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LES DETECTIVES DU DIMANCHE (1952)

Dame, il y avait bien la mouche tsé-tsé, pourquoi n'y aurait-il pas la mouche hi-hi ? écrit l'auteur en page 69 du roman Les Détectives du Dimanche.
Pourtant, si elle existe bel et bien, cette mouche hi-hi, je ne l'ai pas entendue battre une seule fois des ailes, de l'incipit jusqu'au mot FIN.
Pas de "hi-hi," pas de "ha-ha," pas de "ho-ho."

Logique, puisque Les Détectives du Dimanche est un roman d'humour pas drôle.
À sa lecture, si on ne rigole pas, on se voit plutôt partagé entre les sentiments d'abattement et d'amusement.

Oui, d'amusement.
Car il faut bien le souligner, l'humour pas drôle sait parfois rester marrant. Ou tout du moins sympathique. C'est ici le cas. 205 pages rapidement envoyées, scribouillées à la coule par François Richard (celui-là même du Fleuve Noir) d'après le scénario du film éponyme, réalisé en 1952 par Claude Orval.

Un petit mot au sujet de ce dernier : si il s'est principalement fait un nom en donnant au cinéma de quartier quelques produits désormais bien oubliés (comme Nadia La Femme Traquée avec Roger Duchesne), notons qu'il œuvra aussi, le temps d'une bonne quinzaine de volumes, dans la litterature de gare.
Les personnes intéressées, lecteurs intrépides n'ayant pas froid aux miches de l'intellect, pourront ainsi retrouver sa signature aux éditions de l'Arabesque (Les Nuits de Montmartre, Le Bal des Gangsters, etc) et dans les diverses branches de la collection Le Masque (Feux Rouges, Le Grand Caïd - adapté au cinoche par Bernard Borderie - ou encore Lutte Dans L'Ombre.)
Quant à ces Détectives du Dimanche, j'aimerai grandement en découvrir un jour la version filmique, ne serait-ce que pour pouvoir y savourer le jeu (tout en subtilité, semblerait-il) d'Henri Gènes et de Lajarrige, secondés par une Marthe Mercadier en concierge pas coincée du râtelier.
Pour le coup, j'en suis certain, la mouche hi-hi s'y fera entendre en escadrille d'insectes kamikazes.

ESPIONNAGE ET POUPÉES GOURDON

Face it, tiger. Tu ne peux pas t'extasier sur des exploits d'agents secrets un mois entier sans évoquer, à un moment ou à un autre, la mythique collection Espionnage du Fleuve Noir.
1903 volumes en 37 années d'existence. Dans le genre, le record reste à battre. On pourra attendre longtemps, ce n'est pas près d'arriver.

Les trois volumes du jour sont liés par leur couverture, le regretté Michel Gourdon y employant l'un de ses schéma d'illustration favori : un femme au premier plan et un visage d'homme au second.
Simple et efficace.
Quant aux bouquins, une fois ouverts, rien de bien essentiel à y signaler.


Dans Adieu Suzuki (Jean-Pierre Conty, Fleuve Noir Espionnage # 977, 1972), M. Suzuki enquête en Arabie Saoudite. Il y assiste à une grande fiesta avec danse du ventre et go-go-girls à la sauce Bédouine puis démantèle de ses mains nues les circuits imprimés de chars d'assauts robotisés - tu remarquera que cette dernière phrase contient tous les éléments aptes à déclencher l'érection de certains de mes composants et pourtant... non.
Adieu Suzuki ne provoque rien de bien particulier. Ni excitation ni ennui. Ou alors, peut être, un tout petit peu d'ennui...

...mais juste un peu.

Pour Soldes De Tout... Lecomte (F.-H. Ribes, Fleuve Noir Espionnage # 1152, 1974) s'en sort mieux - "nous sommes en pleine science-fiction" déclare un gustave en page 29. "Un sujet qui plairait certainement à Richard Bessière [...]" et ça tombe bien, because l'auteur, F-H Ribes, n'est autre que Bessière himself.
C'est donc écrit avec l'accent de Béziers et le style du même patelin. Pars-y donc en vadrouille un de ces jours, de préférence le 15 août, et sur les Allées Paul Ricard (pardon, Paul-Riquet), tu comprendra pourquoi on appelle ça le Tchernobyl Français.

Mais revenons-en au bouquin. Je n'ai rien à écrire, Richard s'en charge :
"Avec l'entrée en scène de notre KB-09 (fais pas ton surpris, c'est le surblaze de l'espion), nous voila en direct du Caire, en technicolor et grand écran.
Tout démarre sur les chapeaux de roues. Mais qu'on ne s'y trompe pas. Le métier d'agent secret est un métier plein d'imprévus, où le destin, à chaque coup, vous saute sur le poil, comme la peste au moment où vous vous y attendez le moins."
Le métier d'écrivain populaire, par contre, ce n'est pas vraiment plein d'imprévus. Ce serait même le contraire. Prévisible 24 sur 7. Flots d'anisette en plein cagnard (de préférence au PMU des PTT) puis retour à la casa pour y torcher une bonne centaine de feuillets non-stop. La matière grise bien imbibé, c'est l'inspiration qui tache. Et Ribes, pour son roman, il s'en est foutu plein le gosier. Ça tangue et ça zigue-zague. On se marre mais ça reste mauvais.
Mais on se marre.

Terminons avec Le Général Et Le Roi Midas (Pierre Nemours, Fleuve Noir Espionnage # 1231, 1976).
Pour le coup, on rigole moins. C'est du sérieux, du certifié sans alcool. Frederic Lemoine - dit le Général - et ses assistants, Jacques Rivière et Mireille Wolf, espionnent une secte de hippies hollandais sous-marinée par la CIA et noyautée par le KGB. C'est écrit avec application mais ça traîne, ça traîne, ça traîne énormément puis ça se termine en une fusillade (passive pour nos héros) sur une péniche. Rideaux.
Il ne s'est rien passé.
En dehors du temps.
2 heures et demi d'une lecture un peu laborieuse.

C'est la vie.

SCI-FI ((( Z ))) POP # 6 : ATOME EN TOC

N'ACCUSEZ PAS LE CIEL, F. RICHARD BESSIERE
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 259, 1964
LES FILS DE L'ESPACE, MAURICE LIMAT
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 204, 1962

Aujourd'hui, par flemme, par dépit et par abus d'alcool, une toute petite série de FNA pas recommandable pour un sou, un doublé gagnant aux particules stupidatomiques issue de la grande période d'ultra-médiocrité d'Anticipation, j'ai bien nommé la première moitié des années 60, la mi-sixties.

En ces temps reculés où tout auteur talentueux avait quasiment déserté la succursale science-fictive du Fleuve pour gagner sa croûte dans la médecine ou l'espionnage, nos valiants Maurice, Max-André, Jimmy et François-Richard continuaient à débiter avec ardeur et sur un éreintant rythme mensuel leurs saloperies littéraires pour mongoloïdes fatigués par des semaines de 35 heures trop chargées.
Comme l'avait si bien formulé je ne sais plus trop qui, "ils écrivaient trop, c'était tragique."
Enfin, la plus part du temps, c'était pas véritablement tragique, c'était tout juste ennuyeux. ou Regrettable. Ou bien tristement décevant, à l'image de ce N'Accusez Pas Le Ciel du grand duo fondateur Richard et Bessiere, capable du très moyen comme du plutôt pire et, pas de chance aujourd'hui, cet ouvrage-là se classe directement dans la seconde catégorie mention passablement lisible.
La déception provient principalement d'une couverture trop belle pour être vraie, avec un extraterrestre atomique au croisement stylistique de Captain Atom, Captain Universe et Captain Marvel période Peter David paradant dans une cité futuriste devant une foule en extase sophrologique. Du coup, j'attendais impatiemment une histoire de super-héros cosmique - toute epoques confondues, pas vraiment un genre en vogue au Fleuve - et je me retrouve avec un récit mal bâti de prison exotique et de captifs amnésiques.
D'ailleurs, je m'arrête là because, j'ai tout oublié.

Par contre, je me rappelle plutôt bien des Fils de L'Espace de Maurice Limat, un autre Anticipation avec un surhomme atomique en couverture et aucun surhomme atomique dans le roman. Fête du Travail oblige, je vais faire vite.

Les Fils de L'Espace est un fix-up de trois "nouvelles" mettant en scène les aventures pas très palpitantes d'un groupe de randonneurs du cosmos - c'est l'appellation employée par Maurice Limat himself, grand styliste anticipateur devant l'éternel. Nos randonneurs sont donc un peu tartes, pas très réactifs et surtout, très fleurs bleues. Car tout l'intérêt des Fils de L'Espace réside dans le domaine littéraire du sensible et du passionné, version mectons en rut amateurs de fusées spatiales bien dures.
"En petit short, jambes et torse nus, ils luttaient. Peter regrettait de ne pas sentir l'adversaire fraternel, Karlos, avec lequel il luttait passionnément, tantôt vainqueur et tantôt vaincu, mais toujours satisfait, retrouvant dans le contact tiède des poitrines vibrantes un peu de cette humanité qui leur manquait terriblement au cours des explorations spatiales, où le temps ne comptait plus."
Et oui, Maurice did it again, Les Fils de L'Espace est un désopilant roman d'amour homosexuel. Bon, c'est aussi un roman soporifique que j'ai failli lâcher avant même son premier tiers, la faute à l'absence totale d'intérêt que l'on peut porter aux périls qu'affrontent nos héros : une montagne lunatique, un nuage de vapeur vampirique, des robots mous et des sauvages qui voyagent en bulle de savon.
Super !