LES FOLLES DU FUEL, FRANCIS TIGRONE
TROP C'EST PAS ASSEZ, FRANCIS TIGRONE
EPP / BIS # 1 & 2, 1974
1. FRANCIS TIGRONE m'avait foutu une sacrée claque avec Ah Les Belles Carabinières, un improbable bouquin porno-comique, croisement démentiel entre La Flic Chez Les Poulets et Prenez La Queue Comme Tout Le Monde, si tu vois ce que je veux dire.
Francis Tigrone écrit d'ailleurs comme parle Anne Libert dans les films de Jean-François Davy et ses personnages masculins, au trois-quart bouffons, ressemblent quasiment tous au duo comique Lino Banfi / Alvaro Vitali.
Le résultat est aussi décapant qu'enthousiasmant - assommant diront certains mais faut pas les écouter ceux là, ce sont des grognons - en tout cas, sur 200 pages, ça produit son petit effet.
Francis Tigrone, c'est soit un electrochoc de bonne humeur, soit le rejet pur et simple de cette prose en roue libre qui semble se dégorger à l'infini.
2. LE SEXPIONNAGE, c'est de l'espionnage avec du sexe. Par exemple, imagines James Bond Contre Docteur No. Maintenant, remplaces Docteur No par Doctoresse Yes, une nymphomane mégalomane à gros parechocs qui veut conquérir le monde et qui est assisté dans sa réalisation par une tripotée de petites poulettes délurées aux incroyables mensurations faisant office de diplômes universitaires (et accessoirement d'armes de destruction massive - genre : de la silicone nucleaire ou un truc du même tonneau...)
Bref. L'espion débarque, il baise toutes les nanas et PAF ça fait capoter tous leurs plans et YOUPI le monde libre est sauvé !
Le sexpionnage, c'est donc de l'espionnage en mieux
Tout comme Gerald Moreau et son triste P.D.G. (en 1974, tu le sais,tout le monde se kung-fu-battait), tout comme Gerald Moreau, disais-je, Tigrone y a droit à sa propre série, quelque chose dans la lignée de O.S.S.E.X. et de Cherry O. - avec la même maquette aussi : Fond blanc, rond rouge.
Le forfait se nomme B.I.S. L'acronyme signifie Bureau des Investigations Spéciales ("un organisme supra national capable de coordoner des actions à travers toute l'Europe") mais le nom en lui même fait aussi référence aux statut des deux héroïnes, Diane et Patricia, les deux sœurs jumelles.
La première, Diane, est narratrice locutrice et la seconde, Patricia, lui sert de doublure pour certains paragraphes. En quelque sorte, aux yeux du lectorat, Patricia se trouve être le bis de Diane. C'EST BEAU CE QUE J'ÉCRIS, TU TROUVE PAS ? oh merde, tu vas arrêter de nous les briser, connard ?
[...] Donc, toutes les deux sont sous les ordres de l'Ange Gardien du B.I.S., représenté en France par un certain Cousine Nelly (aucune faute de genre dans cette portion de phrase), et toutes les deux combattent le terrorisme avec leurs corps. AVEC LEURS CORPS J'TE DIS ! (bave bave bave) SCULPTURAUX ! DÉSIRABLES ! LA CONCUPISCENCE INCARNÉE (comme un ongle mais sans la douleur)
Elles le font, leur turbin, pour sauvegarder la civilisation occidentale moderne des périls du Mal sous toutes ses formes (bien entendu) mais elles le font surtout, leur turbin... elle le font surtout... (je fais durer)... elle le font surtout ...
4. DANS LE PREMIER ÉPISODE, LES FOLLES DU FUEL, Diane et Patricia sont chargées de PETIT UN : empêcher une série d'attentats visant des hauts dignitaires Arabes et PETIT DEUX : démasquer un mystérieux terroriste de l'Amicale (l'ennemi juré du B.I.S.) - mystérieux terroriste dont le seul signe distinctif connu de Diane et Patricia est son zizi, bouzillé sur toute sa longueur par une vipère du Gabon.
Je veux dire : ce gars, il a un serpent tatoué sur la queue. Vache de métaphore ! Nos héroïnes s'en vont donc décalotter un par un le gland de tous les terroristes qu'elles rencontrent sur leur route et, comme de bien entendu, c'est le tout dernier sur la liste qui fait l'affaire, en page 174.
De son coté, Tigrone divague un peu trop et son texte manque de punch. Il aurait du couper dans le tas, condenser, compresser - mais pas en jouant sur la taille des caractères d'imprimerie ! Si t'as le bouquin sous la pogne, ouvre-le : plus petit que ça, ya pas. Et à coté, les éditions de la Pleide, ça ressemble à la bibliothèque Rose, question lisibilité. Les amateurs de littérature de gare tirent la tronche.
Tigrone, c'est trop.
Trop petit, trop con, trop long.
5. MAIS TROP, C'EST PAS ASSEZ. En tout cas, c'est ainsi qu'est titré le deuxième épisode de la série. Étrangement, et bien que trop ne soit pas suffisant aux dires de la couverture, Tigrone en fait moins... et c'est mieux !
J'en entends certain souffler de contentement mais les dix premières pages donnent néanmoins le ton. Tigrone sera toujours Tigrone et son Trop C'est Pas Assez s'ouvre sur dix pages de diarrhée verbale ultra-jouissive - la présentation d'un faux prêtre / vrai trafiquant de drogue et les conséquences de son arrestation manquée. C'est Ah Les Belles Carabinieres avant l'heure et c'est bien.
Comme l'écrivait San Antonio :
Tigrone délire au lance-flamme. Il se soulage de toutes les conneries qui lui encombrent le cerveau en nous les déversant textuellement dans les deux rétines et le cablage qui suit.
Digression sur digression, idiotie sur idiotie, c'est véritablement San Antonio mais sans la reconnaissance critique.
L'intrigue n'est alors plus qu'un mince fil d'Ariane et le lecteur a l'impression d'assister au déroulement en accéléré d'un film burlesque. SOUS ACIDES ! Les personnages piaillent, s'agitent en tout sens. Le seul moyen de rendre compte de toute cette agitation serait de dresser la liste complète de tous les protagonistes apparaissant à un moment ou à un autre de l'histoire.
6. MALHEUREUSEMENT, IL FAUT CONCLURE. Je serais donc fort bref.
LES FOLLES DU FUEL, premier roman évoqué par billet, Les Folles du Fuel donc, ce n'est pas très bon. J'écrirai même : c'est à éviter - à moins d'être, comme moi, un complétiste du genre.
TROP C'EST PAS ASSEZ, deuxième roman évoqué par ce billet, c'est franchement rigolard mais c'est un peu faiblard par endroits. Vaguement conseillé, mention "à vos risques et périls". Ça reste tout de même, à mes yeux, un beau morceau.
FRANCIS TIGRONE, ou tout du moins son œuvre, c'est par contre très chaudement recommandé. Par moi-même. Et j'espère bien pouvoir ré-aborder son cas prochainement.
En attendant, une petite publicité de dos de couverture...
...et une promesse : le prochain billet concernera lui-aussi le sexpionnage avec la meilleure série du genre, j'ai nommé : Penny S !
TROP C'EST PAS ASSEZ, FRANCIS TIGRONE
EPP / BIS # 1 & 2, 1974
1. FRANCIS TIGRONE m'avait foutu une sacrée claque avec Ah Les Belles Carabinières, un improbable bouquin porno-comique, croisement démentiel entre La Flic Chez Les Poulets et Prenez La Queue Comme Tout Le Monde, si tu vois ce que je veux dire.
Francis Tigrone écrit d'ailleurs comme parle Anne Libert dans les films de Jean-François Davy et ses personnages masculins, au trois-quart bouffons, ressemblent quasiment tous au duo comique Lino Banfi / Alvaro Vitali.
Le résultat est aussi décapant qu'enthousiasmant - assommant diront certains mais faut pas les écouter ceux là, ce sont des grognons - en tout cas, sur 200 pages, ça produit son petit effet.
Francis Tigrone, c'est soit un electrochoc de bonne humeur, soit le rejet pur et simple de cette prose en roue libre qui semble se dégorger à l'infini.
2. LE SEXPIONNAGE, c'est de l'espionnage avec du sexe. Par exemple, imagines James Bond Contre Docteur No. Maintenant, remplaces Docteur No par Doctoresse Yes, une nymphomane mégalomane à gros parechocs qui veut conquérir le monde et qui est assisté dans sa réalisation par une tripotée de petites poulettes délurées aux incroyables mensurations faisant office de diplômes universitaires (et accessoirement d'armes de destruction massive - genre : de la silicone nucleaire ou un truc du même tonneau...)
Bref. L'espion débarque, il baise toutes les nanas et PAF ça fait capoter tous leurs plans et YOUPI le monde libre est sauvé !
Le sexpionnage, c'est donc de l'espionnage en mieux
D'AILLEURS, SI UN ÉDITEUR PASSE DANS LE COIN, QU'IL SACHE QUE J'AI ÉCRIT UN BOUQUIN DANS LE GENRE / ÇA S'APPELLE PARTOUZE LES TROUS, UNE AVENTURE DE DAN HUBBER, AGENT DE L'O.R.G.A.S.M.E. / ET C'EST SUPER (DIXIT MA MÈRE) / FIN DE LA PAUSE PROMOTIONNELLE ACCABLANTE - - - ÉCLAIRCISSEMENT DE GORGE / SAUT À LA LIGNE / RESPIRATION / DEUX POINTS :3. LA RENCONTRE DES DEUX (Francis Tigrone + le Sexpionnage) ne pouvait donc que m'exciter. Elle eut lieu en 1974, aux Éditions et Publications Premières, les gars responsables de l'indispensable collection porno de gare Eroscope.
Tout comme Gerald Moreau et son triste P.D.G. (en 1974, tu le sais,tout le monde se kung-fu-battait), tout comme Gerald Moreau, disais-je, Tigrone y a droit à sa propre série, quelque chose dans la lignée de O.S.S.E.X. et de Cherry O. - avec la même maquette aussi : Fond blanc, rond rouge.
Le forfait se nomme B.I.S. L'acronyme signifie Bureau des Investigations Spéciales ("un organisme supra national capable de coordoner des actions à travers toute l'Europe") mais le nom en lui même fait aussi référence aux statut des deux héroïnes, Diane et Patricia, les deux sœurs jumelles.
La première, Diane, est narratrice locutrice et la seconde, Patricia, lui sert de doublure pour certains paragraphes. En quelque sorte, aux yeux du lectorat, Patricia se trouve être le bis de Diane. C'EST BEAU CE QUE J'ÉCRIS, TU TROUVE PAS ? oh merde, tu vas arrêter de nous les briser, connard ?
[...] Donc, toutes les deux sont sous les ordres de l'Ange Gardien du B.I.S., représenté en France par un certain Cousine Nelly (aucune faute de genre dans cette portion de phrase), et toutes les deux combattent le terrorisme avec leurs corps. AVEC LEURS CORPS J'TE DIS ! (bave bave bave) SCULPTURAUX ! DÉSIRABLES ! LA CONCUPISCENCE INCARNÉE (comme un ongle mais sans la douleur)
Elles le font, leur turbin, pour sauvegarder la civilisation occidentale moderne des périls du Mal sous toutes ses formes (bien entendu) mais elles le font surtout, leur turbin... elle le font surtout... (je fais durer)... elle le font surtout ...
POUR LE PLAISIR !(AH BEN BRAVO ! MAINTENANT, J'AI HERBERT LÉONARD EN TÊTE MOI !)
4. DANS LE PREMIER ÉPISODE, LES FOLLES DU FUEL, Diane et Patricia sont chargées de PETIT UN : empêcher une série d'attentats visant des hauts dignitaires Arabes et PETIT DEUX : démasquer un mystérieux terroriste de l'Amicale (l'ennemi juré du B.I.S.) - mystérieux terroriste dont le seul signe distinctif connu de Diane et Patricia est son zizi, bouzillé sur toute sa longueur par une vipère du Gabon.
Je veux dire : ce gars, il a un serpent tatoué sur la queue. Vache de métaphore ! Nos héroïnes s'en vont donc décalotter un par un le gland de tous les terroristes qu'elles rencontrent sur leur route et, comme de bien entendu, c'est le tout dernier sur la liste qui fait l'affaire, en page 174.
De son coté, Tigrone divague un peu trop et son texte manque de punch. Il aurait du couper dans le tas, condenser, compresser - mais pas en jouant sur la taille des caractères d'imprimerie ! Si t'as le bouquin sous la pogne, ouvre-le : plus petit que ça, ya pas. Et à coté, les éditions de la Pleide, ça ressemble à la bibliothèque Rose, question lisibilité. Les amateurs de littérature de gare tirent la tronche.
Tigrone, c'est trop.
Trop petit, trop con, trop long.
5. MAIS TROP, C'EST PAS ASSEZ. En tout cas, c'est ainsi qu'est titré le deuxième épisode de la série. Étrangement, et bien que trop ne soit pas suffisant aux dires de la couverture, Tigrone en fait moins... et c'est mieux !
J'en entends certain souffler de contentement mais les dix premières pages donnent néanmoins le ton. Tigrone sera toujours Tigrone et son Trop C'est Pas Assez s'ouvre sur dix pages de diarrhée verbale ultra-jouissive - la présentation d'un faux prêtre / vrai trafiquant de drogue et les conséquences de son arrestation manquée. C'est Ah Les Belles Carabinieres avant l'heure et c'est bien.
Comme l'écrivait San Antonio :
"il faut que la prose déjectionne sinon elle se constipe."Et pour déjectionner, mec, ÇA DÉJECTIONNE !
Tigrone délire au lance-flamme. Il se soulage de toutes les conneries qui lui encombrent le cerveau en nous les déversant textuellement dans les deux rétines et le cablage qui suit.
Digression sur digression, idiotie sur idiotie, c'est véritablement San Antonio mais sans la reconnaissance critique.
L'intrigue n'est alors plus qu'un mince fil d'Ariane et le lecteur a l'impression d'assister au déroulement en accéléré d'un film burlesque. SOUS ACIDES ! Les personnages piaillent, s'agitent en tout sens. Le seul moyen de rendre compte de toute cette agitation serait de dresser la liste complète de tous les protagonistes apparaissant à un moment ou à un autre de l'histoire.
6. MALHEUREUSEMENT, IL FAUT CONCLURE. Je serais donc fort bref.
LES FOLLES DU FUEL, premier roman évoqué par billet, Les Folles du Fuel donc, ce n'est pas très bon. J'écrirai même : c'est à éviter - à moins d'être, comme moi, un complétiste du genre.
TROP C'EST PAS ASSEZ, deuxième roman évoqué par ce billet, c'est franchement rigolard mais c'est un peu faiblard par endroits. Vaguement conseillé, mention "à vos risques et périls". Ça reste tout de même, à mes yeux, un beau morceau.
FRANCIS TIGRONE, ou tout du moins son œuvre, c'est par contre très chaudement recommandé. Par moi-même. Et j'espère bien pouvoir ré-aborder son cas prochainement.
En attendant, une petite publicité de dos de couverture...
...et une promesse : le prochain billet concernera lui-aussi le sexpionnage avec la meilleure série du genre, j'ai nommé : Penny S !
1 commentaire:
Hey, I am checking this blog using the phone and this appears to be kind of odd. Thought you'd wish to know. This is a great write-up nevertheless, did not mess that up.
- David
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