Affichage des articles dont le libellé est [GENRE] ROBOT. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est [GENRE] ROBOT. Afficher tous les articles

DU ROBOT FOU ET DE LA DÉFONCE INTERSIDÉRALE, SECONDE PARTIE

SOFTWARE, RUDY RUCKER
OPTA / GALAXIE-BIS # 145, 1986

Si Ron Goulart œuvra dans la SF Broadway (j'imagine assez bien Sacré Cyborg ou L'Empereur Des Derniers Jours en comédies musicales aussi grasses que pétillantes, décors en carton-pate et costumes improbables, public sous hypnose et les planches qui brulent à la fin) Rudolf von Bitter Rucker, autre oublié culte de la fiction dingo-furibarde, donnait quant à lui dans un mélange de série B détournée et de thématiques Dickiennes parfaitement maitrisées, joliment personnalisées à coup d'équations mathématiques camées et jamais plombées par ces ennuyeuses postures pseudo-philosophiques qui pullulent désormais chez certains émules du haut-châtelain Kindred Dick.
Rudy Rucker, c'est donc un petit rigolo - chose assez surprenante pour une personne ayant du sang hégélien dans les veines (ou alors ai-je trop lu de Jean-Bernard Pouy) - mais un petit rigolo qui vise juste et frappe fort, avec cette efficacité propre aux œuvres pop qui ne payent pas de mine, qui ne semblent avoir été écrites que pour distraire et qui, au final, en disent beaucoup plus que ce que l'on s'imaginait de prime abord.
(MAIS ENCORE FAUT-IL ÊTRE ÉQUIPÉ DU BON DÉCODEUR POUR EN RÉCUPÉRER LES SIGNAUX ET EN ANALYSER LES MESSAGES)
Dans le genre, Software se fait très direct. Comme un film de Brian Trenchard-Smith parasitant le réel, aucune subtilité n'y est autorisée.
Nous sommes en 2020. Cobb Anderson est un ex-scientifique lessivé pour avoir permis aux robots (surnommés le Boppers, comme dans BE-BOP-A-LULA SHE'S MY BABY) de s'émanciper 20 années plus tôt.
"Grâce à lui, il y avait longtemps que les Boppers avaient rejeté les lois racistes et réactionnaires édictées par Asimov."
Depuis, les robots ont colonisé la lune et Cobb Anderson traine sa misère de septuagénaire fauché en Floride, territoire en friche cédé par le gouvernement US aux vieux baby-boomers des fifties.
"Ici, ils ne payaient pas de loyer, et toutes les semaines on les ravitaillait gratuitement en nourriture. Les schnocks avaient rappliqué comme des sauterelles. Ils s'entassaient dans les motels à l'abandon pour écouter leurs vieilles rengaines, organiser des surprises-parties, comme aux plus beaux jours de 1963."
Cobb Anderson, bien entendu, c'est Rudy Rucker réalisant un saut transfictionnel dans un futur de papier et revêtant les apparences d'un Philip K. Dick à la fin de sa vie.
Barbu, fatigué, détaché, il tue le temps en se noircissant les méninges à coup d'alcool fort et en feuilletant des magazines de petites annonces cochonnes - jusqu'au jour où, contacté par son double robotique, un voyage sur la lune lui est offert avec, à la clef, l'immortalité.

Mais les choses ne sont pas si simples : une guerre civile est sur le point d'éclater entre les Boppers et sur terre, les Joyeux Drilles, malades mentaux post-Mansonniens, sèment le désordre en bouffant des cervelles humaines.
Récit déglingué, hyper-azimuté, Software ressemble au croisement jouissif du Sladek de Mecasme (ou de Tik Tok) et du Neal Stephenson de Panique A L'Université. En témoigne certains protagonistes pas piqués des hannetons, comme Sta-Hi, le roi de la défonce, qui accompagne Cobb sur la lune (" Une idée du tonnerre, mon vieux ! On va se soûler la gueule au carburant et s'accrocher des ailes en carton dans le dos ! ") ou Ralph Number, le premier Bopper anarchiste, robot rudimentaire ressemblant à "un classeur de bureau monté sur chenilles."
"[Il] possédait peu de voyants lumineux ou de cadrants extérieurs, aussi était-il difficile de savoir ce qu'il pensait."
N'oublions pas non plus tous les Boppers figurants qui, lorsqu'ils ne se décalquent pas les circuits imprimés à coup d'aimants, prennent leur fade en échangeant des données.
"Si tu veux être mon hardware / Je serais ton Software [...] Ça te dirait, de te connecter à moi, baby ?"
On se croirait presque dans le Techniques du Chaos de Tim Leary. D'ailleurs pour reprendre la comparaison introductive à ce billet, si Ron Goulart est principalement influencé par l'imagerie comic-book du golden-age, Rudy Rucker l'est par les écrits de la beat-generation - mais sous une forme mutante, quelque chose comme du cyber-beat-punk décalé.
SOFTWARE, ÇA POURRAIT TRÉS BIEN ÊTRE BRION GYSIN DANS L'ESPACE, REJOUANT LE DIEU VENU DU CENTAURE EN FUMANT DES PLAQUETTES DE SILICIUM, METAL DE GARY NUMAN DANS LE WALKMAN À CASSETTE.
(OU ALORS ELECTRIC WARRIOR DE T.REX, MAGNÉTIQUEMENT DÉGRADÉ)
(AU CHOIX)
Et si le roman se termine vaguement en queue de poisson (ou plutôt d'esturgeon), vous y apprendrez, entre autres choses, à utiliser la commande informatique d'ivresse chez l'androïde, à apprécier la religion du bruit blanc cosmique des Boppers et à vous méfier des vendeurs de glace ambulants - leurs camions servant bien souvent de sinistres façades à une entreprise d'annihilation de l'espèce humaine.

DU ROBOT FOU ET DE LA DÉFONCE INTERSIDÉRALE, PREMIÈRE PARTIE

HEIL HIBBLER, RON GOULART
OPTA / GALAXIE-BIS # 102, 1984

Statz Kazee, présentateur vedette aux cent quarante million de téléspectateurs, est assassiné alors qu'il s'apprêtait à révéler sur les ondes un " incroyable scandale dans le milieu des affaires."
Pour élucider ce crime et découvrir ce que Kazee avait appris, le gouvernement américain embauche Jake et Hildy Pace, le super couple à la tête de l'agence Enquêtes Bizarres Inc., duo héroïque que Ron Goulart ne prendra pas la peine de nous présenter en profondeur car, voyez-vous, Jake et Hildy, ce sont des héros, ils sont forts et ils sont beaux et c'est véritablement tout ce que l'on a besoin de savoir avant de commencer sa lecture, N'EST-CE PAS ?
(à moins que, mais là c'est ton problème, que tu ne lises que ces trucs emmerdants où aucun espion n'empêche aucun plan de domination mondiale d'aucun vilain et que l'auteur, souvent une gonzesse (la pauvre) ou un vieux fossile radoteur, passe son temps à déblatérer sur des trucs que tu pourrai vivre si tu sortais dehors au lieu de bouquiner, DUGLAND, VA !)
JE REPRENDS / Jake et Hildy suivent la piste. Elle est simple et bien balisée, elle ressemble à un jeu de l'oie revu et corrigé par un artiste de comic loufdingue qui aurait passé un peu trop de temps aux gaugues à feuilleter du Milton Canif et du Wally Wood.
Chaque chapitre correspond donc à un strip et chaque strip relate un évènement et une rencontre.
Comme toujours chez Goulart, l'intérêt nait des décors et des personnages secondaires. Inutile d'analyser. Je l'avais déjà fait 304 messages plus tôt. La suite de cet article a donc été repensé en un mini-listing non-exhaustif des protagonistes fantaisistes apparaissant dans ce roman. C'est moche mais c'est simple, et c'est surtout plus efficace.

AINSI, DANS HEIL HIBBLER, TU TROUVERA :
- Jake, Hildy et pleins de robots !
MAIS TU TROUVERA AUSSI :
- Roots Stackhouse, un politicien souffrant d'un dédoublement de personnalité fort stupide,
- Harlow Lolo (" dans ma lointaine enfance, nous aurions bien rigolé d'un blaze pareil "), un producteur télé qui se déguise en cowboy et vante à longueur de temps son arbre généalogique (" les Lolos ont joué un rôle de premier plan dans le développement de notre nation ")
- Angel Tolliver, une nana que Jake et Hildy recherchent (en réalité, elle se nomme Amanda Tenn et porte un faux nez de patate)
- Billiejean Folly, son amie, spécialiste du tir au bazooka en fête foraine
- Adolph Hibbler, grand expert du Rayon de la Mort, congelé, trimbalé pendant 20 piges comme curiosité par une fête foraine ambulante
ET N'OUBLIONS PAS NON PLUS LES FIGURANTS !
- Steranko le siphonneur
- un major-d'homme anglais aux bras métalliques multi-usages
- un robot gardien de parking souffrant d'un problème d'élocution, la faute à "un axe de bielle défectueux"
- des punks du troisième age officiant dans le Los Angeles du futur
- la classique horde d'androïdes meurtriers ("ces enculées de machines sont toutes au bord de la déjante totale")
- un tueur à gage qui s'est fait tatouer sur tout le corps " une adaptation de l'Ancien Testament en BD quadrichromique."
J'EN PASSE ET DES MEILLEURES, MON POTE !
Mais maintenant, faut conclure. Et en vitesse.

Ainsi, comme un tube de Michel Sardou réorchestré Zizique Zinzin (Looney Tunes en V.O.), Ron Goulart, c'est de la S-F BROADWAY.

Ce n'est peut être pas la vraie de vraie, mais c'est celle qui me plait.
Tu piges ?

ALERTE AUX BIOCYBS !

L'ÈRE DES BIOCYBS, JIMMY GUIEU
FLEUVE NOIR / ANTICIPATION # 160, 1960

J'adore cette couverture de Brantonne. Probablement l'une de mes favorites - avec (liste non-exhaustive) les deux romans robotiques du duo Vandel, Metal De Mort et Heure Zero de Vargo Statten, Humains de Nulle Part de Peter Randa et Les Improbables de Kurt Steiner.
La fille dans son caisson radiographique, inexpressive, exposant au lecteur ses organes métalliques, cela reste pour moi un jalon graphique essentiel dans ma découverte d'Anticipation.
Mais jusqu'à très récemment, je n'avais jamais ouvert ce volume. Je l'avais laissé trainé, préférant fantasmer sur l'illustration, peu presser de briser un mythe.

Car il faut bien l'avouer, Jimmy Guieu ne fait pas parti de mes auteurs de prédilection. Je ne me constituerais pas pour autant farouche détracteur de son œuvre - elle résume parfaitement les aspirations populaires de la SF française à gros tirage des années 50 et 60 - mais la lecture à répétition de ses bouquins ne figure clairement pas dans la liste de mes hobbies favoris.
Jimmy Guieu a beau faire dans le coloré et le naïf, le gentil contre les méchants, la jolie fiancée, le vieux scientifique barbichu, les twist party et les bagarres endiablées, ça ne m'empêche pas de parfois m'ennuyer de sa prose, peu nerveuse, et de bailler à ses enchainements prévisibles de situations.
Mais j'arrête de casser du sucre. Les symptômes sont, somme toute, assez typiques de la production Anticipative de la vieille école et je pourrai exactement dire la même chose au sujet de certains Richard Bessiere, BR Bruss ou M-A Rayjean.

L'Ère Des Biocybs débute donc comme de nombreux Jimmy Guieu première période - le Jimmy Guieu sauce américaine, le Jimmy Guieu d'avant les enquêtes paranormales de Gilles Novak.
Le héros, un scientifique parisien, est lancé sur la piste d'un complot visant à remplacer l'espèce humaine par une race de robots humanoïdes, les biocyborgs.
La première partie est classique, la suite devient surprenante : L'Ère Des Biocybs ressemble à un drôle de croisement entre L'invasion Des Profanateurs de Sépulture et la SF catastrophique d'un Fern / Statten puisque, outre les biocybs, l'humanité est aussi menacé par une étrange peste cotonneuse, maladie farfelue, incurable et décimant jours après jours des milliers d'individus de par le globe.

Les deux affaires sont bien entendu liées mais pas exactement comme le lecteur pourrait se l'imaginer.
Oui, Jimmy Guieu étonne. Jimmy Guieu prend des chemins de traverse, s'essaye à quelque chose qui, sans être novateur pour un sou, change résolument de nos Anticipation habituels.

Dans le propos, on est à la fois dans la fiction progressiste d'un JG Vandel (type La Foudre Anti-D : il faut sauver l'espèce humaine, par tous les moyens possibles, même les moins orthodoxes) et les visions pessimistes des romanciers anglais, mélange assez étrange culminant en un final extrêmement noir, partagé entre la haine, la résignation et la raison.
En poussant un peu, je dirais même qu'on tient avec cette fin une sorte de décalque vaguement flou, à la morale moins habile mais plus ambivalente, du Je Suis Une Légende de Matheson - et avec des robots à la place des vampires.


Malheureusement, si le sujet est ambitieux, le style de Guieu tend à desservir l'ensemble. L'Ère Des Biocybs est pétri de situations grotesques (le héros qui brule sa compagne avec une cigarette pour vérifier qu'elle est bien "humaine"), farci d'italiques à gogo et alourdi par un rythme branquignol.
Des deux tiers du livre transpire une impression de vide absolu. Le héros patine dans son enquête, l'auteur patine dans sa rédaction. Le tout peine à proprement dresser le portrait des derniers jours de l'humanité. On a quelque peu l'impression d'assister à la projection d'un film de SF fauché dans lequel catastrophes et conséquences se dérouleraient hors-champs pour palier au manque de budget.

Ici, le manque de budget, c'est l'imagination de Guieu et son écriture. Le résultat n'est donc pas fameux mais l'on retiendra tout de même l'anti-happy end des quatre dernières pages et les allusions (pages 144 & 160 par exemple) au racisme anti-robot s'emparant d'une population menacé par un péril inconnu.
"ALERTE AUX ROBOTS ! proclamait l'affiche en énormes caractères rouges. Ces monstres synthétiques, insensibles, se cachent parmi vous ; ils enlèvent et assassinent vos semblables pour s'emparer de leurs cerveaux qui, demain, animeront d'autres robots. Votre devoir d'êtres humains est de les dénoncer, de prêter aide et assistance aux forces de l'ordre chargées de les traquer. [...] SOUVENEZ-VOUS-EN ! TRAQUEZ-LES SANS PITIÉ ! EUX N'EN ONT PAS POUR VOUS !"
Une parabole comme celle-ci, chez Jimmy Guieu, c'est assez remarquable.
Rien que pour cela, et malgré ses nombreux défauts, L'Ere Des Biocybs mérite donc bien un petit coup d'œil.

ELVIFRANCE : SERIE VERTE # 193 (1991)

Elvifrance, vous le savez, c'est mon dada - dada quelque peu négligé ces derniers temps, mon dernier post sur le sujet datant de juin (souvenez-vous, c'était l'histoire du robot qui se greffe un gros chibre en métal pour assouvir ses penchants sadiques !)
Remettons-nous donc en jambe avec un petit série verte, un numéro assez tardif (91 tout de même), une histoire de robot craqué du circuit-imprimé violant et torturant de pauvres nénettes à gros seins.
Classique, me direz-vous. Oui, sauf que cette fois, le robot est programmé pour jouer du Shakespire et qu'une fois parti en mode psychokiller italien, il nous donne de bien belles représentations, à l'image des quatre cases suivantes :
Quelle poésie ! Quelle fougue ! Quel charisme !
Prenez-en de la graine, messieurs les criminels sexuels !

ELVIFRANCE: INCUBE # 80 (1990)

Pas tous les jours facile d'être un robot obsédé sexuel, pervers et sadique. Tenez, prenez le méchant cyborg d'Incube # 80. Les salauds qui l'ont conçu ne l'on même pas doté d'une bistouquette.
Devant une telle infamie, tu comprends que le gars soit salement remonté. Du coup, il extermine tout le monde en éclatant têtes et organes sans ménagements avant de perforer divers orifices avec de bien larges et bien grosses barres de fer.
Mais comme notre bonhomme en boite de conserve est aussi un petit malin foutrement débrouillard, il décide de s'auto-up-grader lui-même et se confectionne son bambou personnel avec les moyens du bord.
La pauvre fille... elle va charger...

CARTES SUR TABLE (JESS FRANCO)

Quelle ne fut pas ma surprise, en épluchant les suppléments au dvd de Pas De Roses Pour OSS117, dvd gracieusement mis sur le marché en 2007 avec quatre autres de ces compères Hunebelleéien par Pathé Video en célébration marketing de l'ennuyeux premier méga-détournement post-moderne de la franchise Jean Bruce, de découvrir une bande-annonce d'époque pour Cartes Sur Table, bande euro-spy signée Jess Franco, sortie une année après le terrible (au sens très très négatif du terme) Alpha Ville et bouclée dans la foulée du sublime Miss Muerte / Diabolical Doctor Z, chef-d'œuvre de l'angoisse érotique sur fond de vengeance échevelée.
C'est d'ailleurs Jean-Claude Carrière, signataire du précédent méfait de notre espagnol favori (et partiellement Benoit Becker pour les lecteurs du Fleuve Noir Angoisse), que l'on retrouve au scénario de Cartes Sur Table. Le bougre semble être en forme : exotisme extrême-oriental, espionnage pop et science-fiction de quat' sous. Rajoutons là dessus le seul, l'unique, le Eddie Constantine, la jolie Sophie Hardy, des hommes-robots qui ne disent pas leurs noms, un titre US racoleur (Attack Of The Robots !!!) - que désirez-vous de plus ? Une édition en dvd ? Oui ? Alors, prions tous ensembles mes frères (et sœurs). Invoquons Cartes Sur Table en format digital master haute définition (ou pas). Et puis, tant que nous y sommes, faisons d'une pierre deux coups et invoquons aussi Je Vous Salue Mafia, un autre Eddie Constantine des sixties, sans Franco cette fois-ci mais bien accompagné par Henri Silva sur un scenar burné de Pierre Vial-Lesou. Mais ça, on en causera une autre fois, en détails. En attendant, voila le cadeau. Trois minutes de bonheur.


EXTERMINATE !

Doctor Who ! Un Dalek qui casse tout ! Igor et Grichka jeunes !
Et en plus, c'est traduit par Roland C. Wagner !
Merci les éditions Garancière.

ELVIFRANCE : SERIE VERTE # 171 (1989)


Un numéro pas très bon, voire même très mauvais : le robot tueur est mou du bide (et très moche), le dessinateur fatigué (c'est donc assez moche) et l'habituel sadique rital Gozzo ne se montre pas très inspiré sur le scénario.
Heureusement, la couverture est "superbe" !

LES ROBOTS DE JEAN-GASTON VANDEL

ALERTE AUX ROBOTS, JEAN-GASTON VANDEL
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 15, 1952

Si le duo Belge officiant sous l'appellation de Jean-Gaston Vandel fut, bien avant Stefan Wul, "l'auteur" qui donna à la collection Anticipation ses premiers grands classiques, il fut tout de même un registre sur lequel Jean et Gaston se plantèrent magistralement : Les Robots.
Un véritable gâchis.
Et ce, par deux fois.

Tout d'abord, Alerte Aux Robots, paru en 1952 et probablement le premier Anticipation entièrement consacré à la menace hyper-moderne des cerveaux électroniques, de la robotisation industrielle et des réseaux d'ordinateurs. L'intrigue est fort simple : les boites de conserves automatisées se révoltent et tentent d'exterminer l'espèce humaine. Mais les sacs à viandes ne se laissent pas faire, s'organisent, résistent et, à la fin, gagnent cet âpre combat pour la survie du modèle biologique avant d'en tirer les habituelles leçons de moralisme scientifique chiant (l'habituel "il ne faut pas dépendre des machines, etc.").
Bref, c'est simple, classique et, forcement, très naïf mais pour ce type de S-F "à l'ancienne", naïf n'est pas une mauvaise chose.
Le problème d'Alerte Aux Robots réside dans sa suite d'actions apathique et sans véritable efficacité. C'est, en quelque sorte, le principal défaut du style Vandel, le binôme écrivant d'une manière plutôt flegmatique, assez proche de celle qui fit un peu plus tard le charme de B.R. Bruss. Mais pour un roman censé rendre compte du chaos total d'une revolution robotique avec frappes militaristes, combats sanglants et tutti-canti, ce n'est clairement pas le bon parti pris narratif.
L'autre problème, c'est l'absence de personnages attachants. Outre un héros sportif très con, sa copine inutile (normal, c'est une femme) un président dépassé par les événements et quelques militaires qui se ressemblent tous (normal, c'est des militaires), on a droit à deux académiciens farfelus, les frères Vannel, Jon et Gassen de leurs prénoms. Les arrières-arrières-(...)-petits enfants de Jean Gaston Vandel. Et pour enfoncer le clou, à la fin du roman, ils envoient à leur(s) ancêtre(s) le synopsis de cette fabuleuse aventure par une machine de leur invention, la machine à faire remonter le temps aux pensées via les rêves.
Vous parlez d'une mise en abîme vaseuse !
Quant à la résolution de l'intrigue, elle est à la fois très en avance sur son temps et totalement stupide dans son application puisque nos héros décident de faire inoculer au réseau mondial des machines belliqueuses un virus... OUI, UN VIRUS ! Mais un virus qui n'est pas informatique, qui à la consistance de la pâte à colle Cléopâtre et qui détériore physiquement les câblages de ses saletés de super-calculatrices à la manque.
J'en perds mes mots...


TERRITOIRE ROBOT, JEAN-GASTON VANDEL
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 43, 1954

Et deux ans plus tard, Jean et Gaston remettent le couvert avec un Territoire Robot qui, comparé à Alerte Aux Robots, a une bien meilleure mine... sans pour autant arborer un teint resplendissant - car il s'agit tout de même d'un Anticipation assez médiocre et dont le seul intérêt serait probablement de présager inconsciemment la folie de Rudy Rucker sur son exceptionnel roman "Software" paru en 86 aux éditions Opta (collection Galaxie-Bis... j'en parlerais un jour, promis !)

Cette fois, l'intrigue est plus alambiquée, plus sociologique, plus étrange. Les 100 premières pages sont même intéressantes et ressemblent presque à du Jean-Gaston Vandel digne de ce nom, avec un vieil inventeur extrêmement fortuné et aux idées quelques peu excentriques qui décide dans le secret le plus total d'installer une colonie de robots sur Mercure.
Malheureusement, après une erreur de commande et le calcul d'un paradoxe (c'est fatal, ces choses-là !), nos robots se retrouvent livrés à eux-mêmes et se lancent dans une gigantesque campagne moyennement anti-humaine.
(Je veux dire : ils kidnappent sur terre des êtres humains pour les séquestrer dans leurs multiples villes factices de Mercure histoire de justifier leurs activités de "serviteurs électromécaniques".
C'est tordu comme un cerveau de robot buggé.)

Mais si les prémices sont excellents, l'exécution de l'ensemble ne se montre jamais à la hauteur et, exception faite de la magnifique couverture de René Brantonne (notez le robot qui se casse la figure au fond), nous ne retiendrons de ce petit Vandel que l'agitation proto-politique des robots autogérés et leurs luttes intestines pour des idéaux mathématiques. Le reste manque cruellement de fougue, d'entrain et de piquant.

Quant à la curée militariste de clôture, avec libération d'otage et annihilation des robots en 20 pages chrono, elle est assez indigeste. Mais j'imagine que nos deux auteurs devaient être assez pressés d'en finir. Ne les en blâmons pas.

INTRODUCING : HERBIE THE ROBOT !

Fantastic Four # 209 (1979) par Marv Wolfman, John Byrne et Joe Sinnott
H.E.R.B.I.E.'s First Appearance ! 'Nuff Said !

KINOCRADO # 4 : KING-KONG ESCAPES (1967)


AUJOURD'HUI : KINGU KONGU NO GYAKUSHÛ (1967) soit King-Kong Escapes ou encore La Revanche de King-Kong, une commande d'un studio US, la Rankin/Bass, au duo superstar de la Toho, le réalisateur Ishirô Honda et le directeur d'effets spéciaux Eiji Tsuburaya.
Rien de très original : les deux hommes, outre la franchise Godzilla (sept films à l'époque), étaient aussi responsables de la première aventure japonaise du gorille géant, le pas très beau mais foncièrement culte King Kong Versus Godzilla (ou Kingu Kongu Tai Gojira).
Sauf que, cinq ans après ce fameux incident, le duo est au sommet de sa forme, produisant à la chaîne des séries de tokusatsu délirants, des mélanges débridés de SF classique et de kaiju à la sauce Toho. En résulte Atragon et son sous-marin perceuse, Dogora et sa méduse spaciale et surtout, Frankenstein versus Baragon avec son poulpe géant dans le cut additionnel. Que du bonheur.

puis, 1967, King Kong Escapes, la cerise sur le gateau - du toho-light pour gamins US, produit entre deux films de bastons de monstres en rubber-suit plus sérieux mais pas forcement meilleurs (War of the Gargantuas et Destroy All Monsters).


Le film debute dans un sous-marin, avec nos trois heros, les officiers Carl Reason, Jiro Nomura (l'habitué des Kaiju Akira Takarada) et Susan Watson (Linda Miller, wou-hou !), discutant de King Kong et de la véracité du mythe. Après avoir echangés quelques clichés de gorilles flous et reperé la position géographique de Mondo-island (pas très loin), ils se décident à aller y jeter un petit coup d'oeil IRL, avec leur hover-car miniature.
Quelques instants plus tard, notre trio fait la connaissance de l'indigene du coin, un japonais barbu pas très causant, et des deux autres locataires de l'ile, King Kong et Gaurosaurus le dinosaure aux techniques martiales hérités du peuple kangourou. Exités par une présence féminine incongrue, nos deux caoutchouc géants se foutent alors sur la figure. King Kong gagne par décrochage de mâchoire suivie d'étouffement par bulles de savon mais doit essuyer un râteau de la part de Linda Miller, qui préfère regagner la civilisation avec ses amis.


Pendant ce temps, en arctique, dans une infra-structure ultra-secrète, le très diabolique et mal-dentitionné Docteur Who (un savant fou n'entretenant aucun rapport avec la BBC) fait un récapitulatif de son plan diabolique à la séduisante mais dangereuse espionne internationale Madame X (Mie Hama, une des James Bond Girls de On Ne Vit Que Deux Fois).
...J'ai un peu oublié les détails du plan.
En gros, il a construit un robot gorille géant, le Mechani-Kong, d'après des plans volés à Carl Nelson (qui ne semble pas trop se soucier de cette disparition), et veut s'en servir pour récupérer de l'Elément X, une rocaille radioactive particulièrement abondante dans cette région du globe et pouvant remplacer l'uranium dans le hit parade de la Bourse. Tout ça pour lui permettre de contrôler l'économie mondiale, donc de devenir maître du monde.
Astucieux, n'est-ce pas ?



Sauf que Mechani-Kong est allergique à l'Element X. En fait, toute ces radiations multicolores, ça lui court carrément sur le circuit.
Bilan, avec sa créature momentanément HS et les pressions financières de Madame X (qui, film japonais oblige, travaille en fait pour les méchants chinois), le docteur se retrouve en mauvaise posture. Il se decide alors à kidnapper le vrai King-Kong pour lui faire effectuer, après un petit stage d'hypnose, le boulot de ce tire au flanc de Mechani-Kong. La suite coule de source : King-Kong contre Mechani-Kong, nos trois heros contre nos deux méchants et finalement, après avoir coulé le bateau du Docteur Who et éclaté en mille morceaux son robosapien, King Kong s'échappe enfin. Yeah !


Trop souvent négligé par les amateurs du genre, King Kong Escapes est un délire pop pour attardés mentaux. Une magnifique indigestion au scénario naviguant entre le serial des années 30, les comic-books du golden age et l'espionnage sixties qui faisait fureur à l'époque. Tout ça produit par des japonais, avec des tonnes de maquettes rappelant les thunderbirds en plus flashy, du caoutchouc en pagaille, des couleurs explosives et un robot gorille géant. C'est beau, c'est grand, c'est régressif comme seules les productions Toho des années 70 savaient l'être.
Indispensable.


Et avant d'en terminer pour la soirée, une petite digression dans le genre passionnant du tokusatsu (soit les films à effets spéciaux japonais) trouvé par hasard sur le net : Supaidāman, l'adaptation live seventies de spider-man par la Toei, en mode psycho-kaiju.
Malheureusement, c'est actuellement introuvable en DVD.

WEEK-END ANGOISSE # 2 : DES ROBOTS ET DES MONSTRES A LA CAMPAGNE

LA NUIT DES TREPASSEES, JEAN MURELLI
FLEUVE NOIR ANGOISSE, 1967

Ce n'est pas très fréquent de voir un magnifique robot à l'ancienne s'afficher fièrement sur un Angoisse - et encore moins avec une poupée french-cancan dans les bras. Du grand Gourdon - la période dite du 'crâne' restant à ce niveau-là assez exceptionnelle.
C'est donc entierement motivé par ce visuel fortement psychotronique que j'y ai joyeusement investi quelques pauvres déniers.
Mais attention ! La Nuit des Trépassées n'est pas à consommer uniquement pour sa sublime couverture. C'est un Angoisse assez atypique, absurde, abstrait. Malgré quelques travers ruraux, on peut presque parler d'un Angoisse électronique.
"A quelques pas derrière lui, dans le hall, il y avait... une chose... un... une mécanique... une sorte d'être... Un robot, pour tout dire. Deux caissons d'acier simulant le corps et la tête. Des tubes articulés pour les jambes et les bras. Le robot classique, oui, illustré bien des fois dans des revues de vulgarisation scientifique, et qui n'aurait pas épaté un gosse de dix ans. Mais celui-là regardait!"
L'ensemble est très bateau - limite radio-commandé. L'histoire d'un jeune musicien de variétoche amoureux d'une pin-up enlevé par un savant-fou et son robot tueur. Mais Jean Murelli prend le risque de remplacer les superstitions campagnardes qui alimentent l'habituelle imagerie de la collection par une horreur froidement moderniste, faite d'automates en attaché-case et d'interminables bureaux déshumanisés rappelant le Playtime de Jacques Tati.
Le roman revêt alors un aspect très pop sixties, pas bien sérieux mais indéniablement charmant, s'épanouissant dans un long climax quasi-psychédelique (pour un Angoisse, s'entend...) où notre jeune musicien prend la pleine mesure de la mécanique de mort à laquelle il s'oppose.
On regrettera tout de même l'ajout des personnages du peintre et de ses amis brocanteurs, qui sous prétexte d'en être le fil rouge, parasitent l'intrigue jusqu'à un twist final assez inutile. Mais ça reste largement au dessus de la production Angoisse, toute époque confondue.
Et puis cette couverture...


UNE LUMIERE ENTRE LES ARBRES, ALPHONSE BRUTSCHE
FLEUVE NOIR ANGOISSE, 1974

Bon, roman suivant. Faut pas traîner, c'est dimanche. Soyons donc méthodique : Alphonse Brutsche, c'etait le pseudonyme employé par Jean-Pierre Andrevon pour la publication de ses premiers Fleuve Noir.
En fait, jusqu'à la fin des années 70, l'éditeur demandait à ses auteurs d'arborer un nom qui n'allait pas se retrouver dans les catalogues des concurrents. Ce qui donna Pierre Suragne pour Pierre Pelot ou Gilles Thomas pour Julia Verlanger. Et Andrevon, c'était Alphonse Brutsche, un pseudonyme très vieille france et avec lequel il signât trois Angoisse. La Lumiere Entre Les Arbres en est le dernier. Et c'est pas vraiment génial. C'est pas non plus mauvais, surtout pour du Angoisse en période terminale (numéro 253, le couperet se rapproche dangereusement).
Exception faite de quelques lourdeurs stylistiques comme cette horreur qui fait horreur, Andrevon écrit bien
. Mais son roman ressemble un peu trop à du club des cinq versant timidement dans l'épouvante. C'est bien trop gentil, avec très peu de moment de tension. Et, excepté un stupide homme-singe, personne ne meurt avant la page 190 ! Sur un roman de 215 pages qui se la joue survival, c'est pas très musclé.
Pour le reste, c'est la rencontre de quatre étudiants en vadrouille dans le Cantal et d'un jeune paysan pas très futé et se destinant à une carrière de CRS. Ils tombent dans le piège d'un Docteur Frankenstein local passionné par les greffes de cerveaux et les modifications corporelles sur des animaux. Et son assistant est une créature nommée Gort, comme le robot dans The Day The Earth Stood Still, le film de Robert Wise. Voila.
Ça reste tout de même amusant.

SCI-FI ((( Z ))) POP # 0 : RON GOULART, ECRIVAIN ROBOTIQUE

Ron Goulart, je l'ai découvert un été au détours du bac de livres à 50 centimes d'un bouquiniste de plage. Il s'agissait de 'Séparation de Corps' (Dr Scottflaw en v.o.), un récit de 79 publié chez les presses de la cité dans la défunte collection Futurama de Jean Patrick Manchette, celle avec la grosse typo 3D mega-seventies - un truc qui accroche méchamment l'oeil, surtout quant il se retrouve couplé à une illustration de couverture démente mêlant barbouillage de pulp old-school et iconographie 'résidentielle' du gros bonhomme métallique avec un oeil géant à la place de la tête. Forcement, je ne pouvais pas passer à coté de ça.
A l'intérieur, ça parle d'un écrivain baroudeur parcourant la galaxie à la recherche d'un malfrat robotique sur le point d'être reconstitué pièce par pièce. Le supporting-cast est composé d'une nana débrouillarde probablement attiré par notre héros et d'un photographe tendance national geographic gentiment obsédé par les nichons. C'est de la vraie saloperie littéraire qui se respecte et ne s'embarrasse pas d'artifices pour dissimuler aux lecteurs ses ficelles éculées. C'est 160 pages grassement écrites par un automate du roman de gare aux connexions neurales vrillées par la lecture de trop nombreux comic-books du golden-age et qui remplace une bonne partie de ses descriptions par des onomatopées hyper-inventives faites de thunk!, zowie!, whap! et autres sloop!. L'ensemble encadre à la va-vite une intrigue ultra-linéaire, qui se déroule à un rythme moyennement effréné, et dont la seule finalité est d'assembler avec le plus de souplesse possible une masse assez imposante de situations stupides et de personnages aussi cocasses que grotesques.

Je résume approximativement Séparation de Corps mais les trois précédentes phrases peuvent tout aussi bien s'appliquer à n'importe quel autre roman de ce chantre de la déjante bon marché - qu'il s'agisse d'un super-ordinateur voulant empêcher un coup d'état millénariste, d'un enquêteur flegmatique poursuivant une bande de féministes ultra-belliqueuses ou d'un couple d'espions sixties déjouant les terribles plans d'un savant fou allemand. Car l'intrigue n'est, chez Ron Goulart, qu'un simple prétexte pour écrire à peu près tout sur n'importe quoi, n'importe comment. En fait, l'intrigue est tellement secondaire que l'auteur se permet parfois de passer outre le climax final, un peu comme si le chapitre narrant la sacro-sainte confrontation héros/vilain avait été élagué par l'éditeur pour gagner du temps et atterrir directement en page d'épilogue.
Autant dire que la première fois, arrivé page 155, c'est assez surprenant.

Cette bizarrerie narrative, cette dizaine de pages (volontairement ?) manquantes, est assez emblématique de l'oeuvre de Ron Goulart : on n'ouvre pas ses livres pour vibrer à d'hypothétiques effets de tensions ni pour apprécier la folle originalité de l'intrigue mais juste pour s'amuser, tel un petit androïde acidifié, de ces gros amas de bêtises qui nous sont si gentiment jetés en pâture. Et pour ce qui est des conneries, Goulart est plutôt doué - surtout quant elles ont trait à ses deux domaines de prédilection : les robots et la pop culture. Ce qui donne, entre autre et en vrac, des ordinateurs facétieux, des hypnotiseurs de machines, des androïdes de la mort, des cyborgs baiseurs, Harlan Ellison, un tarzan mercenaire,
des scénaristes de western patriotico-pédérastique, un sigmund freud automatisé, du jazz à marteau-piqueurs et machines à laver, des nazis de fête foraine, tout ça et bien d'autres choses encore plus indescriptibles, parfois indigestes mais toujours délirantes pour peu que l'on soit sensible au post-modernisme débridé des années 70.

Malheureusement, l'aspect décalé (voire faussement pauvre) de son écriture, couplé à son absence totale de sérieux, n'ont jamais permis à Ron Goulart d'effectuer "une percée décisive" (dixit Stan Baret in le Science-Fictionnaire volume 1) sur le marché Français, ni même sur le marché de la Science-Fiction tout court. Authentiquement triste. La couverture U.S. de After Things Fell (Après la Déglingue) plaçait au dessus du titre cette citation promotionnelle de Philip K. Dick : "a sheer delight to read." Et c'était vrai !
Seuls 6 romans de science-fiction Goulartienne furent traduits en français, entre 1973 et 1984. On peut donc se démener pour trouver l'excellent Après La Déglingue (Opta / Anti-Monde, avec une sublime couverture de Caza), Heil Hibbler (Nouvelles Éditions Opta / Galaxie Bis - à noter une superbe typo arial taille 12, parfait pour les lecteurs aux yeux fatigués), L'Effet Garou (Marabout), Sacré Cyborg, L'Empereur des Derniers Jours et Séparations de Corps (tout trois aux Presses de la Cité / Futurama 2, tout trois aussi géniaux les uns que les autres, vraiment !). Aucun n'a depuis été réédité.
Certains de ses romans policiers (dont La Chasse à la B.D. - j'en parlerais prochainement...) furent publiés en Gallimard / Série Noire au début des années 90 mais n'en sont pas moins difficiles à dénicher.

Et si on a du courage, on peut s'amuser à traquer ses novelisations US sous pseudonyme de Vampirella, Flash Gordon (traduit en france) et Captain America, sa série Star Hawk aux cotés de Gil Kane et ses ouvrages d'histoires consacrés aux pulps et aux comics.