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ESPION D'AVRIL : ON CLÔTURE !

Et on clôture avec deux jours de retard. La faute à bibi, ce mec pas sérieux qui picole un peu trop. D'ailleurs, il vient tout juste d'ouvrir sa deuxième pils 365 (40 centimes le demi-litre) de la soirée histoire de voir si l'inspiration ne se trouverait pas en son fond et... attends... laisses-moi y zieuter un coup de chasses...
...et m'en jeter une p'tite gorgée dans le cornet...
...et
...
Hum. Voila. Oui, ça va mieux.
Donc en Avril, je n'ai pas causé de pleins de trucs, faute de temps et autres excuses lambda, mais je vais essayer de tout rattraper en un seul billet montre en main et binouze dans l'autre.
Posture douloureuse pour le tartineur de billets numériques que je suis. Imagines : je tape du clavier avec le nez - aïe - et fais donc excuse si une faute d'azertisme se glisse sournoisement dans les paragraphes qui suivent : c'est mon pif qu'aura mal visé.
Donc, je reprends :
En Avril, je n'ai pas causé de Francis Coplan, dit FX-18, et qui fut au Fleuve Noir ce que Hubert Bonisseur de la Bath était aux Presses de la Cité : l'espion en chef, la star de l'écurie, la vache-à-lait / caisse-enregistreuse du poche d'agents secrets à 250 pages mensuelles.
Je lui rend donc hommage avec ces trois vignettes, extraites de l'affiche Thaïlandaise pour le film Coplan Agent Secret FX-18, réalisé en 64 par Maurice (la) Cloche et interprété par le monolithique Ken Clark.

Notons par ailleurs que Maurice Cloche tourna, l'année suivante, une adaptation du roman Silence, Clinique ! d'Eddy Ghilain, Baraka Pour X-13, et dans laquelle on peut voir Gérard "San-A" Barray et Sylvia "Mala" Koscina combattre de méchants communistes dans un hôpital suisse.
Je ne sais pas vous mais moi, ça m'allèche, et pas qu'un peu !


En Avril, je n'ai pas non plus causé de La Louve Solitaire, une espionne atypique lancée fin 66 / début 67 par Plon dans leur collection de romans pop' fourre-tout, celle-là même avec la couverture blanche et photographie xeroxée ou dessin à l'italienne et qui mélangeait pèle-mêle du Hadley Chase, du James Bond, du Gugusse le Breton, du Michou 'over-rated' Audiard, du Gérard de Villiers et diverses autres choses de cet acabit bien particulier.
Les aventures de la Louve Solitaire étaient écrites par un certain Albert Sainte-Aube et mettaient en scène Françoise Dilmont, poupée sixties distinguée et sur-réelle. Elle vient du cirque, travaille dans la publicité et mène une vie quasi-ascétique. À la lecture du premier volume de ses exploits, on pense à un variation féminine du personnage qu'interprétait Alain Delon dans Le Samouraï de Melville. L'imper'mastic y est remplacé par une tenue de souris d'hotel - mains gantées, visage encagoulé, c'est Diabolik rencontrant la Musidora des Vampires de Feuillade.
D'ailleurs, les trois premières couvertures, mises côte-à-côte, évoquent imperceptiblement la célèbre affiche exécutée par Maurice Harfort pour la promotion de ce classique du cinéma muet.
La suite, par contre, est bien moins folichonne. Je vais l'écrire très simplement : sur la longueur, La Louve Solitaire est une série qui déçoit puis ennuie.

En avril, et je vais terminer là dessus, je n'ai pas causé de quelques romans, comme les trois ci-dessus.
Je passe rapidement sur les deux premiers :
Un agent Trop Voyant, signé Gil Brehat et publié à la SEG en 1963 est ultra-chiantissime (mais la couverture de Brantonne est très jolie) et L'Homme De C.R.A.N. signé Charles Ewald (alias ce satané barbu de Martin Meroy) pour le compte des presses Martel est plein de bonne volonté mais manque à plusieurs reprises sa cible, celle d'un épisode de James Bond ultra-décomplexé et super délirant. En l'état, on se retrouve avec un bidule mal fagoté, écrit à l'emporte-pièce et le cul entre deux chaises.
Par contre, Les Trois Scorpions (auteur : Rholf Barbare, collection : Ernie Clerk Espionnage, numéro : 10, date : 65) est hautement recommandable.
C'est du 220 pages qui passe comme un bolide lancé à toute berzingue. Intrigue simple, style brut, écriture travaillée, personnages attachants. Notons néanmoins que le politiquement correct n'est pas vraiment de la partie. On y cause Algerie ex-Française et ça saigne au portillon.
Quant à l'auteur, il s'agit en réalité de Vladimir Volkoff, bien connu des lecteurs de la Bibliothèque Verte pour sa série des Langelot, et qui s'essayait ici à l'espionnage populaire pour adultes naïfs. Ce fut son seul et unique essai dans le genre. C'est con. j'aurai bien lu d'autres aventures de ce commando des Trois Scorpions, héros barbares mais justes, comme nous l'explique l'auteur en page 219 :

"Ils se font horreur à eux-mêmes, car ils ont versé le sang, beaucoup de sang.
Mais aussi, ils exultent, car ils savent qu'ils ont lutté loyalement. Qu'ils ont fait oeuvre utile. Que, dans un monde en balance entre l'anarchie et la tyrannie, ils ont fait triompher l'ordre."
Et je m'arrête là. J'ai encore pleins de trucs sous le coude mais nous sommes en Mai, et c'en est fini les agents secrets.
J'dirais même plus : Espion d'Avril, mission terminée.
Alors, wham ! bam ! merci madame ! et rendez-vous dans deux-trois jours, le temps que je recharge les accus.
Robo - Tango - Bravo / Over /

COPLAN # 8 [1971, ARTIMA / AREDIT]

Je suis très espionnage en ce moment. Et western aussi. Je m'en excuse. Les choses vont surement s'améliorer dans les prochaines semaines.
De toute manière, en attendant le billet cow-boy de demain, voici un peu d'espionnage français en bande dessinée avec ce numéro 8 de Coplan et qui, contre toute attente (car d'habitude, Coplan chez Artima/Aredit, c'est illisible et affreusement moche), se trouve être très satisfaisant, graphiquement parlant.
Petit listing de ses qualités...
On y trouve donc des ombres à la Steranko, un beau lettrage d'ouverture à la Will Eisner...

...une jeune espionne qui se donne (comme il se doit) à notre héros...

... de l'action ultra-dynamique (on dirait une pose de Kirby, avec un angle légèrement diffèrent)...


... un peu de violence envers les femmes (chose qui est toujours la bienvenue dans ce type de divertissement... surtout lorsque les gambettes de la gonzesse sont ainsi dévoilées, n'est-ce pas lolo ?)...
....et, enfin, des révélations totalement abasourdissantes (comment ? COMMENT ???)

Bon, il y a plein d'autres choses superbes dans ce fascicule (de nouvelles gambettes dénudées, des trames de gris à foison, des hachures, des textures de tissus sixties, des belles bagnoles à l'ancienne, des mises en page bien fignolées, des lettrages qui claquent, des coups qui pleuvent, etc, etc) mais je ne peux pas tout montrer, on s'arrête donc là.
Et puis, si ça vous intéresse vraiment, sachez que les Coplan, contrairement à d'autres publications Artima / Aredit de la même époque, ne sont pas du tout recherchés et se trouvent donc facilement pour pas cher.

ANTICIPATION IDÉODYNAMIQUE

LA FOUDRE ANTI-D, JEAN-GASTON VANDEL
INCROYABLE FUTUR, JEAN-GASTON VANDEL
ANTICIPATION # 73 & 24, 1956 & 1953

Des trois premiers auteurs francophones du Fleuve Noir Anticipation, Jean Gaston Vandel est le plus remarquablement moderne.
Contrairement à Guieu et Richard Bessiere, Vandel, c'est à dire Jean Libert et Gaston Van Den Panhuyzen, binôme constitutif de ce nom de plume éphémère, ne donnait que très parcimonieusement dans le barouf spatio-temporel à l'américaine, préférant aux soucoupes volantes et aux guerres totales, aux univers infinis et aux galaxies inconnues pleines d'extraterrestres belliqueux, une SF sociologique teintée d'un catastrophisme à l'anglaise et d'idées étonnamment progressistes.

Ce dernier point est très important. Rappelons d'ailleurs qu'à la même époque, nos deux auteurs signaient parallèlement les aventures de Francis Coplan alias FX-18 sous le pseudonyme de Paul Kenny. En matière de grand écart, il est difficile de faire mieux. Il n'existe pas de genre plus conservateur dans ses idées et dans son style que l'espionnage - et les romans de Paul Kenny sont du même acabit que ceux de Jean Bruce ou de Frank Peter Belinda : à l'ancienne et sans finesse, humour pataud et éloge du protectionnisme, l'inverse même des aventures pacifistes que Jean-Gaston Vandel mettait en scène dans ses fictions anticipatives.
J'ai parfois tendance à dissocier ces deux façades – mais il est intéressant de garder cette dualité en tête lorsqu'on aborde l'oeuvre de Jean Gaston Vandel, ses romans fonctionnant comme des récits d'espionnage futuriste mais aux valeurs inhérentes sensiblement inversées.
Par exemple, dans La Foudre Anti-D, un inspecteur médical, après une enquête sur une micro-épidémie farfelue (un teint de peau cadavérique et une sensation de plénitude totale), se lance sur la piste d'un gigantesque complot scientifique. Le modèle narratif d'une spy-fiction est ici appliqué à la lettre. Le monde moderne, représenté par l'inspecteur, se découvre un ennemi invisible. En conséquence, il doit donc le débusquer et l'éliminer. L'enquête le mène d'abord sur une mystérieuse île du pacifique puis dans l'espace, où se trouve le laboratoire-base sécrète lunaire des savants comploteurs.
Mais si les prémices pourraient être ceux d'un Coplan à la sauce futuriste, le déroulement diffère entièrement. Le complot ne se révèle pas maléfique mais, bien au contraire, a pour objectif l'amélioration sociale des structures administratives terrestres. La foudre Anti-D, c'est la foudre anti-déprime, destinée à combattre les maladies psychiques du futur et à sublimer le quotidien des êtres humains. Notre enquêteur se détourne donc du gouvernement en place, embrasse les idées des scientifiques dissidents et organise une révolution pacifique. Totalement naïf ? Bien entendu. Mais pour des romans de SF populaire écrits dans les années 50, les Jean-Gaston Vandel paraissent bien en avance sur leur temps - et ce, d'au moins 20 ans.

Histoire d'enfoncer le clou, voici le dernier lu en date : Incroyable Futur - un petit Vandel, moins bons que (pour citer mes favoris) La Foudre Anti-D ou Bureau De L'Invisible, mais surprenant agréablement par ses presciences totalement Timothy Learesque. Visez un peu :
Le roman débute par l'invention d'une nouvelle drogue, le XYZ (oui, ça manque cruellement d'inspiration). Le jeune chimiste responsable de cette trouvaille se décide donc à l'essayer sur lui-même - c'est l'ABC du scientifique farfelu de divertissement bon-marché - et les effets, qui ne tardent pas à se faire sentir, se révèlent sacrement cosmiques.
"Un véritable cataclysme s'était déchaîné dans sa tête ; des lueurs pourpres éclataient dans son cerveau, accompagnées de hululements prolongés qui vrillaient littéralement les couches profondes de sa matière grise..."
Supertrip, n'est-il pas ? Mais notre chimiste n'a pas fait tout ça uniquement pour prendre son pied. Sa drogue, une fois les effets hallucinatifs dissipés, permet de lire dans l'esprit d'autrui. S'en suit alors une série de péripéties voyant notre jeune héros chercher à gagner sa croûte grâce à son invention... sans résultât probant. Le XYZ est en effet trop dangereux pour être commercialisé mais surtout, notre chimiste se rend compte que les grands de ce monde, chefs d'entreprises pharmaceutiques ou dirigeants des super-puissances terrestres, n'ont aucunes intentions louables.
"A l'abri de leur prestige et de leur immense autorité, que de passions peu reluisantes on découvre !... Le monde est écœurant, voila la vérité. La société est bâtie sur l'hypocrisie, l'ordre repose sur des bases fausses, les sentiments qu'on affiche et qu'on honore sont méprisés en secret. Chacun pratique un jeu égoïste tout en affectant d'obéir à des mobiles élevés !... Non, franchement, lire dans l'esprit des gens n'est pas un exercice à recommander ; on y récolte que dégoût et déception..."
Mais notre héros ne baisse pourtant pas les bras et décide de se rebeller. C'est là que le roman part en vrille. Il décide de se rebeller... avec l'aide d'une bande d'extraterrestres illuminés, les Sonaghiens, venus d'une autre planète pour préparer la terre à son "troisième age" - l'age du bonheur infini, de la connaissance cosmique et de la paix universelle – un troisième age qui ne peut d'ailleurs être déclenché que par notre chimiste drogué, puisque, grâce à ses cachetons d'acides lysergiques à lire les pensées d'autrui, il est devenu une sorte de nouveau messie du futur psychotropiquement up-gradé.
Vous voyez, quand je parlais de Timothy Leary, on en était pas si loin.
Voilà un roman des années 50 qui anticipe
(involontairement) le psychedelisme revolutionnaire à venir. Les 100 dernières pages d'Incroyable Futur, avec ses explications scientifiques vaseuses et sa philosophie à l'emporte pièce, peuvent même se lire comme un manuel pour apprenti gourou voulant fonder sa secte. Totalement niais ? Oui, mais fort drôle... et parfois même joliment inspiré.
Par exemple, à la fin du roman, notre heros et ses amis extraterrestres déclenchent une révolution mondiale à l'aide de canons idéodynamiques dont "les salves silencieuses [...] bouleversaient de fond en comble l'opinion des peuples." Est-ce du Kirby ? Du Grant Morrisson ? Du Dick ou du Spinrad ? En tout cas, c'est de la belle science-fiction populaire, rétro mais distinguée, bancale mais bizarre, parfois apathique mais suffisamment inventive et en avance sur son temps pour en justifier la lecture.
Bref, du Jean et du Gaston égaux à eux-même et qui nous font ainsi regretter leur choix, une fois leur vingtaine d'Ancipation parus, de couper court à la SF pour se conforter dans l'espionnage.
Car du Kenny en lieu et place de Vandel, et même malgrè mes tendances littéraires masochistes, j'appelle ça y perdre au change.

LES ROBOTS DE JEAN-GASTON VANDEL

ALERTE AUX ROBOTS, JEAN-GASTON VANDEL
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 15, 1952

Si le duo Belge officiant sous l'appellation de Jean-Gaston Vandel fut, bien avant Stefan Wul, "l'auteur" qui donna à la collection Anticipation ses premiers grands classiques, il fut tout de même un registre sur lequel Jean et Gaston se plantèrent magistralement : Les Robots.
Un véritable gâchis.
Et ce, par deux fois.

Tout d'abord, Alerte Aux Robots, paru en 1952 et probablement le premier Anticipation entièrement consacré à la menace hyper-moderne des cerveaux électroniques, de la robotisation industrielle et des réseaux d'ordinateurs. L'intrigue est fort simple : les boites de conserves automatisées se révoltent et tentent d'exterminer l'espèce humaine. Mais les sacs à viandes ne se laissent pas faire, s'organisent, résistent et, à la fin, gagnent cet âpre combat pour la survie du modèle biologique avant d'en tirer les habituelles leçons de moralisme scientifique chiant (l'habituel "il ne faut pas dépendre des machines, etc.").
Bref, c'est simple, classique et, forcement, très naïf mais pour ce type de S-F "à l'ancienne", naïf n'est pas une mauvaise chose.
Le problème d'Alerte Aux Robots réside dans sa suite d'actions apathique et sans véritable efficacité. C'est, en quelque sorte, le principal défaut du style Vandel, le binôme écrivant d'une manière plutôt flegmatique, assez proche de celle qui fit un peu plus tard le charme de B.R. Bruss. Mais pour un roman censé rendre compte du chaos total d'une revolution robotique avec frappes militaristes, combats sanglants et tutti-canti, ce n'est clairement pas le bon parti pris narratif.
L'autre problème, c'est l'absence de personnages attachants. Outre un héros sportif très con, sa copine inutile (normal, c'est une femme) un président dépassé par les événements et quelques militaires qui se ressemblent tous (normal, c'est des militaires), on a droit à deux académiciens farfelus, les frères Vannel, Jon et Gassen de leurs prénoms. Les arrières-arrières-(...)-petits enfants de Jean Gaston Vandel. Et pour enfoncer le clou, à la fin du roman, ils envoient à leur(s) ancêtre(s) le synopsis de cette fabuleuse aventure par une machine de leur invention, la machine à faire remonter le temps aux pensées via les rêves.
Vous parlez d'une mise en abîme vaseuse !
Quant à la résolution de l'intrigue, elle est à la fois très en avance sur son temps et totalement stupide dans son application puisque nos héros décident de faire inoculer au réseau mondial des machines belliqueuses un virus... OUI, UN VIRUS ! Mais un virus qui n'est pas informatique, qui à la consistance de la pâte à colle Cléopâtre et qui détériore physiquement les câblages de ses saletés de super-calculatrices à la manque.
J'en perds mes mots...


TERRITOIRE ROBOT, JEAN-GASTON VANDEL
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 43, 1954

Et deux ans plus tard, Jean et Gaston remettent le couvert avec un Territoire Robot qui, comparé à Alerte Aux Robots, a une bien meilleure mine... sans pour autant arborer un teint resplendissant - car il s'agit tout de même d'un Anticipation assez médiocre et dont le seul intérêt serait probablement de présager inconsciemment la folie de Rudy Rucker sur son exceptionnel roman "Software" paru en 86 aux éditions Opta (collection Galaxie-Bis... j'en parlerais un jour, promis !)

Cette fois, l'intrigue est plus alambiquée, plus sociologique, plus étrange. Les 100 premières pages sont même intéressantes et ressemblent presque à du Jean-Gaston Vandel digne de ce nom, avec un vieil inventeur extrêmement fortuné et aux idées quelques peu excentriques qui décide dans le secret le plus total d'installer une colonie de robots sur Mercure.
Malheureusement, après une erreur de commande et le calcul d'un paradoxe (c'est fatal, ces choses-là !), nos robots se retrouvent livrés à eux-mêmes et se lancent dans une gigantesque campagne moyennement anti-humaine.
(Je veux dire : ils kidnappent sur terre des êtres humains pour les séquestrer dans leurs multiples villes factices de Mercure histoire de justifier leurs activités de "serviteurs électromécaniques".
C'est tordu comme un cerveau de robot buggé.)

Mais si les prémices sont excellents, l'exécution de l'ensemble ne se montre jamais à la hauteur et, exception faite de la magnifique couverture de René Brantonne (notez le robot qui se casse la figure au fond), nous ne retiendrons de ce petit Vandel que l'agitation proto-politique des robots autogérés et leurs luttes intestines pour des idéaux mathématiques. Le reste manque cruellement de fougue, d'entrain et de piquant.

Quant à la curée militariste de clôture, avec libération d'otage et annihilation des robots en 20 pages chrono, elle est assez indigeste. Mais j'imagine que nos deux auteurs devaient être assez pressés d'en finir. Ne les en blâmons pas.