OPÉRATION SATAN, DAVID ROME
FLEUVE NOIR / SCUM # 3, 1987
La couverture annonce la couleur. Sur une peinture de Melki, le spécialiste des affiches d'actionner années 80, le doublement génial Paul Kenny nous présente S.C.U.M. Ce n'est pas le manifeste de Valérie Solanas, c'est la nouvelle série de Joël Houssin sous pseudonyme. Un truc d'action à l'américaine, totalement décérébré. Certains prétendaient d'ailleurs qu'il en avait trop honte pour y apposer sa véritable signature.
Houssin étant plutôt du type sans peurs et sans reproches, je demande confirmation... Mais vu le contenu du machin, ce n'est pas impossible.
Donc, S.C.U.M., ce sont les aventures d'une organisation anti-terroriste ultra-secrète, le Spécial Commando Unlimited Mission. Les acronymes ont la vie dure, mais que serait une agence fictive d'espionnage international sans un sigle improbable ?
Et l'agent number one du S.C.U.M., c'est Mark Ross, polytechnicien, acteur de théâtre porno et mercenaire impitoyable. Une jolie combinaison, illustration parfaite des enjeux de cette série, alliage implacable de la finesse bis et du bon gout militaire. C'est Rambo III accouplé à SAS, un film de la Cannon en plus crade ou bien encore le pocket Elvifrance Jeff Raimbo en mieux raconté. Ce sont des barbouzes caucasiennes reclassés playmates du mois qui exterminent du moyen-orienté fortement musulman. Vous ne trouverez pas plus débile ET plus jouissif ailleurs.
Ainsi, lors d'un petit briefing de mise en bouche avant de partir exploser du jawa des sables dans leur capitale d'intégristes religieux, le beau Mark Ross (physique imposant, sourire bright, super intelligence) résume les objectifs de son œuvre littéraire à sa troupe d'ultra-violents officieusement assermentés (deux jumeaux allemands débiles amateurs d'UZI, un américain Woody Strodisé pilote d'hélicoptère et une comtesse bimbo nymphomane blonde factice) : "Je vais vous faire le topo exact. Votre job sera d'abattre un nombre indeterminé de miliciens fanatiques et de gardes du corps... Charmant programme, non ?"
En effet. Et ça n'ira pas plus loin. Amateurs d'intrigues, passez votre chemin. Opération Satan (comme tout le reste de la série, j'imagine) se résume à 190 pages d'abattage en tout genre et sans détail dans la bidoche. Explosifs, fusils mitrailleurs, armes blanches, nos héros occidentaux se font plaisir. On a même droit au saucisson pur porc pour la torture de l'entre-jambe d'une jeune espionne musulmane, chapitre 14. "L'interdit religieux lié au porc avait eu raison de sa résistance." Indubitablement, le passage d'anthologie de ce volume.
Mais le reste est à l'avenant. S.C.U.M. va vite, S.C.U.M. ne fait pas dans la dentelle et la dentelle, de par ici, on appelle ça le politiquement correct.
Une conclusion en guise d'exemple :
Après avoir menés à terme l'overkill final, dézinguant ainsi une petite tonne de musulmans, nos joyeux lurons font la java dans un hôtel quatre étoiles. L'un d'eux déclare alors, coupe de champagne à la main : "Si les Arabes arrêtent de s'entre-tuer, on va se retrouver chomeurs la moitié de l'année..."
Voila ce que je nomme une attestation extrêmement terre-à-terre.
FLEUVE NOIR / SCUM # 3, 1987
La couverture annonce la couleur. Sur une peinture de Melki, le spécialiste des affiches d'actionner années 80, le doublement génial Paul Kenny nous présente S.C.U.M. Ce n'est pas le manifeste de Valérie Solanas, c'est la nouvelle série de Joël Houssin sous pseudonyme. Un truc d'action à l'américaine, totalement décérébré. Certains prétendaient d'ailleurs qu'il en avait trop honte pour y apposer sa véritable signature.
Houssin étant plutôt du type sans peurs et sans reproches, je demande confirmation... Mais vu le contenu du machin, ce n'est pas impossible.
Donc, S.C.U.M., ce sont les aventures d'une organisation anti-terroriste ultra-secrète, le Spécial Commando Unlimited Mission. Les acronymes ont la vie dure, mais que serait une agence fictive d'espionnage international sans un sigle improbable ?
Et l'agent number one du S.C.U.M., c'est Mark Ross, polytechnicien, acteur de théâtre porno et mercenaire impitoyable. Une jolie combinaison, illustration parfaite des enjeux de cette série, alliage implacable de la finesse bis et du bon gout militaire. C'est Rambo III accouplé à SAS, un film de la Cannon en plus crade ou bien encore le pocket Elvifrance Jeff Raimbo en mieux raconté. Ce sont des barbouzes caucasiennes reclassés playmates du mois qui exterminent du moyen-orienté fortement musulman. Vous ne trouverez pas plus débile ET plus jouissif ailleurs.
Ainsi, lors d'un petit briefing de mise en bouche avant de partir exploser du jawa des sables dans leur capitale d'intégristes religieux, le beau Mark Ross (physique imposant, sourire bright, super intelligence) résume les objectifs de son œuvre littéraire à sa troupe d'ultra-violents officieusement assermentés (deux jumeaux allemands débiles amateurs d'UZI, un américain Woody Strodisé pilote d'hélicoptère et une comtesse bimbo nymphomane blonde factice) : "Je vais vous faire le topo exact. Votre job sera d'abattre un nombre indeterminé de miliciens fanatiques et de gardes du corps... Charmant programme, non ?"
En effet. Et ça n'ira pas plus loin. Amateurs d'intrigues, passez votre chemin. Opération Satan (comme tout le reste de la série, j'imagine) se résume à 190 pages d'abattage en tout genre et sans détail dans la bidoche. Explosifs, fusils mitrailleurs, armes blanches, nos héros occidentaux se font plaisir. On a même droit au saucisson pur porc pour la torture de l'entre-jambe d'une jeune espionne musulmane, chapitre 14. "L'interdit religieux lié au porc avait eu raison de sa résistance." Indubitablement, le passage d'anthologie de ce volume.
Mais le reste est à l'avenant. S.C.U.M. va vite, S.C.U.M. ne fait pas dans la dentelle et la dentelle, de par ici, on appelle ça le politiquement correct.
Une conclusion en guise d'exemple :
Après avoir menés à terme l'overkill final, dézinguant ainsi une petite tonne de musulmans, nos joyeux lurons font la java dans un hôtel quatre étoiles. L'un d'eux déclare alors, coupe de champagne à la main : "Si les Arabes arrêtent de s'entre-tuer, on va se retrouver chomeurs la moitié de l'année..."
Voila ce que je nomme une attestation extrêmement terre-à-terre.
5 commentaires:
tu m'as décidé à les lire, merci ;)
Et moi à les trouver.
à l'époque, journaliste à France-Soir, j'avais le bonheur de recevoir chaque mois l'intégrale des parutions Fleuve noir, bien serrées dans un paquet compact.
A la lecture du deuxième Rome, il m'a semblé évident que ce monsieur était, soit un plagieur qui pompait allégrement des formules de Houssin, soit Houssin lui-même.
J'ai donc appelé l'attaché de presse du Fleuve, Jacques Dartus, qui m'a affirmé que j'étais le premier à avoir fait le lien. Et m'a avoué que Joël, qui trouvait la sauce un peu relevée, même pour lui, n'avait pas voulu signer la série de son nom.
Dartus m'a demandé de garder l'info pour moi. Ce que j'ai fait jusqu'en 1995 où j'ai raconté l'anecdote dans France-Soir lors de la sortie du film Le Dobermann.
Jean-Pierre Fuéri
Merci beaucoup pour cette information, monsieur Fuéri.
Tout ceci est faux car c'est moi David Rome ! Houssin me garde dans sa cave depuis près de trente années en me nourrissant de Nesquik et de chocolat blanc Galak. S.O.S... S.O.S... merde le voilà !... Nooooooooon... pas le gant de crin !... pitié Maître...
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