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Le téléphone sonna alors que j'assommais le mec d'un  swing carabiné. Il était sorti de derrière le rideau de  ma buanderie portative et, exhibant un surin largement  cradé par du raisiné de bicot, souriant de toutes ses  ratiches chanstiquées meuringue jaune fluo par un abus  de pipes faisandées, avait menacé par des gestes  promptement énergiques de me dégorger la tranchée.
Ça sentait, je peux te le dire, le malfaisant pur jus,  mais j'étais pas né de la dernière pluie. Le gars, je le  voyais bien venir avec ses mouvements de tantouze en  rut. Je le calculais même très bien, l'ahurit. Il  poussait des petits cris de chinetoque énervé et agitait  en tout sens son surin en vue de m'assaisonner à la  sauce barbare.
Le père Trenteudeu, faut pas lui faire comprendre deux  fois le sens de l'affaire. J'avais ma prise. Un coup de  rein soutenu par la gambette droite et illico, je lui  choppe le poignet droit, à l'autre enflé, je lui cambute  un genou gauche dans les valseuses puis, d'une torsion  savamment ajustée, je lui fait crier sa mère... et le  reste de la famille qui va avec, s'entend.
Ça fait pas un pli.
Un petit bel-canto de castrat.
Sûr et certain que le meilleur de lui-même s'est perdu  dans les méandres de la culotte de sa daronne le jour de  l'entiflage. J'en refous tout de même une petite  châtaigne sur la rotule pour la route, histoire de  marquer le coup. Ça fait un vilain crac, l'os se  déboîte et perce la peau en un slack sanguinolent. Le  gustave commence alors à bonnir sévère, la greffe en  mode haute définition, balançant des trucs que je me  permettrais pas de te faire lire, même sur un blaugue,  sous peine d'inculpation judiciaire. De toute façon, le  gonze, je le rétame direct, le poing en allé sec vers le  menton. Il me dit goodbye et, la trogne en marmelade,  s'affale comme une carpette sur le plancher.
Et ce fut justement cet instant que le téléphone choisi  pour me balancer sa désagréable stridence dans les  cavités auditives.
Ce coup là, ça me rappellera toujours un mauvais bon  polar, du genre Ed Lacy ou Harry Whittington. Faut  toujours que ça débute par des télécommunications  payantes. Saloperie d'abonnement ! Enfin... si c'est ça,  mes affaires... et vu que Selma n'est pas dans le coin  (Selma, c'est ma secrétaire - une belle brune, un ancien  mannequin avec des bosses et des creux là où il faut, et  même plus qu'il en faut là où il faut, bref, une pineupe  coulée dans un moule désormais cassé, pas de chance pour  toi mec - mais le mardi, pour Selma, c'est congé...) alors  autant répondre.
Je décroche... t'attendais que ça, saligaud, hein ?... et  à mon avis, t'as bien fait. 
Je pressens du  bien choucard. Le  mec à l'autre bout du fil a l'air sacrement remué.
 - Monsieur Trenteudeu ? qu'il gargouille, le loquedu, de  sa voix de gagne-rouston. Robert Trenteudeu ?  qu'il insiste.
 - C'est moi.
(tu m'excuse, mais je fais dans le solennel. Faut soigner  le personnage sinon, yaurait plus d'estime. Et sans  estime, devine quoi : pas de galette ! Tout est dans la  "publique relation", comme ils disent, les branchés  d'outre-manche.)
 - J'ai des informations importantes à vous transmettre,  qu'il reprend, le hotu, de sa petite voix nasillarde. Il  semblerait que votre mois thématique sur le  Muller-Fokker ne remporte pas les suffrages espérés.
 - Comment ça, moitié d'homme ? je lui lance, à l'autre  enflé.
 - Eh bien... (il semble tout penaud d'un coup, l'ordure)  eh bien... eh bien... aux dernières nouvelles, personne  n'aurait laissé de commentaire sur vos sujets. En  réalité, monsieur Trenteudeu, il semblerait même que...
 - Que quoi, que quoi ? Il te semblerait que quoi, espèce  d'emmanché de la rondelle ? Vas-y, crache, nabot  impuissant, crache la, ta saloperie !
 - Eh bien... eh bien je crois... je crois qu'ils s'en  foutent un peu, meussieur Trenteudeu.
 - ... Ah... ah...
Sur le coup, je peux te le dire, ça m'a laissé  légèrement vaseux. J'ai raccroché. L'autre gars, le  premier, le revendicatif physique que j'avais bien  mandalé au tout début de notre histoire, il était  toujours étendu parterre, bras et gambettes en croix. Un  sacré tableau. J'ai rapproché un fauteuil de l'oeuvre  improvisée puis, après m'être lourdement affalé sur le  coussin troué d'un ressort pas forcement désagréable, je  me suis ouvert une petite carapils cinquante centilitres  des familles. Eh oui, tu sais le Whisky, c'est devenu  onéreux. 50 cents pour 5 degrés, désormais, ça fait mon  affaire. Faut évoluer, mec. C'est Darwin qui l'a dit.
Bref, passée la première gorgée, je gamberge sec. Va  falloir que j'assure.
Si je veux truster technorati...
Si je veux que google me verse mes 50 000 d'avances....  Va falloir assurer.
Et puis... qu'est-ce qu'il fout, sur mon sol, l'autre  abruti ? Avec son masque de catch débile sur la gueule,  pas de doute, il doit faire parti du gang de Filoute  Loucoute.
Ah ! La race d'enflure ! Ceux la, je les note  !
Mais j'ai d'autres moutons à tondre. 
Muller Fokker. Mois  de Novembre.
Voyons voir...
...
Ah mais oui ! Mais bien sur !
( à suivre )
 
 
 
          
      
 
  
 
 
 
1 commentaire:
vraiment, c'est honteux, ce que vous dites, monsieur smallawei ! honteux !
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