril sur pattes et élevé au grain, certainement pas du mecton discount, de l'ahuri fleur-bleue, de l'intello pusillanime qu'aurait les pruneaux d'Agen dans les chaussettes et le cervelet tristement hypertrophié à force de se la toucher en collection pléiade, bref, parce qu'on est bien dur de partout et qu'on partouse les trous pire qu'une ruée de bœufs en rut dopés à la coke de tonton de Villiers, on va causer testostérone littéraire.
AVRIL VIRIL !
(...en caps-lock, forcement, on est des hommes, merde !)

Ce sera donc toute cette affaire hérité à Mickey Spillane, George Maxwell ou Auguste Le Breton et appliquée aux romans de gare des années 70 et 80, revitalisés à coup de guerres tactiques et de justiciers des villes.
Ce sera ces bouquins de mecs qu'en ont dans le froc, heavy-metal plein tube et concours de muscles entre veterans du vietnam reconvertis camionneurs. Ce sera les belles-lettres militaristes et machistes, puissamment branlées comme une opération commando et prônant la pornographie de la puissance de feu et des armes blanches comme unique structure narrative.

Le blitzkrieg des paragraphes, la guérilla urbaine martelée par le clavier d'une underwood.
Sûr, ça ne plaira pas à tout le monde. Les femelles se sentiront flouées, les lecteurs du Poulpe, cette bande de moluscophiles mous de l'idéal, hurleront à l'imposture fasciste et les mecs de droite, eh bien, les mecs de droite, comme ils ne surfent pas sur les courants digitroniques des internets (bien fait pour eux !), on sera entre nous - moi, mon keyboard et mon écran - et ce sera maxi-choucard.
On causera de Don Pendleton, de L'Implacable, du Penetrator, du Marchand de Mort, du Mercenaire, de Joël Houssin lorsqu'il trifouillait dans le genre sous le pseudonyme de David Rome, de Zac, de Narc, de TNT, d'un chanteur populaire devenu scribouillard de sous-SAS, du toujours très distingué Serge Jacquemard, de l'incontounrable Gerard Cambri et, bien entendu, des productions Promodifa, joyaux d'un genre mort avec son public, l'homo-maximus supremissimement superbe :
L'HOMME, LE VRAI
, CELUI QU'EN A DANS LE B
ÉNARD ! (n'est-ce pas poulette ?)

Bref, en avril, ne te découvres pas d'un fil... MON CUL !

Les gonzesses : à poils, les gars : au garde-à-vous ! ET QUE ÇA SAUTE !
(mais pas demain, demain, je décuve)

SOLDATS DE FORTUNE

GUERRE CHIMIQUE, A.G. CHRISTIAN
GDV / SOLDATS DE FORTUNE # 10, 1991

En dehors des sublimes couvertures de Melki, moins explosif que sur les SCUM de David Rome/Joël Houssin mais bien plus putassier qu'à son habitude (petit topo de la couvrante de ce numéro 10 à destination des malvoyants : une blonde à grosse mitraillette prend la pause façon poster de camionneur, nous exposant ainsi tout l'intérêt de sa tenue militaire foutrement peu réglementaire puisque composée d'un string kaki et d'une chemise boléro largement décolletée), donc, en dehors de cette imagerie généreusement vulgaire qui ici fait office de vertu commerciale compensatrice (et dont seules les personnes frustres se plaindront), il n'y a pas grand chose à sauver de la courte (12 numéros) série Soldats de Fortune que Gérard de Villiers nous importa des USA à la fin des années 80.
En fait, je pourrais presque dire : il n'y a rien à en sauver.
Publiés à l'origine par la revue Soldier Of Fortune, qui est au mercenaire américain ce que Le Chasseur Français est au chasseur français, ces petits bouquins ressemblent assez fortement à des aventures de l'Executeur, même période, c'est à dire lorsque Mack Bolan, sous la tutelle de Harlequin/Hunter, combattait 250 pages par mois de méchants terroristes étrangers.
Donc, à moins d'être passionné par les actions commando, les débriefing militaires, les veillées au feu de bois dans la jungle et les longs discours de politique reaganienne, ce n'est pas vraiment folichon. Sans compter que, cerise sur le gâteau - et contrairement à l'Executeur qui s'est toujours montré assez sobre de ce coté-là, Soldats de Fortune se permet des subplots romantiques digne d'une série télé à l'eau de rose pour vieilles filles.
Ainsi, dans Guerre Chimique, notre héros, un impitoyable baroudeur veteran du vietnam, tombe sous le charme d'une jeune et mignonne subalterne du ministère de la défense. Elle est juive et de gauche, il est ricain et de droite, mais à la fin, elle comprend que c'est lui qui a raison because, si les femmes avaient des opinions politiques valables, ça se saurait depuis bien longtemps, n'est-ce pas les gars ?
Bref, là, vous vous demandez où je veux en venir et vous avez bien raison car je suis en train de m'égarer.
Je reprends donc et, hop, le seul autre intérêt de ce bouquin, après la magnifique première de couverture, c'est le premier paragraphe du résumé de la quatrième de couverture.
Tout le reste, vous pouvez le jeter, ce n'est que perte de temps.
Donc, je te le cite, ce premier paragraphe, et attention, accroche toi au clavier, c'est du lourd :
"Le groupe terroriste d'Abdul Harani a dérobé à l'Institut Pasteur des germes de virus mortels, dont celui du Sida. Son objectif : infester les réservoirs d'eau de Floride."
Voila qui me laisse baba. Le virus du Sida dans de l'eau potable ! On atteint là des sommets d'un beau et vigoureux n'importe quoi. Et la date de publication (1988/1991) n'excuse aucunement la stupidité de ce point de départ.
Malheureusement, il fallait s'en douter, l'auteur, une fois son héros militaire lancé sur la piste des méchants musulmans contaminateurs du dimanche, ne s'occupe plus de cette fantaisiste histoire de Sida en bouteille de vittelloise. Et c'est bien triste car, au risque de passer pour un vilain huluberlu à l'impudence mal placée, je persiste à considérer qu'il y avait dans ce sujet matière à écrire un grand roman d'action machiste honteusement comique.
Mais, comme je le laissais entendre en introduction, Soldats de Fortune, ce n'est pas SCUM.
Loin de là !

WARSEX ! WARSEX !! WARSEX !!!

PAVOT DANS LA LAGUNE, JO BRIX
DENIPPEZ LES NIPPONS, JO BRIX
PROMODIFIA / WARSEX # 2 & 25, 1974/77

Les mecs de Promodifia devaient être maxi-fiers de leurs intitulés de collections. Et il y a de quoi. Sexpionnage, Mysterotic, c'est pas de la petite pisse. C'est du lourd, du vigoureux, du travaillé au corps. On sent, d'ailleurs, qu'il y a derrière ces noms une certaine recherche. Avouons-le, il faut se pinter de bonne heure et comme un acharné pour en trouver de pareils. Du grand art à faire verdir de jalousie Gérard de Villiers.
Mais WARSEX, la collection qui nous intéresse aujourd'hui, c'est une tout autre catégorie. Loin, très loin au dessus de ses petites sœurs. Là, les braves gars de la rue du Charenton ou du Chemin de Cabrières (au choix) avaient touchés à la perfection racoleuse du gare. Je dirais même : à l'absolu de l'exploitation littéraire en papier chiottes pour la masse des abrutis misogynes dont je pourrais fort bien me réclamer un jour (demandez vos cartes, les gusses, on formera un club, ce sera choucard).
Ouais, WARSEX, ça fait viril, ça fait dur et ça promet plein de bonnes choses. ça me donne même une folle envie de le redire haut et fort, avec mon clavier azerty caplock activé : WARSEX ! D'ailleurs, les promodifieurs associés en furent tellement fiers d'en avoir trouver un pareil, d'intitulé de collection, qu'il se décidèrent à le plastronner orgueilleusement sur leurs couvertures, en bien gros et bien gras, sans titre ni poupée, noir sur blanc - certainement pour annoncer la couleur. De la guerre et du cul. Ici, on rigole pas... mais on se marre bien, c'est certain car c'est du Promodifia. Vous connaissez le refrain : un écrivain populo en fin de vie et au style pompier, de l'exotisme de brochure touristique, des bagarres confuses, des fusillades et des hordes de filles qui se donnent gaillardement - ou se font donner violemment si elles sont un peu frigides sur les bords au premier abord car après coup(s), elles en viennent à bien aimer ça les coquines et elles en redemandent, c'est normal, ce ne sont que des femmes. Ah la la !
Mais, ne perdons pas de temps en basses considérations concernant le sexe faible et résumons les machins.
Ainsi, dans Pavot Dans La Lagune, deuxième titre de la collection WARSEX (désolé, je ne peux m'en empêcher), un militaire ricain, Luc Ovono, et son adjoint bridé sans intérêt sont chargés de démanteler un réseau de renseignements Vietcong. Une mission terriblement difficile. Les jaunes du nord ont en effet plus d'un tour dans leur maudit sac et obtiennent des informations confidentielles sur les mouvements de troupe US grâce à l'opium et à la prostitution, le duo gagnant de tous les mécréants. Informés de cette alarmante situation qui jour après jour menace de s'aggraver, nos deux héros conçoivent une série de stratagèmes dont je n'ai pas tout à fait enregistré les logiques, hormis celle qui consiste à remplir un maximum de pages avec un minimum d'intérêt.
Tout de même, dans les grandes lignes, plan d'action numéro un : ils baisent des filles et prennent de l'opium pour infiltrer l'organisation des cocos VC. Pas de chance, ça foire. Plan numéro deux : ils vont dans la jungle suivre l'acheminement de la drogue. Cette fois, c'est mieux, ça réussi moyennement. Ils se tapent deux gonzesses pas trop farouches et puis déquillent une tripotée de gonzes pas de chez nous mais bien chez eux. Cette affaire là dure un sacré moment, au moins 80 pages, car Jo Brix, notre auteur, un rescapé de chez l'Arabesque, en tartine des tonnes niveau cul. Les escarmouches durent 5 pages, les fornications au moins 20. Un festival enthousiasmant d'attouchements dont on retiendra quelques sublimissimes phrases à graver dans le marbre intemporel de la littérature érotique bas du front comme ce "
elle vint tout contre lui, soumise, prête pour l'holocauste." Là, vraiment, j'ai envie de dire : WARSEX !
Approximativement à ce moment là, Jo prend aussi conscience qu'il ne lui reste que 30 pages pour boucler sa petite affaire. Donc, dans un ultime baroud, et après avoir tirés un dernier coup (mais pas ensembles, stricte hétérosexualité oblige), nos deux héros détruisent l'organisation des vils viets. Fin. C'était bien.
Du coup, forcement, je rempile avec un second volume, Denippez Les Nippons, toujours signé du grand Jo Brix. Mais là, stupeur, tremblement, stupéfaction, trouble, il y a comme un vide, comme un manque, comme une disparition. La couverture n'indique plus que WAR. Tout court. Et avec simplement une mitraillette en guise de pénis. Psychanalytiquement, ça se tient mais d'un point de vue purement marketing, ça fait tache. Entre le volume 2 et le volume 25, la collection a perdu tout son panache, toute sa virilité, toute sa force. Cruelle déception que cet intitulé décapité !
Mais, en dépit de ce désenchantement, un point important restait à éclaircir. Oui ou non, y-avait-il encore du cul dans ce WAR désormais sans SEX ? Je vais être simple et répondre sans détours (ça me changera) : oui, il y a encore du cul dans WAR(SEX). Mais moins. Beaucoup moins. Deux scènes, cinq pages. Les pervers de la lexicalité affolée l'auront douloureuse. Très douloureuse. La réduction est drastique. Par contre, pour prendre la chose du bon coté, l'histoire est bien meilleure. Denippez Les Nippons est même un sacré bon roman de guerre. Je ne blague pas. Ou à peine, ça reste du Promodifia - ne l'oublions pas. Conséquence, c'est écrit avec les pieds par un tordu qui se biture la nénette à 51 degrés sous le soleil. Disons que ça ferait un bon film de jungle militariste italien des années 80, comme Lenzi, Mattei ou Castellari en avaient le secret. Époque oblige, à défaut de Rambo II, Jo Brix se la joue les 12 Salopards, tout en effectuant une soustraction de 7 pas forcement encombrante.
Ainsi, dans Denippez Les Nippons, cinq militaires ricains, ex-taulards grognons pas sympatoches pour un sou, infiltrent incognito une ile australo-japonaise pour flinguer du jaune en pagaille. Normal. Pendant les temps morts, entre deux coups de force, ils s'insultent, sont mauvais les uns envers les autres, se bastonnent mais, oh surprise, se respectent un petit peu car, dans le fond, ils s'aiment bien, en véritables hommes d'action qu'ils sont. C'est ça, la vie, la vraie, comme nous ne la connaitrons jamais. Ah, service militaire, que ta perte se fait lourde en ces temps obscurs...
"
Mais le cul, dans tout ça, espèce de reac' à la manque" me direz-vous ? Ah, mais j'y viens, bande de petits vicelards, j'y viens. Donc, à un certain moment, vers le second tiers du roman très précisément, nos machos sur-armés rencontrent une nymphomane. Elle est jeune, elle est blonde, elle est bonne, elle est anglo-saxonne. Normal. Nos gonzes n'ayant pas encore eu, en 60 pages, l'occasion de balancer d'autre purée que celle de plomb brulant que moucharde leurs fusils automatiques, et la poupée étant en manque (elle le déclare d'ailleurs elle même page 60 : "Bien sur, je suis nymphomane. Mes parents l'ignorent mais je ne peux lutter contre ce penchant"), ça fait tilt et notre joyeuse troupe s'octroie un repos du guerrier bien mérité. En plus, la mignonne a une sœur cadette en attente du grand frisson et ça, c'est super-pratique pour éviter l'ennui dans les parties à plusieurs.
Bon, en réalité, ça ne se passe pas exactement comme cela... mais vous n'avez qu'à lire ce roman pour en savoir plus. Par contre, n'ayant aucun savoir-vivre, je vous raconte presto la fin du bouquin et, quelques sauts de lignes plus tard, nos gars repartent ragaillardis à la bataille et canardent du jap sans pitié, non-stop. Ça dure bien bon 100 pages et ils y laissent tous la peau sauf un, le veinard, qui s'en va alors rejoindre la nymphomane et sa sœur pour vivre heureux dans la polygamie. Comme il s'agit du dernier paragraphe du livre, pas de chance, pas de sexe. On s'en serait douté. Quant à moi, n'ayant aucune conclusion pour cette article, je me permets de vous laisser en plan. Normal.

ÜBER-KOLOSSAL STALAG-FIKTION FÜR FRANZOSISCH MÄNNER !

FEMMES A SOLDATS, GEORGES ROQUES
EDITIONS CERBERE, 195?

Au cours des années 50, bien avant les séries de films eurotrash, de fumetti elvifrance ou de revues pornographiques hollandaises, la Nazisploitation fut un micro-genre littéraire pas très apprécié par la censure, un amalgame crapoteux d'érotisme cru et de récit de guerre sensationnaliste.
Probablement dans le but d'exacerber le goût douteux qui parfumait déjà le genre, les auteurs arboraient des noms subtilement germaniques, genre Vicker Wolf, Von Himeloff, Helms-Liesenhoff, Karl Vondorff ou, surprise, Georges Roques. Oui, Georges Roques, le fiston dégénéré de René.
Car si papa officiait dans l'érotisme de bon ton, les trucs pour nénettes sensibles, Georges, lui, préférait la déviance pas très proprette, la pornographie à la sauvette, le misérabilisme sexuel. Du coup, entre deux polars sexy et diverses autres choses à la manière de papa mais en moins reluisant, hop, Georgie pondait vite fait bien fait un petit 190 pages de Stalag Fiction, un genre dans lequel il était plutôt à son aise.
"Sa chevelure d'un blond doré encadrait un visage à l'ovale pur dont le front haut, les sourcils effilés, les yeux gris-fer, parcourus de reflets sauvages, évoquaient fidèlement le type idéal de la Fraulein nazie.
Elle s'appelait Greta !"
J'aurais beaucoup de difficultés à résumer ce Femmes à Soldats au déroulement plutôt chaotique. Georges fait dans la grande fresque historique, le machin ambitieux, avec une foultitude de personnages qui s'entrecroisent en pleine débâcle Allemande. En fait, c'est un tel bordel que Georges lui-même en oublie certains protagonistes en cours de route. Mais ça ne m'a pas dérangé outre mesure, car l'étourderie et le manque de rigueur, ça me connait !
Bref, pour ce qui est du roll-call approximatif, dans Femmes à Soldats, nous avons droit à une Femme de Réconfort russe bien décidé à regagner sa dignité, une résistante Polonaise spécialisée dans l'atomisation de Panzers, une jeune Française perdue dans les manigances de collaborateurs en fuite et une souteneuse Allemande aux affinités saphiques. A cela se rajoute, et jusqu'à épuisement, les centaines de figurants militaires, les Russes, les Mongols, les Nazis, les Américains et tout leurs petits copains armés jusqu'aux dents et qui n'hésitent pas à s'en payer une bonne tranche quand une Fraulein en détresse passe dans leur périmètre.
Car il faut bien justifier le titre, et le prix payé par un lecteur en manque... euh... d'amour ?
Donc : des soldats qui violentent des femmes. Et Georges qui se déchaîne sur son Olympia dernier modèle dans le gros n'importe quoi sexuel et sadique avec, partie 2 chapitre 3, une partouze militariste et familiale qui tourne assez vite au glauque.
"Brusquement, le soudard se saisit de l'enfant par un pied pour l'envoyer de toute ces forces s'écraser contre un mur.
- Petite ordure !
Hurlant de terreur, la mère voulut s'élancer vers le bébé qui n'était plus qu'un paquet de chairs informes. Mais déjà, lui ayant déchiré ses vêtements, le SS la renversait parmi les gravats.
- Gueule, ma belle... Gueule !
Eperdue, livide, la Polonaise n'ouvrait pas la bouche. Tout en la possédant, le SS lui piqua les hanches avec le yatagan. Cette fois, la jeune femme laissa échapper une plainte sourde.
- Plus fort, haleta la brute.
- Laissez-moi.
Sadiquement, le nazi plantait maintenant la lame dans les pointes roses des seins. Alors, perdant la raison, la malheureuse partit d'un rire hystérique.
A quelques pas de là, près d'un soldat de l'Armée Secrète qui, une affreuse blessure à la tempe, gémissait encore, un SS possédait furieusement sa victime, tandis qu'immobile devant le couple, un gamin fixait en pleurnichant cette femme, sa jupe déchirée sur les cuisses, cette femmes soulevée de honte, de haine et de dégoût...
Cette femme qui était sa mère.
Partout des scènes de ce genre se déroulaient. Les Polonaises étaient violées sous les yeux de leurs enfants, bien heureuses encore quand, par un surcroît de sadisme, prenant dans le spectacle de ces incestes un plaisir monstrueux, les Hitleriens n'obligeaient pas les jeunes garçons à participer aux orgies."
Et je m'arrête avant que ça devienne veritablement malsain (CF. les pages suivantes, pour ceux qui possèdent l'ouvrage en question...).
Puis Georges retrouve son calme, récupère les touches de clavier éparpillées par son massacre à deux doigts et reprend un rythme de croisière beaucoup plus raisonnable.
Femmes à Soldats enchaîne alors dans un Berlin investi par les Alliés, avec des maisons closes Russes permettant les discussions Marxistes et des bordels ricains où les partenaires mélangent leurs chairs sous fond de sirop jazzy. Le bonheur moderne.
N'ayant pas que ça a faire (ah ?), je termine ce post en quatrième vitesse : Nos héroïnes se prostituent dans ce nouveau Berlin, deviennent dépressives et se suicident.
Bref, la morale est sauve, mein herr.


Quant à la quatrième de couverture, elle réserve un joli petit bonus avec la liste des précédentes parutions des éditions Cerbère : Bourreaux De Femmes ? Femmes Sous La Torture ? Les Camps De L'Amour ? N'en jetez plus ! Mon quota de google-hits douteux est assuré pour les prochaines semaines.
Et pour les petits pervers pas zippés mais aux boutons de braguette encore intacts, voici un scan de cette quatrième de couv' über-alléchante :

Wouw ! Sacré programme ! Et quels résumés de folie ! J'en ai la lippe toute tremblotante et les mirettes exorbitées ! Vivement le jour de paye que j'aille faire des folies !