LA GUERRE DE LA ROUTE, DB DRUMM
PRESSES DE LA CITE / RANGER # 5, 1987
Toujours la grande catastrophe et ses conséquences (cf. le message précèdent, je ne vais pas me répéter pour tes beaux yeux) mais cette fois, pas de bon roman au programme, non non, place à 3 colombins imprimés en 1987 - du dangereusement radioactif et fichtrement post-apocalyptique qu'a de bonnes intentions mais qui n'arrive jamais à les concrétiser...
...Par exemple, le tome 5 de la série Ranger, succédané du Survivant en plus fantaisiste et décadent, genre western-spag' atomique.
Fourgué de cette manière, on a envie d'y croire.
Déjà, Mad Max II, passé les références aux classiques de Ford et Hanks, était un peu Leonien par endroits. Et puis les Ritals nous ont eux aussi bien fait gondoler avec leurs réappropriations du genre - une petite pensée émue pour Joe D'Amato et son ultra-jouissif 2020 Texas Gladiators, dans lequel des cow-boys du futur (et un ninja super-cool) combattaient de vils barbares et de méchants militaires fachoïdes.
Dans Ranger, le topo est assez identique (militaires, barbares et bagarre dans le saloon incluse) : c'est con, c'est cool, c'est abrutissant et c'est douloureux.
Je te résume la chose, tu vas voir :
Donc, le héros, Ranger de son petit nom, c'est une espèce d'ahuri avec un bandeau rouge sur le front et qui pilote sur les freeways défoncées des USA un camion blindé super-équipé, véritable délire de gamin gavé aux micromachines et à supercopter. Il est accompagné dans ses aventures par un buddy black qui commence toutes ses phrases par un invariable "hey man" et ensemble, unis comme les doigts de la main, ils dézinguent du punk mutant dégénéré en pagaille, sans se bouger le cul de leur siège de bagnole, juste en appuyant sur un bouton qui fait TACA-TACA-TAC, BADABOUM-FROUCHHH, SPLACH-BADABANG-ZIOOUM, et voila les méchants déchiquetés en mille morceaux qui hurlent tous AAARGHH! à l'unisson tandis que nos héros, stoïques et imperturbables, continuent à tracer leur voie sur l'autoroute du futur post-nucléaire, le lecteur cassette à fond les ballons sur un bon vieux tube de Judas Priest, genre Painkiller ou Turbo Lover.
Bref, c'est la grande classe - surtout si tu as 5 ans et que tu entrechoques toujours tes hotwheels avec ton action-man deuxième génération, en faisant de gros bruits de boite à vitesses et d'explosions avec la bouche.
Ouais, Ranger, c'est du certifié 100 % régression. Le super-méchant ressemble à Skeletor dans Les Maîtres de L'Univers. Il s'appelle le Cavalier Noir, "un mutant inhumain, doué d'une force et de pouvoirs inhumains." Je ne te le fais pas dire.
Ses acolytes sont coulés dans le même moule. Il y a Manta, la Brigitte Nielsen à ultra-gros tits et qui se trimbale constamment la devanture à l'air libre. Il y a ensuite les vilains Krabs, des punks dégénérés du futur qui s'habillent fashion (clous, chaînes, insigles SS, doigts humains en pendentifs) et fument de l'épinard, "une marijuana mutante aux effets démoniaques." Des gars défoncés de la tête aux pieds et qui ne servent qu'à se faire ravager la couenne par Ranger et son pote black.
Pour le reste, dans La Guerre De La Route, il y a aussi un semblant d'intrigue, une affaire de course au trésor pour récupérer le mythique magot d'Howard Hughes. Le récit oscille entre novelisation de Donjon et Dragon et scénario type des comics franchisés de la Marvel période Jim Shooter, genre Larry Hama sur GI Joe... mais en encore plus crétin. C'est dire.
Rajoutons à l'ensemble quelques débordements émotionnels, du gore qui tache, un érotisme de pacotille ("ses seins étaient deux collines rondes au sommet desquelles se dressaient de petits mamelons tendres, son ventre une mer d'huile aux couleurs de soleil couchant et ses jambes deux fuseaux d'ambre qui se rencontraient à l'endroit où avait poussé un doux buisson noir aux senteurs de sauvagine.") et le tableau est complet.
Ranger, c'est du tenace, du littérairement dégueulasse, du fortement conseillé aux amateurs de saloperies infantilisantes qui n'ont pas froid aux yeux et aux synapses.
LE MAITRE DES ORAGES, ZEB CHILLICOTHE
PLON / JAG # 11, 1987
Tout aussi con mais avec plus de prétentions (mauvaise idée, ça), voici le onzième volume de la série JAG - série signée Christian Mantey, un ex-auteur Fleuve Noir assez décevant, ici en association avec Joël Houssin – 1987, c'était sa période plumitif mercenaire.
Bon, JAG, je dois l'avouer, je n'ai jamais vraiment compris ni accroché. La catastrophe initiale, toujours résumée dans les premières pages de chaque épisode, ne m'a jamais convaincue. Trop baroque, trop alambiquée. L'univers qui se rétracte, no comprendo. Moi, il me faut du simple, du frustre, du classique. Apocalypse nucléaire ou rien.
Bref, JAG, niveau littérature virile d'après la bombe, c'est un peu le pompon de la fantaisie. Cela permet tout de même quelques beaux passages étranges ("Le temps joue contre nous. Toutes ces saloperies qui tombent du ciel gangrènent insensiblement les mers, les continents. Le paradis d'hier n'existe plus. C'est l'enfer tous azimuts. Y'a plus rien de sacré; que tu sois nanti ou pas, l'étau se resserre ! ") mais sur la longueur, c'est plus ennuyeux qu'autre chose.
Chaque épisode est structuré comme un scénario de jeu de rôle. L'influence fut largement reconnue par Houssin. Malheureusement, le résultât est peu glorieux. Les missions se suivent et se ressemblent. Errance dans une contrée hostile, découverte d'une (micro) civilisation autarcique, exploration, confrontation, résolution.
Le Maître Des Orages n'échappe pas à ce formatage. Inutile donc de le résumer, c'est déjà fait.
Reste alors le style propre à la série. Houssin et Mantey tissent en effet des images digne d'un Brussolo à ses débuts au Fleuve. Monstres de cauchemars, anatomies grotesques, technologies mutantes, biologies hybrides, architectures vivantes. Il y a de l'idée, assurément, mais ces visions peinent à s'affirmer autrement qu'en une succession routinière de tableaux dans un jeu d'arcade. Sans réalité propre ni prise sur le lecteur, le monde du Maître des Orages, sa prétendue logique interne, son imagerie, tout cela semble artificiel. C'est de la poudre aux yeux, qui pique et qui dérange. C'est surtout une esthétique dépassée, celle des corps démembrés fixés sur des mécaniques inhumaines. On dirait du Jim Ballard de fête foraine, mal pensé, mal structuré. C'est quasiment Crash videoclipé par un gogo à la gaga - si tu ne vois pas ce que je veux dire, t'as bien de la chance.
Bref, Le Maître Des Orages (et plus globalement tout ce que j'ai déjà pu lire de Christian Mantey) en fait à la fois trop et pas assez. Seules les 4 dernières pages (pour la apport à la continuité de la série) valent tripette. Pour le reste, rendez-nous nos punk warriors, nos héros commandos, nos débiles sous testostérone et leurs habituels déserts radioactifs.
La littérature post-nuke taillée au kilomètre est un genre qui digère mal les débordements d'originalité.
LES PARASITES DE L'HORREUR, SEABURY / CORMAN
MEDIA 1000 / APOCALYPSE # 1, 1987
Cette fois, trêve d'excentricité et place au schéma classique, bien lourd et bien gras, prévisible et balisé comme du Survivant ou du Ranger. Tu connais le topo : Les bombes sont tombées, blablabla, le monde est en ruine, blabla... vaste désert radioactif... îlots de civilisation... faire face aux attaques constantes des méchants mutants... bref, c'est le bordel nucléaire habituel avec, pour seule particularité, une grosse touche d'horreur cradingue, façon film gore des années 80, et tartinée avec l'ardeur d'une bétonneuse rustaude.
Ainsi, dans Les Parasites De L'Horreur, notre héros Russ Norton, ancien militaire tendance commando, super-baroudeur inflexible, Mack Bolan croisé avec Bruce Willis, ("le meilleur d'entre tous" nous dit la quatrième de couverture), Russ Norton donc, doit protéger une ville d'une attaque de zombies fou-furieux.
Ça sonne 100% bonnard mais malheureusement, le roman se révèle tout juste lisible, Don Seabury et Terence Corman (en réalité, Richard D. Nolane et Michel Pagel) n'arrivant pas à rendre leur histoire intéressante. La faute à un rythme mollasson, à une écriture merdique, à un personnage principal vraiment trop con et à un méchant, le Terminateur, totalement pathétique.
La faute surtout à une accumulation sans inventivité de scénettes sanguinolentes, toutes aussi longuettes que monotones.
Corps mutilés, sphincters déchirés, tripaille débraillée, vessies relâchées, membres explosés, recoins intimes défoncés, n'est pas L'Echo Des Suppliciés qui veut. Les Parasites De L'Horreur pourrait d'ailleurs se résumer en une simple liste d'atrocités un peu ternes, un peu glauques. On débute ainsi avec :
- un charcutage en règle, directement suivi par :
- une séance de torture pas très féministe incluant viol collectif, mutilation vaginale et incubation contre-nature.
On passe ensuite à :
- un arrachage de gorge permettant une nouvelle incubation,
- une double compote-party (étripage, fractures multiples et vomissures en tout genre) dans les rangs du personnel d'un hôpital,
- une nouvelle incubation, cette fois par voie vaginale,
- une colonne vertébrale de zombi éclatée,
- deux nouvelles gorges ouvertes et bouillonnantes,
- une minorité raciale frontalement hachée, la cervelle rondement déchiquetée,
- un bref aplanissage humain à coup d'armoire métallique,
- une décapitation suivie d'un déroulement d'intestin,
- une autre décapitation avec puissant jet d'hémoglobine et tronche volante... j'arrête là. Page 73 du roman, soit la moitié du catalogue. L'entassement peut sembler zélé mais cela ne le rend pas pour autant distrayant. C'est quelconque, routinier, sans éclat ni fulgurance. Nolane, qui s'était montré bien dur avec les Gore du Fleuve Noir, est loin d'en égaler le plus mauvais. Les Parasites De L'Horreur manque de substance, de vie, d'inventivité, de folie. Le roman est en quelque sorte à l'image des exactions qu'il présente : plat, froid, ennuyeux, répétitif.
C'est d'autant plus décevant que, de par son mélange d'horreur sanglante et de post-nuke bourrin, la série générait tout de même certaines attentes... qui ne se trouveront jamais concrétisées.
Et ça, c'est impardonnable.
PRESSES DE LA CITE / RANGER # 5, 1987
Toujours la grande catastrophe et ses conséquences (cf. le message précèdent, je ne vais pas me répéter pour tes beaux yeux) mais cette fois, pas de bon roman au programme, non non, place à 3 colombins imprimés en 1987 - du dangereusement radioactif et fichtrement post-apocalyptique qu'a de bonnes intentions mais qui n'arrive jamais à les concrétiser...
...Par exemple, le tome 5 de la série Ranger, succédané du Survivant en plus fantaisiste et décadent, genre western-spag' atomique.
Fourgué de cette manière, on a envie d'y croire.
Déjà, Mad Max II, passé les références aux classiques de Ford et Hanks, était un peu Leonien par endroits. Et puis les Ritals nous ont eux aussi bien fait gondoler avec leurs réappropriations du genre - une petite pensée émue pour Joe D'Amato et son ultra-jouissif 2020 Texas Gladiators, dans lequel des cow-boys du futur (et un ninja super-cool) combattaient de vils barbares et de méchants militaires fachoïdes.
Dans Ranger, le topo est assez identique (militaires, barbares et bagarre dans le saloon incluse) : c'est con, c'est cool, c'est abrutissant et c'est douloureux.
Je te résume la chose, tu vas voir :
Donc, le héros, Ranger de son petit nom, c'est une espèce d'ahuri avec un bandeau rouge sur le front et qui pilote sur les freeways défoncées des USA un camion blindé super-équipé, véritable délire de gamin gavé aux micromachines et à supercopter. Il est accompagné dans ses aventures par un buddy black qui commence toutes ses phrases par un invariable "hey man" et ensemble, unis comme les doigts de la main, ils dézinguent du punk mutant dégénéré en pagaille, sans se bouger le cul de leur siège de bagnole, juste en appuyant sur un bouton qui fait TACA-TACA-TAC, BADABOUM-FROUCHHH, SPLACH-BADABANG-ZIOOUM, et voila les méchants déchiquetés en mille morceaux qui hurlent tous AAARGHH! à l'unisson tandis que nos héros, stoïques et imperturbables, continuent à tracer leur voie sur l'autoroute du futur post-nucléaire, le lecteur cassette à fond les ballons sur un bon vieux tube de Judas Priest, genre Painkiller ou Turbo Lover.
Bref, c'est la grande classe - surtout si tu as 5 ans et que tu entrechoques toujours tes hotwheels avec ton action-man deuxième génération, en faisant de gros bruits de boite à vitesses et d'explosions avec la bouche.
Ouais, Ranger, c'est du certifié 100 % régression. Le super-méchant ressemble à Skeletor dans Les Maîtres de L'Univers. Il s'appelle le Cavalier Noir, "un mutant inhumain, doué d'une force et de pouvoirs inhumains." Je ne te le fais pas dire.
Ses acolytes sont coulés dans le même moule. Il y a Manta, la Brigitte Nielsen à ultra-gros tits et qui se trimbale constamment la devanture à l'air libre. Il y a ensuite les vilains Krabs, des punks dégénérés du futur qui s'habillent fashion (clous, chaînes, insigles SS, doigts humains en pendentifs) et fument de l'épinard, "une marijuana mutante aux effets démoniaques." Des gars défoncés de la tête aux pieds et qui ne servent qu'à se faire ravager la couenne par Ranger et son pote black.
Pour le reste, dans La Guerre De La Route, il y a aussi un semblant d'intrigue, une affaire de course au trésor pour récupérer le mythique magot d'Howard Hughes. Le récit oscille entre novelisation de Donjon et Dragon et scénario type des comics franchisés de la Marvel période Jim Shooter, genre Larry Hama sur GI Joe... mais en encore plus crétin. C'est dire.
Rajoutons à l'ensemble quelques débordements émotionnels, du gore qui tache, un érotisme de pacotille ("ses seins étaient deux collines rondes au sommet desquelles se dressaient de petits mamelons tendres, son ventre une mer d'huile aux couleurs de soleil couchant et ses jambes deux fuseaux d'ambre qui se rencontraient à l'endroit où avait poussé un doux buisson noir aux senteurs de sauvagine.") et le tableau est complet.
Ranger, c'est du tenace, du littérairement dégueulasse, du fortement conseillé aux amateurs de saloperies infantilisantes qui n'ont pas froid aux yeux et aux synapses.
LE MAITRE DES ORAGES, ZEB CHILLICOTHE
PLON / JAG # 11, 1987
Tout aussi con mais avec plus de prétentions (mauvaise idée, ça), voici le onzième volume de la série JAG - série signée Christian Mantey, un ex-auteur Fleuve Noir assez décevant, ici en association avec Joël Houssin – 1987, c'était sa période plumitif mercenaire.
Bon, JAG, je dois l'avouer, je n'ai jamais vraiment compris ni accroché. La catastrophe initiale, toujours résumée dans les premières pages de chaque épisode, ne m'a jamais convaincue. Trop baroque, trop alambiquée. L'univers qui se rétracte, no comprendo. Moi, il me faut du simple, du frustre, du classique. Apocalypse nucléaire ou rien.
Bref, JAG, niveau littérature virile d'après la bombe, c'est un peu le pompon de la fantaisie. Cela permet tout de même quelques beaux passages étranges ("Le temps joue contre nous. Toutes ces saloperies qui tombent du ciel gangrènent insensiblement les mers, les continents. Le paradis d'hier n'existe plus. C'est l'enfer tous azimuts. Y'a plus rien de sacré; que tu sois nanti ou pas, l'étau se resserre ! ") mais sur la longueur, c'est plus ennuyeux qu'autre chose.
Chaque épisode est structuré comme un scénario de jeu de rôle. L'influence fut largement reconnue par Houssin. Malheureusement, le résultât est peu glorieux. Les missions se suivent et se ressemblent. Errance dans une contrée hostile, découverte d'une (micro) civilisation autarcique, exploration, confrontation, résolution.
Le Maître Des Orages n'échappe pas à ce formatage. Inutile donc de le résumer, c'est déjà fait.
Reste alors le style propre à la série. Houssin et Mantey tissent en effet des images digne d'un Brussolo à ses débuts au Fleuve. Monstres de cauchemars, anatomies grotesques, technologies mutantes, biologies hybrides, architectures vivantes. Il y a de l'idée, assurément, mais ces visions peinent à s'affirmer autrement qu'en une succession routinière de tableaux dans un jeu d'arcade. Sans réalité propre ni prise sur le lecteur, le monde du Maître des Orages, sa prétendue logique interne, son imagerie, tout cela semble artificiel. C'est de la poudre aux yeux, qui pique et qui dérange. C'est surtout une esthétique dépassée, celle des corps démembrés fixés sur des mécaniques inhumaines. On dirait du Jim Ballard de fête foraine, mal pensé, mal structuré. C'est quasiment Crash videoclipé par un gogo à la gaga - si tu ne vois pas ce que je veux dire, t'as bien de la chance.
Bref, Le Maître Des Orages (et plus globalement tout ce que j'ai déjà pu lire de Christian Mantey) en fait à la fois trop et pas assez. Seules les 4 dernières pages (pour la apport à la continuité de la série) valent tripette. Pour le reste, rendez-nous nos punk warriors, nos héros commandos, nos débiles sous testostérone et leurs habituels déserts radioactifs.
La littérature post-nuke taillée au kilomètre est un genre qui digère mal les débordements d'originalité.
LES PARASITES DE L'HORREUR, SEABURY / CORMAN
MEDIA 1000 / APOCALYPSE # 1, 1987
Cette fois, trêve d'excentricité et place au schéma classique, bien lourd et bien gras, prévisible et balisé comme du Survivant ou du Ranger. Tu connais le topo : Les bombes sont tombées, blablabla, le monde est en ruine, blabla... vaste désert radioactif... îlots de civilisation... faire face aux attaques constantes des méchants mutants... bref, c'est le bordel nucléaire habituel avec, pour seule particularité, une grosse touche d'horreur cradingue, façon film gore des années 80, et tartinée avec l'ardeur d'une bétonneuse rustaude.
Ainsi, dans Les Parasites De L'Horreur, notre héros Russ Norton, ancien militaire tendance commando, super-baroudeur inflexible, Mack Bolan croisé avec Bruce Willis, ("le meilleur d'entre tous" nous dit la quatrième de couverture), Russ Norton donc, doit protéger une ville d'une attaque de zombies fou-furieux.
Ça sonne 100% bonnard mais malheureusement, le roman se révèle tout juste lisible, Don Seabury et Terence Corman (en réalité, Richard D. Nolane et Michel Pagel) n'arrivant pas à rendre leur histoire intéressante. La faute à un rythme mollasson, à une écriture merdique, à un personnage principal vraiment trop con et à un méchant, le Terminateur, totalement pathétique.
La faute surtout à une accumulation sans inventivité de scénettes sanguinolentes, toutes aussi longuettes que monotones.
Corps mutilés, sphincters déchirés, tripaille débraillée, vessies relâchées, membres explosés, recoins intimes défoncés, n'est pas L'Echo Des Suppliciés qui veut. Les Parasites De L'Horreur pourrait d'ailleurs se résumer en une simple liste d'atrocités un peu ternes, un peu glauques. On débute ainsi avec :
- un charcutage en règle, directement suivi par :
- une séance de torture pas très féministe incluant viol collectif, mutilation vaginale et incubation contre-nature.
On passe ensuite à :
- un arrachage de gorge permettant une nouvelle incubation,
- une double compote-party (étripage, fractures multiples et vomissures en tout genre) dans les rangs du personnel d'un hôpital,
- une nouvelle incubation, cette fois par voie vaginale,
- une colonne vertébrale de zombi éclatée,
- deux nouvelles gorges ouvertes et bouillonnantes,
- une minorité raciale frontalement hachée, la cervelle rondement déchiquetée,
- un bref aplanissage humain à coup d'armoire métallique,
- une décapitation suivie d'un déroulement d'intestin,
- une autre décapitation avec puissant jet d'hémoglobine et tronche volante... j'arrête là. Page 73 du roman, soit la moitié du catalogue. L'entassement peut sembler zélé mais cela ne le rend pas pour autant distrayant. C'est quelconque, routinier, sans éclat ni fulgurance. Nolane, qui s'était montré bien dur avec les Gore du Fleuve Noir, est loin d'en égaler le plus mauvais. Les Parasites De L'Horreur manque de substance, de vie, d'inventivité, de folie. Le roman est en quelque sorte à l'image des exactions qu'il présente : plat, froid, ennuyeux, répétitif.
C'est d'autant plus décevant que, de par son mélange d'horreur sanglante et de post-nuke bourrin, la série générait tout de même certaines attentes... qui ne se trouveront jamais concrétisées.
Et ça, c'est impardonnable.
3 commentaires:
J'avoue ne plus me souvenir de qui faisait qui, mais Nolane était directeur de collection, qui je crous a écrit le premier. Michel Pagel en a écrit un, Michel Honaker également. Mais de là à me rappeler lesquels… (Vu que les susnommés le mettent rarement sur leur biblio !)
Une série qui a duré ce que duraient les séries Média 1000, le temps que son directeur se trouve une autre Chimène…
Honaker en a écrit ? waouw !
sinon, sur et certain, le # 4, avec ses références aux films de la Hammer, c'est du Michel Pagel.
Tu ce que tu dis de Ranger, c'est ce qui fait que j'adore cette série (oui oui, j'ai lu les 5 (le 6 n'a jamais été imprimé il me semble)! En même temps, bon, j'ai des chaussettes Tortues Ninja et je torche Golden Axe en 1 crédit...
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