ESPION D'AVRIL !

POISSON D'AVRIL, JEAN BRUCE
PRESSES DE LA CITÉ / OSS 117 # 51 (1967)

Je pense être en avance sur tout le monde. Tant mieux. Je fonce, je fonce, je fonce.
POISSON D'AVRIL !

Je sais, c'est puéril mais, eh ! celle-là, en plus de trois ans de Müller-Fokker, je ne l'avais jamais faite. Et puis le bouquin du jour (enfin, du soir - actuellement, il est 23 : 59 à mon horloge fenêtre XP) le bouquin du soir est donc en parfaite adéquation avec le calendrier des écoles et de ces petits farceurs qui sonnent à vos portes, balancent des bananes sous vos pas ou vous collent des papiers découpés dans le dos, les salauds.

Alors je dis :
POISSON D'AVRIL !!!

(bis, je me répète.)
Hé hé ! Tu t'attendais à un billet habituel mais il n'en est rien. Car il s'agit là d'un OSS 117 signé Jean Bruce. Il s'agit même plus de la réédition 1967 d'un OSS 117 de 1960 et j'aime beaucoup cette série de réédition - celle avec les couvertures photographiques à l'esthétique très italienne, comme cette main gantée de cuir noir et cette fille blonde qui sort de sa baignoire.
Toute une histoire en une image
.
Bon. On s'excite, on s'excite mais le roman remet les choses à plat.

Forcement.
C'est du Jean Bruce.
Et puisqu'on cause Jean Bruce, j'interromps le fil mais ça faisait longtemps que je rêvais de poster ceci, alors j'y vais, je me lâche :



TÉLÉPORTATION ARGENTIQUE MEC, LA CLASSE
(ouaip ! le gars Bruce, il ne voyage pas, il se copie-colle sur des clichés de tarmac !)
Maintenant, le roman. Faisons rapide. Poisson D'Avril, c'est une nuit dans les bars mal-famés d'Hambourg et notre héros se retrouve entouré par des prostituées, des travestis et des prostitué(e)s travesti(e)s. Morne programme, je l'avoue, surtout après cet alléchant prologue sur une piste de bowling - Hubert Bonisseur de la Bath bonnissant ses baths roucoulades à une poupée pulmonée.
Morne programme donc, car Jean Bruce, bien que largement rodé à la littérature érotique lors de ses débuts au Fleuve Noir, peine à donner à son parcours dans les mauvais lieux d'Hambourg une odeur de souffre et de sensualité. Rien à voir avec Ange Bastiani décrivant d'incroyables gisquettes trônant dans les rades enfumés du Pavé D'Amour ou Jess Franco filmant des strip-teases à l'inventivité redoutable dans quelques boites atypiques. Jean Bruce, on a plutôt l'impression qu'il tire tout ça vers la blague vaguement potache-puceau. Les cabarets, chez lui, c'est trois nichons, deux gambettes et une anecdote vaseuse - genre, celle qu'Enrique Sagarra, l'espion anar' espagnol sort en page 163 à son pote Hubert Bonisseur, toujours aussi flegmatique :

- Cette fille, dit Enrique, me rappelle une poupée que j'ai connue à Helsinki... Elle était aussi jolie, mais elle avait un sacré defaut de fabrication...
- Vraiment ?
- Oui, elle avait perdue toutes ses dents des suites d'une maladie, et elle avait un dentier qui foutait le camp pour un oui ou pour un non... Je vous laisse à penser ce que ça pouvait donner à l'occasion de certains exercices...
- Je ne vois pas... Faites moi un dessin.
- Vous voyez très bien... D'ailleurs, je dois préciser que tout s'est arrangé et merveilleusement dès que j'ai pu la convaincre qu'il valait mieux l'enlever avant... Et je ne parle pas de la sécurité...
Ragoutant, n'est-il pas ?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

(ouaip ! le gars Bruce, il ne voyage pas, il se copie-colle sur des clichés de tarmac !)

Warf, warf !

Philippe

artemus dada a dit…

Oui excellent ça : "la téléportation argentique", une bien belle idée !

Zaïtchick a dit…

Après "où est Charlie", "où est Jeannot" ?

ROBO32.EXE a dit…

faudrait peut être que j'en fasse un .gif animé...

Unknown a dit…

Il y a également le San Antonio N°120 : Poison d'avril ou la vie sexuelle de Lili Pute

ROBO32.EXE a dit…

aaah, merci Sylvain. Jamais lu ce San-A. J'essaierai de le trouver pour l'année prochaine ;)