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POUR L'AMOUR DE L'ART


Favorites # 10, quatrième trimestre 1969. Du roman photo italien ultra-fauché en petit-format et étoffé par des clichés de poulettes dénudées à l'encre baveuse sur papier-chiottes vaguement glacé.
La couverture annonce : "pour l'amour de l'art."
La couverture ne ment pas. La preuve en 3 images :


Qui a osé dire que l'art était mort ? Hein ? Le sagouin !
En tout cas, vive l'art ! Et comme le déclarait si bien Jess Franco, réalisateur torrido-espagnol bien connu pour torréfier ses bandes au napalm d'une cervelle chaude-bouillante : "Quand z'aime, ze zoome ! "
N'hésites donc pas à clic-droit-puis-enregistrer-sous ces chouettes photos, tu pourra alors y zoomer de tout ton saoul, jusqu'à la trame ultime du pixel cosmique.

Mais "Pour l'amour de l'art," c'est surtout le titre du super roman photo qui rempli 120 des 196 pages de ce numéro de Favorites. L'histoire est simple - du nanan pour les binettes imbibées, l'idéal des cranes fatigués - mais afin que t'entrave bien les enjeux scénaristiques du bidule, je m'en vais t'en bagouler les points majeurs à la sueur du clavier.
Ainsi, Slim Hoover, qu'est un gusse à la coule qu'aime la bagarre (cf. image du dessus) et qui, accessoirement, est le héros de notre récit, Slim Hoover tombe sur un trio de cow-boys qui traficotent des faux biftons qu'ils sont tellement bien usinés qu'on dirait des vrais. Les cow-boys, eux, ils font un peu anachronisme dans l'affaire, because ça ne se passe pas du tout à l'époque du far west, ce machin-là, mais qu'importe, ça ne les empêche pas de foutre une grosse raclée à Slim Hoover qui roucoulait un peu trop des mécaniques dans leur périmètre, à la recherche des vrais-faux-biftons, qu'à force, les cow-boys, y trouvaient ça un peu louche.
Et là, c'est le passage fort du bouquin, le truc vraiment intense - lorsque les méchants cow-boys, après avoir salement knock-outé pour un round et des poussières le gentil Slim, l'enterrent jusqu'aux endorses dans un champ de betteraves et décident de jouer à la pétanque...
...avec sa gueule en guise de cochonnet !



Le suspense est à son comble - "Qu'est ce qu'on fait ? On pointe ou bien on tire ?"
Le photographe, un faiblard du falzar qui n'aime pas la violence, zoome flou. Slim, lui, s'évanouille. Mais comme les méchants sont (par essence) des êtres inconsistants, nos trois gogos en viennent vite à se lasser de leur petit jeu et décident alors d'aller au saloon du coin s'en jeter un petit dans le cornet.
Laissé seulabre dans son champ, Slim est heureusement déterré quelques pages plus tard par Lena, une blonde "incendiaire et incendiée" qui en pince grave pour les gusses qu'ont des tronches de cochonnets.

D'ailleurs, à peine l'a-t-elle sortie de son trou qu'elle se fout en p'tite tenue et lui dégoise tout de go :

Bon, là, c'est l'autre moment intense du bouquin, on touche presque au tragique car Slim, il aimerait bien lui donner des sensations fortes, à Lena mais, petit un, il a la poire encore toute engluée de boue - ce qui, tu en conviendra, n'est pas très pratique pour les séances d'échanges de salive et autre "ouvres-moi ton bulot que j'y foute mon gastéropode " - et puis, petit deux, il s'est reçu une chiée de boules de pétanques sur la figue et, je ne sais pas si pareil service t'est déjà arrivé, mais, parole, après ça, t'as plus du tout la mécanique du carafon propice à la gaudriole, que même si la plus belle femme du monde te proposait la botte, tu lui dirais de repasser plus tard.
"Pas ce soir chérie, j'ai la migraine..."
Tragique, j'te dis !


Forcement, après ça, Slim décide de se venger. Il retrouve donc les trois abrutis déguisés cow-boys puis s'active diligemment à leur faire passer le goût du pain de mie. Et pas qu'à moitié. Ah ah. Le scenario original, je me permets de te le signaler à titre d'information exclusive, prévoyait alors un assaut au bazooka suivi du pilonnage intensif des lignes ennemies par toute une escadrille de Sturzkampfflugzeug avant un dernier baroud gagnant sur char d'assaut M1A1 mais le budget alloué aux "effets spéciaux et armements de pointe" étant depuis longtemps dépassé - eh oui, que veux-tu, les boules de pétanques, c'est pas donné - la direction s'est alors retranchée sur un final plus classique à base de châtaignes, marrons et autres produits de saison.
À la fin, tout se termine bien, les balourds (billets comme cow-boys) sont récupérés par le FBI et Slim se casse à Caracas avec sa blonde sous le bras. L'éditeur en profite alors pour satisfaire tes bas-instincts de visage pale en envoyant une indienne au charbon puis te termine avec une belle paire de miche indécemment exhibée.
Merci madame !









ELSA MARTINELLI COW-GIRL !

Star Ciné Aventures, numéro 208, 1969. La couverture annonce "Cet homme qui va mourir" mais à l'intérieur, c'est surtout 49 pages d'Elsa Martinelli en cow-girl.
Elsa Martinelli. En cow-girl.
Je bave, je bave, je bave.

Titre original de l'œuvre cinématographique : Il mio corpo per un poker. Je ne te ferais pas l'affront de te traduire la chose.
Bref. Elsa Martinelli, alias Belle Starr, joue ses fesses au poker, face à ce grand auto-anthropophage dégingandé de Georges Eastman. Elle perd mais le bon vieux pote à d'Amato est un gentleman, un vrai. Il touche pas à la marchandise, parole de scout. À part ça, il se passe plein de trucs et de bidules. Ils fument des faux havanes et discutent de la pluie et du beau temps qu'il doit faire de l'autre côté de la frontière. C'est chouette mais ça dure. Quelques coups de flinguots par-ci par-là, un peu de trahison, un mariage forcé avec un vieux grigou, un casse de diam's pour pimenter l'ensemble, des canassons qui font cata-clop cata-clop (ou tagada tagada, si t'es un peu fraise sur les bords) et Robert Wood qui meurt comme un malpropre. Je n'ai jamais vu le film (et j'aimerai, oh oui, j'aimerai !) mais la version photoroman semble passablement charcutée. Donc, passablement illisible.
Mais je m'en fous.
Car y'a Elsa Martinelli en cow-girl.

Et aussi, dans l'ordre des vignettes gracieusement présentées ci-dessous par mézigue : Elsa Martinelli en cow-girl existentielle, Elsa Martinelli en cow-girl triste, Elsa Martinelli qui se dessape pour aller se baigner, Elsa Martinelli qui fume des cigarillos avec une bague à l'auriculaire, Elsa Martinelli bâillonnée, Elsa Martinelli énervée, Elsa Martinelli menaçante et Elsa Martinelli fatiguée par une longue chevauchée. Fiou !








Sacré festival, hein ?

FIÈVRES ! FIÈVRES ! ! FIÈVRES ! ! !

Un titre qui file des chaleurs et trois points d'exclamation pour bien te faire comprendre que cette dousse-là est gonflée au rif' tropical, voici FIÈVRES !!!, une publication des éditions Brandt.
Non datée mais je m'en vais te l'abricoter fin des sixties - disons 1967 ou 1968, à toi le choix.





Les éditions Brandt, c'est bien entendu - si mon pif est suffisamment creux pour que mon petit doigt me le souffle à l'oreille - du kif kif bourriquot avec les éditions de Poche (Trafics, La Mafia, Duel), les éditions Janvier (Favorites, Évasions, Brio, Bis) et les éditions du Losange (Visa). Quatre en un, comme les mousquetaires au père Dumas, mais version siamois.
(T'imagines un peu le tableau ? Les quatre zigotos à fleurets, collés les zuns auz'autres dans un même habit - 2 bras, 4 têtes et 8 jambes - et combattant sans grâce ni prestance Richelieu et ses sbires sanguinaires - ça ferait une superbe série Z, ça, non ? Mieux que Ze Incredible 2-Headed Transplant, pour sûr !)
Mais reprenons et... où en étais-je ?
Ah oui. Brandt.
Gros importateur de photo-romans italiens ultra-fauchés. Du 196 pages petit-format, étoffé par des clichés de starlettes et quelques courtes nouvelles policières assez tartignoles.

Inutile de te préciser que pareille mixture, ça me fout un gros coup de flambe au cœur. Nénettes dévêtues, papier basse qualité, accessoires démodés, intrigues à la flan et reparties du tonnerre. J'veux dire : mate moi donc un peu ça...
Roooh ! N'est-ce-t'y pas tout beau tout plein ? De l'amûûûr sensuel et des dialogues qui font mousse. Des devantures qui s'exposent et des bribes de bon sens : "C'est toujours le moment, Arnold chéri ! " Elle n'a pas tort. La pomme, c'est exactement comme le bâton de berger. Y'a pas d'heure pour en croquer.
Maintenant, si la question gaudillage et crustacés ne fait pas partie de tes priorités (mon pauvre ami !), il te reste toujours les moments d'action, l'intensité du baston, la fougue de la barrabille, à te foutre sous les ratichons.
Du jus de phalanges pour combler tes dents creuses.

Tiens, par exemple :
Et ne me dis pas que ça te laisse de marbre. Ou alors, t'es triste. Et je te plains.
Sincèrement.
Mais on va pas se quitter comme ça. Faisons ça dans les règles :
...Voila !

MALISSIA # 8 (1982)

Dans un billet daté de fin juin, à propos du film Malefices Pornos, j'évoquais rapidement ces petits photo-romans qu'André Guerber édita entre 1980 et 1984 : Satanika, Cinelove, Cinérotika et Malissia.
4 publications différentes, toutes en petit-format noir & blanc et dont les intrigues (souvent étalées en plusieurs parties) mélangeaient allégrement sado-masochisme de pacotille, fétichisme à la papa, fantastique crapoteux et faits divers façon Nouveau Détective.
On y trouvait des zombies, des bossus, des savants, des sectateurs, des illuminés et des assassins. Tous aussi fous que lubriques.
Bref, le bonheur absolu.

Et donc, pour ceuzes et celles qui n'ont jamais vu de leur vie un de ces petits bijoux de mauvais genre et de mauvais goût, voici un petit extrait du numéro 8 de Malissia, 4eme trimestre 1982.
Titre de l'épisode : Le Maitre Diabolique !
Que rajouter de plus ? C'est encore une histoire farfelue, encore une histoire de secte et notre homme sait assurément comment un gentleman doit se comporter avec la gente féminine. "Allez... à quatre pattes, chienne ! "
Le "GOD" au chatterton sur sa toge blanche est tout aussi imparable.
Je n'oublierai pas non plus cette case qui, quelques pages plus loin, réussi l'exploit de concentrer en si peu d'espace - 8 cm de hauteur, 12 de largeur - un maximum de plaisir intellectualo-déviant :
La trogne, le regard, le monologue impérissable. J'y perçois même le rire démoniaque qui doit déjà se répercuter, en silencieux, dans sa caboche de fou furieux.
La classe.