PAS SI NAÏF AU SINAÏ, JACKY FRAY
SOS # 3 / PROMODIFA, 1976
Désolé pour ceux qui en font des crises d'urticaires, je poursuis dans le registre de l'espionnage bas de gamme aux orientations pornographiques appuyées et pas très fines avec, aujourd'hui, un plagiat bien décontracté du célèbre SAS de Gérard De Villiers, j'ai nommé le pas-célèbre-du-tout SOS des éditions Promodifa.
Les petits gars de Promodifa, j'en avais déjà un peu parlé en abordant le misérable cas de Dan Curtiss. Ils font partie de toute cette tripotée d'éditeurs fauchés et filous sévissant dans les années 70, à l'image de Transworld Publication, Oedip Éditions, France Sud Publications, Les Presses Européennes, Beaulieu, Bellevue-Capitol, Éditions de la Renaissance, Bastille Éditions, Poche-Select et quelques autres coquins, certainement tous plus ou moins liés les uns aux autres, ne serait-ce que par leur fâcheuse tendance à se passer de mentions légales et à ne disposer que d'un seul et unique catalogue d'auteurs, de titres et de maquettes pour multiplier leurs indénombrables et interchangeables collections.
Il s'agissait là, véritablement, des bas-fonds crapuleux de l'édition populaire, une horde d'encombrants d'étagères fermement décidés à s'en foutre pleins les fouilles à coup de romans policier ou d'espionnage et dont les textes aux origines parfois incertaines étaient souvent agrémentés par de long passages à l'érotisme aussi poussé que poussif. Et forcement, après quelques années de dégénérescence, entre la fin des éditions de L'Arabesque (où des futures stars Promodifa comme Jacky Fray et H.T. Perkins débutèrent) et l'avènement de SAS au rang du best-seller number one pour français moyen, le mélange finit par ne plus ressembler qu'à du porno beauf vaguement structuré par une intrigue de menace internationale très basique et si possible bien raciste.
Car ils ont le pétrole... mais ils n'ont que ça. Ou presque. Ils ont aussi des usines clandestines fabriquant jours et nuits des armes de destructions massives à balancer sur la gueule de ces chiens d'infidèles.
Ainsi, dans ce peu recommandable mais plutôt divertissant Pas Si Naïf Au Sinaï, la Section Opération Spéciale de l'OTAN envoie deux super-espions occidentaux, Jeremie le diplomate et Béatrice la pouffiasse, enquêter sur une affaire de têtes nucléaires égyptiennes menaçant l'état d'Israel.
Ça, c'est le background politique de la chose. L'habituel bordel moyen-oriental. Bon, on s'en fout un peu, l'auteur aussi - en plus, la mission est bidon - mais, comme je vous l'expliquais plus haut, l'intérêt ici, c'est le porno bien gras et les clichés bien cons. Et un mélange des deux, c'est encore mieux. Comme, par exemple : l'arabe mâle, brute sexuelle dégoûtante, veut violer la femme occidentale. Ça, Jacky, il ne s'en fout pas du tout. Ça le passionne, c'est quasiment le point central de son roman. Il veut faire une étude anthropologique, un clash des cultures, et rien ne nous est épargné.
Et les nomades, c'est bien pire.
Car, bien heureusement dieu merci inch allah, Pas Si Naïf Au Sinaï ne se résume pas qu'à du zizi belliqueux de bédouin en folie mais propose aussi à son lecteur une foultitude d'égyptiennes en chaleurs que nos deux espions épuiseront sans répis tout au long de leur périple. Et contrairement aux vils messieurs des sables à gros sexes difformes amateurs de pratiques coïtales barbares, nos cocottes orientales sont voluptueuses, très joueuses et toujours dociles. L'une d'elles déclare d'ailleurs, tout en se faisant déniaiser par Jérémie (car, étrangement, elle était vierge), "les filles sont faites pour le bonheur de l'homme et ne doivent rien espérer en retour."
Le chapitre suivant, elle se fait sauvagement violer par une joyeuse troupe de pillards patibulaires. Toujours très courageux, et ne pensant qu'à la réussite sa très importante mission, notre héros s'enfuit, abandonnant ainsi l'ex-pucelle à son triste sort. Il aura tout de même une pensée assez émue pour cette mineure si conciliante. "[il] ne regretta pas d'avoir défloré la jeune Ouria, elle aurait eu au moins une autre facette des rapports sexuels normaux."
Vous parlez d'un cynisme !
Les petits gars de Promodifa, j'en avais déjà un peu parlé en abordant le misérable cas de Dan Curtiss. Ils font partie de toute cette tripotée d'éditeurs fauchés et filous sévissant dans les années 70, à l'image de Transworld Publication, Oedip Éditions, France Sud Publications, Les Presses Européennes, Beaulieu, Bellevue-Capitol, Éditions de la Renaissance, Bastille Éditions, Poche-Select et quelques autres coquins, certainement tous plus ou moins liés les uns aux autres, ne serait-ce que par leur fâcheuse tendance à se passer de mentions légales et à ne disposer que d'un seul et unique catalogue d'auteurs, de titres et de maquettes pour multiplier leurs indénombrables et interchangeables collections.
Il s'agissait là, véritablement, des bas-fonds crapuleux de l'édition populaire, une horde d'encombrants d'étagères fermement décidés à s'en foutre pleins les fouilles à coup de romans policier ou d'espionnage et dont les textes aux origines parfois incertaines étaient souvent agrémentés par de long passages à l'érotisme aussi poussé que poussif. Et forcement, après quelques années de dégénérescence, entre la fin des éditions de L'Arabesque (où des futures stars Promodifa comme Jacky Fray et H.T. Perkins débutèrent) et l'avènement de SAS au rang du best-seller number one pour français moyen, le mélange finit par ne plus ressembler qu'à du porno beauf vaguement structuré par une intrigue de menace internationale très basique et si possible bien raciste.
Car ils ont le pétrole... mais ils n'ont que ça. Ou presque. Ils ont aussi des usines clandestines fabriquant jours et nuits des armes de destructions massives à balancer sur la gueule de ces chiens d'infidèles.
Ainsi, dans ce peu recommandable mais plutôt divertissant Pas Si Naïf Au Sinaï, la Section Opération Spéciale de l'OTAN envoie deux super-espions occidentaux, Jeremie le diplomate et Béatrice la pouffiasse, enquêter sur une affaire de têtes nucléaires égyptiennes menaçant l'état d'Israel.
Ça, c'est le background politique de la chose. L'habituel bordel moyen-oriental. Bon, on s'en fout un peu, l'auteur aussi - en plus, la mission est bidon - mais, comme je vous l'expliquais plus haut, l'intérêt ici, c'est le porno bien gras et les clichés bien cons. Et un mélange des deux, c'est encore mieux. Comme, par exemple : l'arabe mâle, brute sexuelle dégoûtante, veut violer la femme occidentale. Ça, Jacky, il ne s'en fout pas du tout. Ça le passionne, c'est quasiment le point central de son roman. Il veut faire une étude anthropologique, un clash des cultures, et rien ne nous est épargné.
"Il releva sa djellaba, mit à jour son membre monstrueux que des tares héréditaires avaient boursouflé, bourgeonné d'excroissances répugnantes.Vous l'avez compris, c'est pas un marrant, le type à la djellaba de l'horreur. Heureusement, il ne se montre pas trop combatif et une grosse pierre lui réduit trois paragraphes plus loin le crane en bouillie. Ouf ! J'ai bien cru que Béatrice allait se faire sodomiser. Mais nos deux héros se sont à peine tirés de ce mauvais pas qu'ils tombent sur une bande de nomades.
- Regarde ! glapit-il. Mais ce serait te faire trop d'honneur que de te prendre comme je le ferais avec une femme de mon pays. Pour toi, il faut une souillure. Je veux profaner ton corps."
Et les nomades, c'est bien pire.
"Le masque du Bédouin se déforma sous l'effet d'une fureur sauvage. Il cria un ordre. Aussitôt des hommes jaillirent des tentes, s'attroupèrent autours du couple. Leurs visages grimaçant de haine xénophobe exprimaient odieusement leurs sentiments (quelle phrase !). Plusieurs d'entre-eux tenaient à la main des poignards à lame courbe.je me permets (en guise de parenthèse lègere) de vous faire remarquer que, dans ce roman de Jacky Fray, les arabes en proie à un rut intense glapissent. C'est assez intéressant. Et comme le souligne justement Béatrice, Béatrice outragée, Béatrice libérée, page 71 : "Enfin, Jeremie, les hommes de ce pays ne pensent-ils donc qu'à ça ?" Ce à quoi le diplomate rétorque très finement : "Ils n'en ont pas l'exclusivité, ma chère."
- Moi je prendre ! glapit le Bédouin en saisissant le bras de Béatrice."
Car, bien heureusement dieu merci inch allah, Pas Si Naïf Au Sinaï ne se résume pas qu'à du zizi belliqueux de bédouin en folie mais propose aussi à son lecteur une foultitude d'égyptiennes en chaleurs que nos deux espions épuiseront sans répis tout au long de leur périple. Et contrairement aux vils messieurs des sables à gros sexes difformes amateurs de pratiques coïtales barbares, nos cocottes orientales sont voluptueuses, très joueuses et toujours dociles. L'une d'elles déclare d'ailleurs, tout en se faisant déniaiser par Jérémie (car, étrangement, elle était vierge), "les filles sont faites pour le bonheur de l'homme et ne doivent rien espérer en retour."
Le chapitre suivant, elle se fait sauvagement violer par une joyeuse troupe de pillards patibulaires. Toujours très courageux, et ne pensant qu'à la réussite sa très importante mission, notre héros s'enfuit, abandonnant ainsi l'ex-pucelle à son triste sort. Il aura tout de même une pensée assez émue pour cette mineure si conciliante. "[il] ne regretta pas d'avoir défloré la jeune Ouria, elle aurait eu au moins une autre facette des rapports sexuels normaux."
Vous parlez d'un cynisme !
5 commentaires:
J'adore, d'un bouquin (apparemment) pourri tu arrives à faire une note passionante, chapeau !
merci :)
L'alchimiste du nanar imprimé. En tous cas ouais t'as de quoi la faire ta maison d'édition question arguments et présentation des produits, bon, la thune c'est accessoire...
Je crois que M. Clifford Brown a fait une synthèse (priez pour nous) parfaite !
Ach! Der Roger Maury, der schreibte ja nur die Wahrheit. Ich bin im Djebel gewesen und was ich gesehen habe war noch schliemer als Maury's Beschreibungen.
Eines Tages, hatten wir Frauen tod gefunden: Bauch aufgeschlentzt, und mit Steine gefüllt, Hals aufgeschnitten und natürlich hatten sie die Arabern zuerst vergewaltigt.Das war zum kotzen. Als wir die Tätern gefunden haben - es dauerte ja nicht lange - haben wir kurzen Process mit ihnen gemacht. Wenn sie nicht glauben was Maury sagt, sind sie auf dem Holzweg. Die Araber, die waren halt so. Und sind es wahrscheinlich heute noch.
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