TIREZ A VUE, GEORGE MAXWELL
LE PONT-NEUF / MISS LUGER # 1, 1958
En relisant dernièrement du George Maxwell, je me suis rappelé d'un détail que j'avais omis de mentionner et qui pourtant présente un certain intérêt.
Ainsi, vous vous en souvenez peut être, dans son étude consacré à l'auteur de la Môme Double Shot, Tonton Pierre nous apprenait que le manager de Maxwell n'était autre que François Richard - une figure bien connue des amateurs du Fleuve Noir puisqu'il en fut le directeur littéraire de 1949 à 1978 tout en signant (?) aux cotés d'Henri Bessière des romans d'Anticipation et d'Espionnage sous les pseudonymes transparents de F.H. Ribes et F. Richard-Bessière.
François Richard, pour écrire les choses simplement, sans s'embarrasser d'équivoques tout en prenant le risque d'émettre un jugement hâtif et en parti erroné, François Richard, donc, ce n'est pas vraiment le genre de gonze que je pourrai qualifier d'honnête homme.
Henri Bessière l'a d'ailleurs déjà dit à de nombreuses reprises et ce qu'il pense du personnage est suffisamment éloquent pour dresser le portrait d'un agent littéraire aux pratiques et aux procédés largement discutables, bien qu'extrêmement ordinaires.
Grosso modo : François Richard n'était qu'un filou de plus dans le monde de l'édition populaire.
Mais François Richard était aussi le manager de Georges Esposito, dit George Maxwell, et dont les romans, pendant la période aux éditions du Trotteur et du Condor (soit de 1952 à 1954), furent faussement adaptés de l'américain par un certain Richard Esposito.
(...Richard comme François Richard et Esposito comme Georges Esposito... mais tu avais déjà dû piger l'astuce, excuse-moi de te prendre pour un loquedu...)
Par la suite, lorsque George Maxwell passa à la Sogedide, puis au Pont Neuf, le nom de Richard Esposito disparut des mentions d'adaptation.
Le contrat entre Richard et Esposito/Maxwell avait-t-il été rompu ?
Tonton Pierre semble, dans son étude, indiquer le contraire. Je ne m'hasarderai pas à le contredire. Pourtant, la question mériterait d'être posée puisque c'est justement à cette période qu'un personnage de papier fait son apparition dans l'œuvre de George Maxwell.
On le remarque à peine. On pourrait même dire qu'il est insignifiant. Et personnellement, je ne l'ai rencontré que deux petites fois.
La première, ce fut dans la série du Jaguar, sous les traits de l'espion Frank Richard, un proto-James Bond falot et phallocrate, brutal, idiot et vaguement détestable. C'était en quelque sorte le dindon de la farce, un pathétique agent américain qui s'ingéniait, mais sans aucun succès, à contrer la sublime et sinistre anti-heroïne du texte, le Jaguar, femme-espion indomptable et pleine de ressources.
La seconde apparition fut plus intéressante... bien que plus courte.
On la découvre dans Tirez à Vue, le premier volume de la série Miss Luger, ultime variante un peu fatigué de la Môme Double Shot.
Cette fois, l'individu s'appelle Francis Ricardi. C'est un gars qui bosse dans une imprimerie comme correcteur. C'est surtout un triste salaud, veule et lâche. On apprend d'ailleurs qu'il a "tout de la carpette un jour de pluie.
Ses petits yeux porcins luisent dans sa trogne graisseuse."
Charmant bonhomme, n'est-il pas ?
D'ailleurs, George Maxwell lui réserve un traitement maison expeditif. Francis Ricardi apparait en page 40, se fait dessouder en page 60. Entre temps, il a reçut une petite correction de la part du gorille et de double-mouche.
On sent qu'il était aimé de l'auteur, le Francis Ricardi... Et son blaze ne trompe pas. Il désigne clairement quelqu'un du doigt.
Mais vous connaissez la formule...
"Toute ressemblance avec des personnages ayant existé n'est que pure coïncidence, etc, etc..."
LE PONT-NEUF / MISS LUGER # 1, 1958
En relisant dernièrement du George Maxwell, je me suis rappelé d'un détail que j'avais omis de mentionner et qui pourtant présente un certain intérêt.
Ainsi, vous vous en souvenez peut être, dans son étude consacré à l'auteur de la Môme Double Shot, Tonton Pierre nous apprenait que le manager de Maxwell n'était autre que François Richard - une figure bien connue des amateurs du Fleuve Noir puisqu'il en fut le directeur littéraire de 1949 à 1978 tout en signant (?) aux cotés d'Henri Bessière des romans d'Anticipation et d'Espionnage sous les pseudonymes transparents de F.H. Ribes et F. Richard-Bessière.
François Richard, pour écrire les choses simplement, sans s'embarrasser d'équivoques tout en prenant le risque d'émettre un jugement hâtif et en parti erroné, François Richard, donc, ce n'est pas vraiment le genre de gonze que je pourrai qualifier d'honnête homme.
Henri Bessière l'a d'ailleurs déjà dit à de nombreuses reprises et ce qu'il pense du personnage est suffisamment éloquent pour dresser le portrait d'un agent littéraire aux pratiques et aux procédés largement discutables, bien qu'extrêmement ordinaires.
Grosso modo : François Richard n'était qu'un filou de plus dans le monde de l'édition populaire.
Mais François Richard était aussi le manager de Georges Esposito, dit George Maxwell, et dont les romans, pendant la période aux éditions du Trotteur et du Condor (soit de 1952 à 1954), furent faussement adaptés de l'américain par un certain Richard Esposito.
(...Richard comme François Richard et Esposito comme Georges Esposito... mais tu avais déjà dû piger l'astuce, excuse-moi de te prendre pour un loquedu...)
Par la suite, lorsque George Maxwell passa à la Sogedide, puis au Pont Neuf, le nom de Richard Esposito disparut des mentions d'adaptation.
Le contrat entre Richard et Esposito/Maxwell avait-t-il été rompu ?
Tonton Pierre semble, dans son étude, indiquer le contraire. Je ne m'hasarderai pas à le contredire. Pourtant, la question mériterait d'être posée puisque c'est justement à cette période qu'un personnage de papier fait son apparition dans l'œuvre de George Maxwell.
On le remarque à peine. On pourrait même dire qu'il est insignifiant. Et personnellement, je ne l'ai rencontré que deux petites fois.
La première, ce fut dans la série du Jaguar, sous les traits de l'espion Frank Richard, un proto-James Bond falot et phallocrate, brutal, idiot et vaguement détestable. C'était en quelque sorte le dindon de la farce, un pathétique agent américain qui s'ingéniait, mais sans aucun succès, à contrer la sublime et sinistre anti-heroïne du texte, le Jaguar, femme-espion indomptable et pleine de ressources.
La seconde apparition fut plus intéressante... bien que plus courte.
On la découvre dans Tirez à Vue, le premier volume de la série Miss Luger, ultime variante un peu fatigué de la Môme Double Shot.
Cette fois, l'individu s'appelle Francis Ricardi. C'est un gars qui bosse dans une imprimerie comme correcteur. C'est surtout un triste salaud, veule et lâche. On apprend d'ailleurs qu'il a "tout de la carpette un jour de pluie.
Ses petits yeux porcins luisent dans sa trogne graisseuse."
Charmant bonhomme, n'est-il pas ?
D'ailleurs, George Maxwell lui réserve un traitement maison expeditif. Francis Ricardi apparait en page 40, se fait dessouder en page 60. Entre temps, il a reçut une petite correction de la part du gorille et de double-mouche.
On sent qu'il était aimé de l'auteur, le Francis Ricardi... Et son blaze ne trompe pas. Il désigne clairement quelqu'un du doigt.
Mais vous connaissez la formule...
"Toute ressemblance avec des personnages ayant existé n'est que pure coïncidence, etc, etc..."
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