RIEN À RAZZIER !

RAZZIA SUR LA DROGUE, HANK JANSON
BEL AIR / DETECTIVE POCKET, 1964

En dehors de son titre plagiat (coucou Lebreton !) et de sa couverture mi-moche mi jolie, il n'y a rien à sauver dans cette triste production Guerber. Ça me peine de dire ça... vous savez combien j'affectionne ce type de romans... d'autant plus que'ici, tous les ingrédients clefs d'un grand Bel Air étaient bel et bien réunis.
Langue française allègrement massacrée par un scribouillard alcoolique, placement produit en lettres capitales dès qu'un personnage se sert un drink (CINZANO, OLD CROW, PAM PAM), érotisme frileux, empilement précaire de poncifs et intrigue anémique. Que demander de plus ?

Ainsi, dans Razzia Sur la Chn... excusez-moi, Sur La Drogue, Hank Janson, à la fois auteur attitré et héros attristant, journaliste casse cou et agent du FBI (tant qu'à faire, hein !), Hank Janson donc, démantèle avec l'aide de sa superbe compagne asiatique Fleur De Lotus (mais où vont-ils en chercher des pareils ?) le réseau de drogue super-international d'un ponte de la maffia, Batiste Bastori dit Le Requin.
"Il détenait un tel pouvoir, que pour en mesurer la puissance et la portée, il faut noter que malgré toute son existence criminelle et en marge de la loi, Bastori n'avait jamais passé, même pas quelques heures, dans une prison."
Ça, ce n'est pas moi qui ai trop bu et m'embrouille sur mon clavier couvert de vomissures, non, c'est juste Hank Janson (ou apparenté) appliquant à la lettre le style Bel Air d'écriture mongoloïde.
Sur 150 pages, je l'avoue, c'est de temps à autre légèrement difficile à suivre - surtout qu'il n'y a pas grand chose dans Razzia Sur La aaa-aa-atchoum, pardon, Drogue, pas grand chose disais-je à se mettre sous la dent : Action poussive, personnages inexistants, situations grotesques et une documentation sur le sujet-titre assez édifiante.
J'imagine que
Janson n'avait pas dû pousser ses recherches plus loin qu'un article du Reader Digest mais ça ne l'empêche pas de se donner des airs de grand connaisseur... un petit peu comme si j'écrivais un wikipedia sur la mafia en me basant uniquement sur ma collec' de romans L'Executeur.
Dans l'ensemble, Razzia sur Le Trucmuche ressemble donc au scénario d'un de ses faux fumetti débiles, bâclés et consternants (mais si appréciables) que Guerber publiait dans les années 70. Du gros n'importe-quoi produit à l'économie. Et si le charme graphique n'y est pas (à moins de se trouver une âme vaguement lettriste), on écope par contre d'un beau malus de perte de temps.
Car contrairement aux bandes de gare cochonnes qui se lisent en un petit quart d'heure montre en main, ce Detective Pocket prendra 1 heure 30 de temps de vie au lecteur courageux (inconscient ?) et ne lui laissera à l'arrivée qu'une légère sensation de lassitude, imposée par ce dur constat maintes fois démontré : tous les mauvais romans ne peuvent pas être drôles.
Et encore moins distrayants.
Et encore moins lisibles.
C'est triste mais restons positifs. Je dégotterai mieux la prochaine fois.

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