SCI-FI ((( Z ))) POP # 6 : ATOME EN TOC

N'ACCUSEZ PAS LE CIEL, F. RICHARD BESSIERE
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 259, 1964
LES FILS DE L'ESPACE, MAURICE LIMAT
FLEUVE NOIR ANTICIPATION # 204, 1962

Aujourd'hui, par flemme, par dépit et par abus d'alcool, une toute petite série de FNA pas recommandable pour un sou, un doublé gagnant aux particules stupidatomiques issue de la grande période d'ultra-médiocrité d'Anticipation, j'ai bien nommé la première moitié des années 60, la mi-sixties.

En ces temps reculés où tout auteur talentueux avait quasiment déserté la succursale science-fictive du Fleuve pour gagner sa croûte dans la médecine ou l'espionnage, nos valiants Maurice, Max-André, Jimmy et François-Richard continuaient à débiter avec ardeur et sur un éreintant rythme mensuel leurs saloperies littéraires pour mongoloïdes fatigués par des semaines de 35 heures trop chargées.
Comme l'avait si bien formulé je ne sais plus trop qui, "ils écrivaient trop, c'était tragique."
Enfin, la plus part du temps, c'était pas véritablement tragique, c'était tout juste ennuyeux. ou Regrettable. Ou bien tristement décevant, à l'image de ce N'Accusez Pas Le Ciel du grand duo fondateur Richard et Bessiere, capable du très moyen comme du plutôt pire et, pas de chance aujourd'hui, cet ouvrage-là se classe directement dans la seconde catégorie mention passablement lisible.
La déception provient principalement d'une couverture trop belle pour être vraie, avec un extraterrestre atomique au croisement stylistique de Captain Atom, Captain Universe et Captain Marvel période Peter David paradant dans une cité futuriste devant une foule en extase sophrologique. Du coup, j'attendais impatiemment une histoire de super-héros cosmique - toute epoques confondues, pas vraiment un genre en vogue au Fleuve - et je me retrouve avec un récit mal bâti de prison exotique et de captifs amnésiques.
D'ailleurs, je m'arrête là because, j'ai tout oublié.

Par contre, je me rappelle plutôt bien des Fils de L'Espace de Maurice Limat, un autre Anticipation avec un surhomme atomique en couverture et aucun surhomme atomique dans le roman. Fête du Travail oblige, je vais faire vite.

Les Fils de L'Espace est un fix-up de trois "nouvelles" mettant en scène les aventures pas très palpitantes d'un groupe de randonneurs du cosmos - c'est l'appellation employée par Maurice Limat himself, grand styliste anticipateur devant l'éternel. Nos randonneurs sont donc un peu tartes, pas très réactifs et surtout, très fleurs bleues. Car tout l'intérêt des Fils de L'Espace réside dans le domaine littéraire du sensible et du passionné, version mectons en rut amateurs de fusées spatiales bien dures.
"En petit short, jambes et torse nus, ils luttaient. Peter regrettait de ne pas sentir l'adversaire fraternel, Karlos, avec lequel il luttait passionnément, tantôt vainqueur et tantôt vaincu, mais toujours satisfait, retrouvant dans le contact tiède des poitrines vibrantes un peu de cette humanité qui leur manquait terriblement au cours des explorations spatiales, où le temps ne comptait plus."
Et oui, Maurice did it again, Les Fils de L'Espace est un désopilant roman d'amour homosexuel. Bon, c'est aussi un roman soporifique que j'ai failli lâcher avant même son premier tiers, la faute à l'absence totale d'intérêt que l'on peut porter aux périls qu'affrontent nos héros : une montagne lunatique, un nuage de vapeur vampirique, des robots mous et des sauvages qui voyagent en bulle de savon.
Super !

Aucun commentaire: