M-I 5 PRÉSENTE... JAMES EROS !

Tout comme Goldboy était claqué sur Jean-Paul Belmondo, James Eros, autre agent secret de bandes de gare petit-format, avait la binette à Marcello Mastroianni.
Effet bœuf... et d'autant plus étonnant que ce James Eros Agent du M-I5 n'est pas une production ritale (les spécialiste du copy-pasta culturel) mais bien d'origine rosbiffe : la fameuse Fleetway publications, basée à Londres et grande pourvoyeuse de bédés populaires.
Là-bas, James Eros s'y nomme Johnny Nero.
Jeannot Noirot ou Jacquot la Baise, au choix. Jojo Belle-Gueule dans tous les cas.
Petite démonstration par l'image.
Et comme si cela n'etait pas suffisant, James Eros est accompagné d'une assistante qui, elle, ressemble à Ursula Andress.
Clairement, entre ça et Goldrake, Honey Rider la pêcheuse d'huitres jamaïcaines avait fait bien des ravages. Manquait plus que le bikini blanc, avec sa ceinture et son couteau...
Mais je m'égare.
D'ailleurs, si il y a bien un film que cette bande évoque, ce n'est pas le premier James Bond de Saltzman / Broccoli mais plutôt La Dixième Victime d'Elio Petri - film tiré d'une nouvelle de Robert Sheckley, La Septième Victime, film mettant en scène Mastroianni et Andress, film naufrage, film pop-art, film sublime que Sheckley, histoire de boucler la boucle, novélisera par la suite, produisant alors ce qui peut être considéré comme son bouquin le plus génial - entre alimentaire et dérision, gros retournement cognitif, grosse leçon d'écriture, disponible chez tous les mauvais bouquinistes pour une poignée de centimes, collection Série Noire, numéro # 1073, quatrième trimestre 1966.
Dans la liste des nouveautés du mois de la Série Noire, La Dixième Victime etait sous-titré "Jeu de massacre en futurama." J'adore la liste des nouveauté du mois de la Série Noire !
Mais revenons-en à Johnny Nero / James Eros.
Ses aventures furent publiées en Angleterre à partir de 1967 et la bande importée en France et en Belgique dès 1968, par les éditions de l'Occident (celui-là même que le Calamar Géant jurait de détruire solennellement ? Vas-t-en savoir !)
En page 4, comme d'habitude chez cet éditeur, un petit texte présentait le héros à son lecteur : "James Eros ou l'agent secret de charme."

"James Eros, c'est l'agent secret qui ne surmonte pas les difficultés de son dangereux métier en se fiant à sa seule force physique. Excellent judoka, il se sert cependant infiniment plus de son cerveau que de ses muscles. Son secret, ses attouts (sic) : un inébranlable sang-froid, une totale maîtrise de lui-même, une perspicacité pénétrante, une intuition jamais en défaut, l'aisance de l'homme conscient de sa valeur et des connaissances techniques poussées dans plus d'un domaine.
Jamais aveuglé par la passion, jamais pris de court quels que soient les dangers imprévisibles qu'il doit affronter, il est l'homme qui puise ses ressources en lui-même, sans épate, ni coup de bluff. C'est l'agent secret que son flegme rend maîtres des situations les plus inattendues et les plus désespérées.
Ses aventures n'en sont que plus attachantes et plus passionnantes pour le lecteur."
N'en jetez plus, on frôle l'indigestion superlative !
Néanmoins, on ne va pas se quitter comme ça. J'ai mes principes : deux publicités de dos de revue, les troisième et quatrième de couv', The Spider et Diabolik.
Hop !

4 commentaires:

Diabolik a dit…

Et l'acolyte de Nero ressemble à David Niven, non ?

ROBO32.EXE a dit…

Tout à fait !
Et on peut aussi remarquer Howard Vernon, de profil, sur la troisième case.
Quant à l'ennemi de James Eros dans cet épisode (images malheureusement non scannées sur ce blog), je lui trouve un petit air de Terry Thomas ;-)

Zaïtchick a dit…

Question : cette BD inclut-elle des passages érotiques justifiant la mention "pour adultes" ?

Sinon, j'ai très peu de souvenirs de la lecture du roman de Sheckley et un assez mauvais du film qui en est tiré, il commence assez bien, comme un épisode "pour adulte" de Chapeau melon et Bottes de Cuir" pour bifurquer vers une espèce de SF surannée avant de se terminer comme une farce.

ROBO32.EXE a dit…

Reponse : non, niet, nada, nix. T'imagines ma déception, hein ?

Et j'aime bien les choses qui se terminent comme des farces ;-)