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DEUX AVENTURES DE CATAMOUNT !

Catamount, c'est le héros phare d'Albert Bonneau, l'un des grands spécialistes Français (aux côtés de Gustave Aimard) de la litterature western.
Du début des années 30 à la fin des années 50, Bonneau pondit plus d'une centaine de ces petits romans gonflés aux mythes fictionnels de l'ouest sauvage et lointain.
Le Vagabond du Far West, Kid le Ranger, L'Outlaw du Canon Perdu, Le Ranch Maudit, Le Désert Aux Cent Mirages, etc.
De lui, je n'avais jusqu'à présent lu que sa série Aventures du Far West aux éditions Jules Tallandier - des récits sans Catamount, souvent distrayants, parfois bien troussés et n'ayant (presque) pas à rougir d'une quelconque comparaison avec la production des petits maitres ricains.
Il fallait désormais m'attaquer au versant Catamountien de son œuvre, versant scindé en deux parties distinctes : les Aventures de Catamount (des années 30 aux années 40) et les Nouvelles Aventures de Catamount (années 50) - le hasard aidant, c'est cette seconde qui constitua ma porte d'entrée dans l'univers du Texas Ranger - Catamount, l'homme aux yeux clair, héros intrépide qui,
juché sur un bolide alezan nommé Mezquite, fait régner la justice dans la région d'El Paso.
hélas, ce premier contact ne se déroula pas vraiment comme je l'avais espéré...
Dans Le Signal de Catamount (Tallandier, 1957), le ranger d'El Paso et son compagnon d'armes à temps partiel Jaguar Bill enquêtent sur la disparition d'une troupe de Tuniques Bleues en plein désert - le Wounded Branco, pour être exact - un coinstos mal famé car à la merci de vils apaches sur-armés.
En effet, ces affreux zozos à plumes ont reçus une cargaison de mitraillettes dernier cri - dernier cri pour l'époque, s'entend... c'est de la sulfateuse à moulinette, du genre de celle que Django se trimballe dans son cercueil - si t'as vu ce film tu vois de quoi je cause, hein ?
Bref. Comme tout bon sauvage, nos zigotos ne savent pas vraiment se servir du matos proposé mais ça ne les empêche tout de même pas de dézinguer du civilisé à foison. Taca-taca-tac !
L'écriture de Bonneau est laborieuse, répétitive, et les deux héros, Catamount et Jaguar débile, ne m'ont pas semblé très concerné par leur mission. Ils passent une bonne partie du roman à courir après un clébard tellement bête qu'il en viendrait presque à te faire relativiser la stupidité de Rantanplan.
Reste la question raciale, inévitable dans tout western à l'ancienne qui se respecte. Ici, le chef des Apaches se fait appeler El Lobo et l'un de ses hommes se prénomme Diego. S'agirait-il donc d'Apaches Mexicains ? Nous n'en saurons pas plus - d'autant que le reste de la bande se montre plus classique dans le choix de ses sobriquets : Serpent Jaune, Petite Belette et Grand Aigle - ce dernier, en particulier, est un sacré coquinout qui finira, page 218, avec un allé simple dans les pognes, direction la potence locale et sans passer par la case départ pour y empocher les 20 000 Dollars.
Quant à Catamount Mène L'Affaire (1957), deuxième bouquin de notre série dominicale, ce fut une véritable catamountastrophe. 220 pages sans action aucune, sans fusillades et avec un Catamount quasiment absent du texte - "[...] l'illustre ranger séjournait incognito à Wharton, attendant dans la coulisse l'occasion d'intervenir et de mettre Bull Benda et son gang définitivement hors d'état de nuire..."
Et Albert Bonneau, lui, il met le lecteur hors d'état de lire.
Donc, 220 pages sans bang bang, sans boum boum, sans rien d'excitant à se foutre sous le râtelier. Après la machine à sioux délabrée mais encore vaguement fonctionnelle qu'était Le Signal de Catamount, voici un cavalier qui surgit de l'ennui.
...et mes calembours sont tellement mortels que je ne sais même plus comment conclure ce billet.
Enfin, si, peut être... alors, un peu de sérieux, si'ouplé.
Car on va encore dire que je crache dans la soupe, que je cause que de navets, que je me complais dans les épluchures de sous-litterature et non, non, triple non. Pour le coup, encore une fois, j'ai dû mal tomber. C'est comme ça, c'est la vie mais je suis sûr qu'il y a de bons récits de Catamount ! Faut juste réussir à les trouver. Pour mézigue, ce n'est pas encore le cas.
En attendant, je baisse pas les bras. Je lis toujours du western
, de l'anglo-saxon, du français, du belge, du norvégien, du bel-air, du tout ce que j'arrive à degotter : c'est bon, c'est simple et c'est amusant.
Sincèrement. Essayes toi z'y donc un peu, tu ne devrais pas le regretter.
Parole de robo !