TU FUMES CHÉRI ?, LOUIS DORS
SEG / INTERPOL 21+1 # 3, 1963
Jack Liston, faux impresario de son état, est à la tête d'un très astucieux trafic de poulettes.
En effet, notre gars a breveté dans son coin une affaire formidable : il cueille aux states de belles cruches élevées au grain, du genre qui ne rêvent que de music-hall, et les envoie (sous le fallacieux prétexte d'une tournée de strip-tease mondiale) remplir les harems d'émirs Arabes au Moyen Orient.
Malheureusement pour Jack, son turbin se retrouve rapidement mis à mal. Une petite vieille lui cause quelques soucis au sujet de sa nièce disparue, une bande de truands retords en veulent à sa combine et l'Interpol lance sur sa piste son meilleur élément, le commissaire Kid (dont c'est ici la première apparition.)
Et le commissaire Kid, ce n'est pas n'importe qui. Oh que non. C'est un policier hors pair, un type imbattable et astucieux, constamment accompagné dans ses aventures par Edy, son fidèle toutou, " un boxer qui en savait autant qu'un homme et ne badinait jamais avec les ordres que son maitre lui donnait soit de vive voix, soit par signes, soit au moyen d'un sifflet à ultra-sons, selon un code qu'ils avaient mis au point tous deux."
Comme tu peux le constater : Louis Dors (alias Louis De La Hattais, alias Louis Fournel, alias plein d'autres pseudos) délire gentiment.
Kid et Edy, c'est Tintin et Milou revus et corrigés à grands coups d'alcool fort (pour l'auteur) et d'argot (pour le style.)
Taca-taca-tac ! c'est la ligne claire et la Série Noire, massacrées deux-en-un, balancées dans une fosse commune avec quelques cadavres de boutanches. T'y fous de la terre, un peu de fumier et une fleur pousse. Elle a une drôle de gueule, on dirait du chiendent.
Non, c'est Tu Fumes Cheri, un bouquin racoleur et haut en couleur qui carbure à la gouaille et aux bons mot et qui porte bien son titre.
On pense, dans le genre, à ce que Leopold Massiera écrivait sous le pseudonyme de Bill Blondy. On pense aussi aux productions du Trotteur, type George Maxwell, mais en 100 fois moins sérieux.
C'est dire !
Et pendant ce temps, l'intrigue se poursuit. Le commissaire Kid course Liston jusqu'en Afrique du nord. Et peu importe si, là bas, de l'interpol, "on s'en contrebadigeonneait le coquillard avec le pinceau de l'indifférence."
Il y va en avion, avec son chien Edy. Tout deux sautent même en parachute. On apprend d'ailleurs qu'Edy pèse 43 kilos. Les fans se réjouissent. Information ultra-capitale !
Louis Dors, de son côté, soigne sa prestation. Le lecteur en a pour son argent. Les situations sont incessamment renouvelées, les personnages nagent dans l'absurde propre aux récits des petites collections de troisième ordre et les dialogues se mettent au diapason de l'ambiance.
Et l'interpellé de répondre :
Et ça, ce n'est pas rien !
SEG / INTERPOL 21+1 # 3, 1963
Jack Liston, faux impresario de son état, est à la tête d'un très astucieux trafic de poulettes.
En effet, notre gars a breveté dans son coin une affaire formidable : il cueille aux states de belles cruches élevées au grain, du genre qui ne rêvent que de music-hall, et les envoie (sous le fallacieux prétexte d'une tournée de strip-tease mondiale) remplir les harems d'émirs Arabes au Moyen Orient.
"Décidément, les seigneurs des sables se mettent à aimer la femme mince et bien roulée. Le progrès vient avec le twist. On s'émancipe partout."La traite des blanches, on l'a toujours dit, ça paye !
Malheureusement pour Jack, son turbin se retrouve rapidement mis à mal. Une petite vieille lui cause quelques soucis au sujet de sa nièce disparue, une bande de truands retords en veulent à sa combine et l'Interpol lance sur sa piste son meilleur élément, le commissaire Kid (dont c'est ici la première apparition.)
Et le commissaire Kid, ce n'est pas n'importe qui. Oh que non. C'est un policier hors pair, un type imbattable et astucieux, constamment accompagné dans ses aventures par Edy, son fidèle toutou, " un boxer qui en savait autant qu'un homme et ne badinait jamais avec les ordres que son maitre lui donnait soit de vive voix, soit par signes, soit au moyen d'un sifflet à ultra-sons, selon un code qu'ils avaient mis au point tous deux."
Comme tu peux le constater : Louis Dors (alias Louis De La Hattais, alias Louis Fournel, alias plein d'autres pseudos) délire gentiment.
Kid et Edy, c'est Tintin et Milou revus et corrigés à grands coups d'alcool fort (pour l'auteur) et d'argot (pour le style.)
Taca-taca-tac ! c'est la ligne claire et la Série Noire, massacrées deux-en-un, balancées dans une fosse commune avec quelques cadavres de boutanches. T'y fous de la terre, un peu de fumier et une fleur pousse. Elle a une drôle de gueule, on dirait du chiendent.
Non, c'est Tu Fumes Cheri, un bouquin racoleur et haut en couleur qui carbure à la gouaille et aux bons mot et qui porte bien son titre.
On pense, dans le genre, à ce que Leopold Massiera écrivait sous le pseudonyme de Bill Blondy. On pense aussi aux productions du Trotteur, type George Maxwell, mais en 100 fois moins sérieux.
C'est dire !
Et pendant ce temps, l'intrigue se poursuit. Le commissaire Kid course Liston jusqu'en Afrique du nord. Et peu importe si, là bas, de l'interpol, "on s'en contrebadigeonneait le coquillard avec le pinceau de l'indifférence."
Il y va en avion, avec son chien Edy. Tout deux sautent même en parachute. On apprend d'ailleurs qu'Edy pèse 43 kilos. Les fans se réjouissent. Information ultra-capitale !
Louis Dors, de son côté, soigne sa prestation. Le lecteur en a pour son argent. Les situations sont incessamment renouvelées, les personnages nagent dans l'absurde propre aux récits des petites collections de troisième ordre et les dialogues se mettent au diapason de l'ambiance.
"Liston, j'ai à te dire que t'es une salope qui ne serait même pas digne d'être saillie par un bouc galeux !"...gueule un méchant truand en fâcheuse posture.
Et l'interpellé de répondre :
"Ça va, Clarck [...] on ne te demande pas de faire des rapprochements exentrico-ovins !"Bref, tu l'as sans doute compris, Tu Fumes Cheri est un Louis Fournel/De La Hattais grande cuvée, une lecture que tous les fanas de populaire à la délirade surannée, bon enfant et un peu idiote se doivent de dépoussiérer, non seulement pour sa (non) qualité (toute relative) mais aussi parce qu'il marque la première apparition de ce joyeux duo improbable et loufoque que forment le commissaire Kid et Edy, son "chien de race aristocratique."
Et ça, ce n'est pas rien !
2 commentaires:
"...au moyen d'un sifflet à ultra-sons, selon un code qu'ils avaient mis au point tous deux"...
J'imagine la séance de brainstorming. ^^
Pavlov et sa sonnette, ils peuvent aller se rhabiller !
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