LES PROIES IMMOBILES, MAURICE PERISSET
UN MONSTRE VA NAITRE, BERCK
MONNET ÉDITEUR / COLLECTION TERRIFIC, 1974
Aujourd'hui, je comptais parler de bons romans-poubelles, d'intrigues policières brutales, de science-fiction échevelée, voire même d'espionnage débile ou d'érotisme à 200 anciens francs le fascicule. Bref, j'allais faire comme d'habitude.
Mais pas de chance, j'avais ces deux choses en attente sur ma pile pulpbot. Deux récits fantastiques estampillés Terrific, une éphémère collection officiant dans la veine des Marabout ou des Angoisse Fleuve Noir dernière période mais en moins bien. En vraiment, vraiment moins bien. Du coup, question de motivation, de courage même, c'était pour aujourd'hui ou pour jamais.
(Qui a dit "jamais" ?)
Je commence par la meilleure des deux purges. Les Proies Immobiles signé Maurice Perisset, un nom qui évoque vaguement les bacs à 20 centimes des soldeurs.
Perisset, c'est un auteur classiquement populaire, un auteur jamais sorti du lot par manque de productivité et, malgré une plume quelque peu baroque, par manque de réel talent. A défaut d'écrire bien, Perisset écrit comme il faut mais n'évoque pas grand chose. Voire rien du tout.
Les Proies Immobiles est un récit fantastique vide de toute substance. Les personnages sont inexistants, l'action distraite, l'atmosphère impalpable. Il se passe parfois des choses mais, à ces moments-là, je n'étais moi-même plus vraiment présent dans la lecture. Les Proies Immobiles est un roman d'absence - en soi, c'est assez emblématique de la masse des récits fantastiques pullulants au cours des années 70. L'intrigue fleure le déjà-vu, le traitement se fait brumeux, l'écriture en rajoute des couches comme un poète surréaliste sur du Harlequin et le résultat est plus que quelconque, il est dénué de tout intérêt.
Je vais donc sortir la rengaine habituelle pour ce type d'ouvrage : pas tout à fait désagréable mais entièrement oublié une fois terminé.
Le "tout à fait désagréable", c'est Un Monstre Va Naitre de Berck. Pas de prénom, juste Berck. C'est joli. Certainement une manière comme une autre d'annoncer la couleur. Ou plutôt : c'est ce que j'espérais. Surtout que le bouquin est rempli de magnifiques illustrations noir et blanc. Des dessins atroces, avec un jeune garçon faisant subir à diverses personnes des sévices pas très ragoutants mais très inventifs. Le problème, c'est que ces illustrations racontent une histoire bien différente du roman de Mr Berck.
Et ce roman, il est tout bonnement catastrophique.
Pourtant, les trente premières pages sont plutôt prometteuses. Un Monstre Va Naitre fait dans le fantastique contemporain. Une histoire de savant fou expérimentant ses théories incompréhensibles sur les corps morts d'un criminel et d'un enfant. Il y a un petit coté Jess Franco des débuts, genre Le Docteur Orlof ou Miss Muerte. A moins qu'il ne s'agisse des nombreux scientifiques d'opérette mis en scène par René Cardona.
Bref, on espère du bis décomplexé aux ficèles grossières. Du fantastique délirant, sanglant, haletant. Mais trois chapitres plus loin, il faut se rendre à l'évidence : Un Monstre Va Naitre est fermement décidé à n'aller nulle part. Il n'y a pas le moindre enjeu dramatique, aucun développement et le tout est servi à une vitesse d'escargot écrasé.
D'ailleurs, il n'y a pas même de fin et le dernier chapitre ne fait aucun sens en comparaison aux 200 et quelques pages précédentes.
Oui mais il reste des effets gores, de la perversion, des trucs amusants tout de même ? Non, non, rien de tout cela. Juste des illustrations cradingues sans le moindre rapport. Mais c'est déjà ça...
UN MONSTRE VA NAITRE, BERCK
MONNET ÉDITEUR / COLLECTION TERRIFIC, 1974
Aujourd'hui, je comptais parler de bons romans-poubelles, d'intrigues policières brutales, de science-fiction échevelée, voire même d'espionnage débile ou d'érotisme à 200 anciens francs le fascicule. Bref, j'allais faire comme d'habitude.
Mais pas de chance, j'avais ces deux choses en attente sur ma pile pulpbot. Deux récits fantastiques estampillés Terrific, une éphémère collection officiant dans la veine des Marabout ou des Angoisse Fleuve Noir dernière période mais en moins bien. En vraiment, vraiment moins bien. Du coup, question de motivation, de courage même, c'était pour aujourd'hui ou pour jamais.
(Qui a dit "jamais" ?)
Je commence par la meilleure des deux purges. Les Proies Immobiles signé Maurice Perisset, un nom qui évoque vaguement les bacs à 20 centimes des soldeurs.
Perisset, c'est un auteur classiquement populaire, un auteur jamais sorti du lot par manque de productivité et, malgré une plume quelque peu baroque, par manque de réel talent. A défaut d'écrire bien, Perisset écrit comme il faut mais n'évoque pas grand chose. Voire rien du tout.
Les Proies Immobiles est un récit fantastique vide de toute substance. Les personnages sont inexistants, l'action distraite, l'atmosphère impalpable. Il se passe parfois des choses mais, à ces moments-là, je n'étais moi-même plus vraiment présent dans la lecture. Les Proies Immobiles est un roman d'absence - en soi, c'est assez emblématique de la masse des récits fantastiques pullulants au cours des années 70. L'intrigue fleure le déjà-vu, le traitement se fait brumeux, l'écriture en rajoute des couches comme un poète surréaliste sur du Harlequin et le résultat est plus que quelconque, il est dénué de tout intérêt.
Je vais donc sortir la rengaine habituelle pour ce type d'ouvrage : pas tout à fait désagréable mais entièrement oublié une fois terminé.
Le "tout à fait désagréable", c'est Un Monstre Va Naitre de Berck. Pas de prénom, juste Berck. C'est joli. Certainement une manière comme une autre d'annoncer la couleur. Ou plutôt : c'est ce que j'espérais. Surtout que le bouquin est rempli de magnifiques illustrations noir et blanc. Des dessins atroces, avec un jeune garçon faisant subir à diverses personnes des sévices pas très ragoutants mais très inventifs. Le problème, c'est que ces illustrations racontent une histoire bien différente du roman de Mr Berck.
Et ce roman, il est tout bonnement catastrophique.
Pourtant, les trente premières pages sont plutôt prometteuses. Un Monstre Va Naitre fait dans le fantastique contemporain. Une histoire de savant fou expérimentant ses théories incompréhensibles sur les corps morts d'un criminel et d'un enfant. Il y a un petit coté Jess Franco des débuts, genre Le Docteur Orlof ou Miss Muerte. A moins qu'il ne s'agisse des nombreux scientifiques d'opérette mis en scène par René Cardona.
Bref, on espère du bis décomplexé aux ficèles grossières. Du fantastique délirant, sanglant, haletant. Mais trois chapitres plus loin, il faut se rendre à l'évidence : Un Monstre Va Naitre est fermement décidé à n'aller nulle part. Il n'y a pas le moindre enjeu dramatique, aucun développement et le tout est servi à une vitesse d'escargot écrasé.
D'ailleurs, il n'y a pas même de fin et le dernier chapitre ne fait aucun sens en comparaison aux 200 et quelques pages précédentes.
Oui mais il reste des effets gores, de la perversion, des trucs amusants tout de même ? Non, non, rien de tout cela. Juste des illustrations cradingues sans le moindre rapport. Mais c'est déjà ça...
7 commentaires:
Clair que c'est pas le haut du panier la collection Terrific !
J'ai 3 Maïk Vegor dans cette série, c'est du même tonneau mais bon les couvertures et les illustrations à l'interieur sont chouettes alors on entasse...
j'ai pas lus les Maïk Vergor. j'ai le premier volume en attente. je n'en espère pas grand chose mais, par contre, les illustrations intérieures sont vraiment très jolies.
Il me semble en avoir parcouru un, ça ne volait pas très haut…
Par contre, à la re-lecture de ce post, je me rends compte avoir été assez méchant avec Maurice Perisset, qui écrivit tout de même quelques très (très) beaux romans noirs, dont ce "Rage Noire" publié aux éditions de la Tarente et qui aurait mérité une petite place aux éditions du Scorpion, entre Boris Vian et Ange Bastiani...
Personnellement, j'ai beaucoup apprécié les Maïk Vegor, dont j'ai lu les deux premiers volumes avec grand plaisir. Et la vie de l'auteur (Jack Coutela) qui se dissimulait sous ce pseudo est incroyable.
Oui, les Maïk sont, je pense, le vrai "joyaux" de cette collec'
Et en effet, Coutela était un sacré putain de personnage. D'ailleurs - c'est une hypothèse mais elle me semble juste - je pense que c'est bien lui le fameux Hubert Burger responsable de ce bouquin fou furieux qu'est Max Le Roi du Monde...
Sans avoir lu les livres en question (je les cherche en vain depuis que j'ai lu ton billet et celui de notre ami Losfeld), j'ai comme une intuition à cet égard. Coutela était extrêmement prolifique (on évoque la possibilité qu'il ait aussi signé "Cona Rankin")...
Une autre de ses séries, commencée de façon traditionelle (les "Marilyn", 7 tomes parus) se dirigeait vers le délire avec le dernier tome ("Marilyn et les filles") où les personnages sont initiés à l'occultisme. Hélas, le 8e tome prévu n'a pas vu le jour...
On réédite ce mois-ci au Cercle un roman de notre homme : Pour le bonheur de Maryse. Eh ben !
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