ÉCHANGES INTERDITS, LUC BARSAC
LUC FERRAN DONNE SA LANGUE, GIL DARCY
LE FURET NE CROIT PAS AU PÈRE NOËL, E. CARTIER
ARABESQUE / ESPIONNAGE # 247, 248, 250, 1962
Comme certains hotus peuvent l'être au pari mutuel urbain, mézigue est accro à l'espionnage sixties.
Pour paraphraser Omar Sharif, l'espionnage, c'est mon dada. La preuve, ce billet est le 65ème à se voir étiqueter sous le label [GENRE] ESPIONNAGE à non-qualité certifiée 100 % Müller-Fokker Pulpbot Effect.
Tu ne me crois pas ?
Mires donc un peu à droite, gars.
En attendant, force m'est de constater que, tout comme le PMU, l'espionnage est une passion qui engendre plus de pertes que de profits.
Miser sur un tocard n'est pas une affaire courante mais plutôt une constante - ce qui n'empêche tout de même pas le passionné de dénicher parfois, et alors qu'il était fin prêt à baisser les bras, le ticket gagnant, le crack d'enfer, l'outsider du tonnerre, le canasson pas ordinaire.
Petit palmarès de mon prix de Diane personnel ? Opération à Froid de Yves Dermeze, Silence Clinique d'Eddy Ghilain, La Panthère se Rebiffe de Paul Berg, Luc Ferran Traque Le Virus de Gil Darcy.
Liste non-exhaustive, l'ami. J'en ai pas mal d'autres en réserve.
Mais faut pas non plus se la berluer. Car ce genre de coup, ça n'arrive qu'une fois sur dix. Le reste du temps, c'est de la marchandise avariée qu'il faut se tartiner, une jaffe propre à envoyer n'importe quel tartempion au refile direct.
Bon, moi, vu comment que je suis constitué et vu comment je suis enchnouffé au genre, j'arrive tout de même à y prendre mon fade dans les petites largeurs, façon période de vaches maigres, mais parfois, oui parfois, ça rate et je suis bon pour douiller une morflée bien lerchem.
Et ce fut le cas pour la pioche du jour.
Je vais donc faire vite.
Dans Échanges Interdits, le héros se nomme Jean Sauvage. Il joue du piano comme un dieu mais en réalité bosse pour la S.D.E.C.E.
Le tapotage de chopinades sur Pleytel de luxe, c'est juste une couverture. Agent Secret, c'est ça qui paye le loyer. Et sa mission du jour ?
Je lui laisse le plaisir de te l'expliquer :
La belle affaire.
Sans compter que l'auteur, un certain Luc Barsac, n'est même pas capable d'épiloguer correctement et torche les 30 derniers feuillets comme le ramoli pressé d'en terminer qu'il est. Les lectrices fleurs bleues seront néanmoins heureuses puisque, à la fin, notre héros joue du piano debout pour la prostituée.
C'est bien simple, les 80 dernières pages, je me les suis envoyées en un laborieux 200 mètres-haies, le saut de ligne devenant vite un saute de paragraphe avant de se muer en saut de pages puis de chapitres entiers. La dernière longueur rudement enquillé, le mot fin m'apporta alors un certain soulagement et pourtant, pourtant, les 50 premières pages de cette purge était foutrement prometteuses.
Penses donc : des communistes bridés, retranchés dans une jungle, façon Vietcong, mettent au point un super-rayon de la mort et partent annihiler leurs adversaires américains.
"J'ai hâte " déclare un méchant jaune page 33 à son camarade de régiment, " j'ai hâte [...] de voir nos amis capitalistes se volatiliser sous nos rayons meurtriers et imparables. "
Moi aussi, j'avais hâte mais malheureusement, je n'ai rien vu.
Poliment mais fermement.
Forcement. C'est du Eric Cartier, c'est à dire du Claude Moliterni et, autant te l'avouer, malgré ses états de service, ce grand homme de la bande dessinée n'a jamais honoré comme il se devait la litterature de quartier.
Pire : son plus grand méfait (plus grand méfait à ce jour connu de mes services, j'entends) reste ce Étrange Mission signé Marc Jourdan et dans lequel un espion corse se débarrassait de ses ennemis en leur offrant gentiment des myrtilles imbibées à la pisse de renard malade.
Je ne déconne pas. Il faut le lire pour le croire.
Et j'irai même plus loin : après coup, ça en devient presque un bon souvenir, on se remémore le passage avec un certain ravissement : oui, il s'était enfin passé QUELQUE CHOSE dans un bouquin de Moliterni.
Mais calmons nous illico et non, ici, il ne se passera rien.
220 pages durant, notre héros le Furet et son collègue Hans Bauër du C.I.C.E. (Centre International de Contre-Espionnage) courent après une dangereuse Mata-Hari du roman de poche, Noëlle Vargas. Ils courent, ils courent et... ils courent. Et même si le Furet nous promet que " il y aura du Rififi comme dirait Auguste Le Breton..." eh bien... non.
Je fais simple : le rif', tu peux te le carrer là où je pense, et en plus, à la fin, la mère Noëlle, nos deux gustaves du C.I.C.E. n'arrivent même pas à l'alpaguer.
Bref.
Une bien belle leçon de remplissage.
220 pages pour rien. Rajoutes à ça les 440 précédentes et c'est un coup à dégourer les plus courageux.
Conclusion ?
LUC FERRAN DONNE SA LANGUE, GIL DARCY
LE FURET NE CROIT PAS AU PÈRE NOËL, E. CARTIER
ARABESQUE / ESPIONNAGE # 247, 248, 250, 1962
Comme certains hotus peuvent l'être au pari mutuel urbain, mézigue est accro à l'espionnage sixties.
Pour paraphraser Omar Sharif, l'espionnage, c'est mon dada. La preuve, ce billet est le 65ème à se voir étiqueter sous le label [GENRE] ESPIONNAGE à non-qualité certifiée 100 % Müller-Fokker Pulpbot Effect.
Tu ne me crois pas ?
Mires donc un peu à droite, gars.
En attendant, force m'est de constater que, tout comme le PMU, l'espionnage est une passion qui engendre plus de pertes que de profits.
Miser sur un tocard n'est pas une affaire courante mais plutôt une constante - ce qui n'empêche tout de même pas le passionné de dénicher parfois, et alors qu'il était fin prêt à baisser les bras, le ticket gagnant, le crack d'enfer, l'outsider du tonnerre, le canasson pas ordinaire.
Petit palmarès de mon prix de Diane personnel ? Opération à Froid de Yves Dermeze, Silence Clinique d'Eddy Ghilain, La Panthère se Rebiffe de Paul Berg, Luc Ferran Traque Le Virus de Gil Darcy.
Liste non-exhaustive, l'ami. J'en ai pas mal d'autres en réserve.
Mais faut pas non plus se la berluer. Car ce genre de coup, ça n'arrive qu'une fois sur dix. Le reste du temps, c'est de la marchandise avariée qu'il faut se tartiner, une jaffe propre à envoyer n'importe quel tartempion au refile direct.
Bon, moi, vu comment que je suis constitué et vu comment je suis enchnouffé au genre, j'arrive tout de même à y prendre mon fade dans les petites largeurs, façon période de vaches maigres, mais parfois, oui parfois, ça rate et je suis bon pour douiller une morflée bien lerchem.
Et ce fut le cas pour la pioche du jour.
Je vais donc faire vite.
Dans Échanges Interdits, le héros se nomme Jean Sauvage. Il joue du piano comme un dieu mais en réalité bosse pour la S.D.E.C.E.
Le tapotage de chopinades sur Pleytel de luxe, c'est juste une couverture. Agent Secret, c'est ça qui paye le loyer. Et sa mission du jour ?
Je lui laisse le plaisir de te l'expliquer :
"je suis chargé par les services de l'armée française de savoir pourquoi des appareils vendus en Allemagne, prêts à être démolis, se retrouvent de l'autre-côté de l'Atlantique, en parfaite santé et remis à neuf. "200 pages plus loin, aidé par une ravissante prostituée à qui il confie toute une série de besognes avilissantes (principalement : coucher avec tous les affreux gugusses de passage pour leur extirper des secrets d'état), notre homme réussi enfin à empêcher le régime cubain de faire voler une triplette de Spitfire datant de la seconde guerre mondiale.
La belle affaire.
Sans compter que l'auteur, un certain Luc Barsac, n'est même pas capable d'épiloguer correctement et torche les 30 derniers feuillets comme le ramoli pressé d'en terminer qu'il est. Les lectrices fleurs bleues seront néanmoins heureuses puisque, à la fin, notre héros joue du piano debout pour la prostituée.
ABATTEZ-LE !Plus palpitant est Luc Ferran Donne Sa Langue - ce qui, pour le coup, ne veut pas dire grand chose puisqu'il s'agit tout de même d'un imparable tube de somnifère littéraire.
C'est bien simple, les 80 dernières pages, je me les suis envoyées en un laborieux 200 mètres-haies, le saut de ligne devenant vite un saute de paragraphe avant de se muer en saut de pages puis de chapitres entiers. La dernière longueur rudement enquillé, le mot fin m'apporta alors un certain soulagement et pourtant, pourtant, les 50 premières pages de cette purge était foutrement prometteuses.
Penses donc : des communistes bridés, retranchés dans une jungle, façon Vietcong, mettent au point un super-rayon de la mort et partent annihiler leurs adversaires américains.
"J'ai hâte " déclare un méchant jaune page 33 à son camarade de régiment, " j'ai hâte [...] de voir nos amis capitalistes se volatiliser sous nos rayons meurtriers et imparables. "
Moi aussi, j'avais hâte mais malheureusement, je n'ai rien vu.
REMBOURSEZ !Je termine par le moins pire : Le Furet Ne Croit Pas Au Père Noël - moins pire car, lui au moins, ne promettait rien et donc ne décevait pas. Je savais que j'allai m'y emmerder et en effet, je m'y suis emmerdé.
Poliment mais fermement.
Forcement. C'est du Eric Cartier, c'est à dire du Claude Moliterni et, autant te l'avouer, malgré ses états de service, ce grand homme de la bande dessinée n'a jamais honoré comme il se devait la litterature de quartier.
Pire : son plus grand méfait (plus grand méfait à ce jour connu de mes services, j'entends) reste ce Étrange Mission signé Marc Jourdan et dans lequel un espion corse se débarrassait de ses ennemis en leur offrant gentiment des myrtilles imbibées à la pisse de renard malade.
Je ne déconne pas. Il faut le lire pour le croire.
Et j'irai même plus loin : après coup, ça en devient presque un bon souvenir, on se remémore le passage avec un certain ravissement : oui, il s'était enfin passé QUELQUE CHOSE dans un bouquin de Moliterni.
Mais calmons nous illico et non, ici, il ne se passera rien.
220 pages durant, notre héros le Furet et son collègue Hans Bauër du C.I.C.E. (Centre International de Contre-Espionnage) courent après une dangereuse Mata-Hari du roman de poche, Noëlle Vargas. Ils courent, ils courent et... ils courent. Et même si le Furet nous promet que " il y aura du Rififi comme dirait Auguste Le Breton..." eh bien... non.
Je fais simple : le rif', tu peux te le carrer là où je pense, et en plus, à la fin, la mère Noëlle, nos deux gustaves du C.I.C.E. n'arrivent même pas à l'alpaguer.
Bref.
Une bien belle leçon de remplissage.
220 pages pour rien. Rajoutes à ça les 440 précédentes et c'est un coup à dégourer les plus courageux.
Conclusion ?
AU SECOURS !
3 commentaires:
Quelle merveilleuse chronique ! Je suis sidéré par tant de génie. Tu es un Dieu.
Merci mon brave. Et si jamais j'envoie mon fils sur terre afin qu'il y prêche la parole sacrée et fonde une église en mon Nom, sois assuré que je lui conseillerai de t'embaucher comme apôtre.
Je veux bien suivre le Messie mais faut qu'on négocie les RTT et le traitement des heures sup' avant !
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