LORDLING, DU F.B.I., ALAIN MONTBLOY
LA FLAMME D'OR / MISSIONS SECRÈTES # 5, 1952
L'espion du jour est une vraie gonzesse. Un ramolli du bulbe. Un faiblard intégral. Parole d'homme !
Il a pourtant fière allure, le Alan Lordling, agent du F.B.I., sur cette belle couverture peinte par le grand Jef de Wulf mais sous la plume d'Alain Montbloy, c'est une toute autre affaire.
"Écoute Alan, on t'aime bien, on est prêt à tout pour toi, mais écoute, dans cette histoire, on ne peut te suivre," lui disent ses potes du service pendant un repas à la cantine.
Alan, lui, il est buté, il n'écoute pas. Il a une idée en tête. Un truc propre à tenir le lecteur en haleine 180 pages durant. Il veut venger Peter Straker, son collègue, retrouvé mort en Tunisie et coupable d'avoir trahi (contre son gré) le bureau fédéral d'investigation.
"Je sens qu'il y a dans toute cette histoire quelque chose de pas clair, quelque chose de pas rond. Pour vous, tout paraît lumineux parce que vous ne connaissez pas Peter comme moi," répond-il aux sceptiques avec qui il se tape la cloche.
Et le voila parti pour la France, dernière destination connue de Straker.
C'est à Cannes qu'il retrouvera les assassins de son ami, un couple d'agents troubles camouflés en riches oisifs de la Croisette. Nous sommes quasiment au mitam du roman et un plan germe alors dans le crâne de notre héros. Pas de bol pour nous, son plan est aussi excitant qu'une liste de course un samedi après midi à Carrouf'.
On s'attendait à une vengeance âpre et sanglante, pleine de bruit et de fureur, mais on a tout faux sur toute la ligne et la suite du bouquin se résume alors à 100 pages d'une infiltration de la bande adverse à coup de soirées mondaines, de thés dansants, de promenades bucoliques sous les mimosas en fleurs et de divers autres marivaudages de la même espèce.
En page 80, le temps de quelques signes, on se réactive la ciboulette. L'auteur fait référence à Georgius, ce chansonnier populaire qui, sous ce nom ou sous celui de Jo Barnais (dit Jo-le-Baryton), signa au cours des années 50 un jolie poignée de polars à l'argomuche rigolard en Série Noire.
A part ça, rien à signaler, c'est du circulez, y'a rien à lire. Lordling tombe amoureux de deux femmes, la vamp et la fille bien. La première meurt à la fin d'un balle dans le cœur et la seconde console alors notre héros qui chiale comme une putain de greluche.
Les amatrices de romances Harlequin, Nous Deux, Delphine, Rivages, Toi & Moi, Muriel, Turquoise, Médaillon et compagnie seront aux anges, les petiotes.
Ça se termine même par un "la mer toute bleue qui miroitait dans le soleil."
L'auteur devait être sacrement allumé pour opérer pareille substitution.
En tout cas, je ne vois pas de meilleure conclusion abrupte à cette explication possible.
LA FLAMME D'OR / MISSIONS SECRÈTES # 5, 1952
L'espion du jour est une vraie gonzesse. Un ramolli du bulbe. Un faiblard intégral. Parole d'homme !
Il a pourtant fière allure, le Alan Lordling, agent du F.B.I., sur cette belle couverture peinte par le grand Jef de Wulf mais sous la plume d'Alain Montbloy, c'est une toute autre affaire.
"Écoute Alan, on t'aime bien, on est prêt à tout pour toi, mais écoute, dans cette histoire, on ne peut te suivre," lui disent ses potes du service pendant un repas à la cantine.
Alan, lui, il est buté, il n'écoute pas. Il a une idée en tête. Un truc propre à tenir le lecteur en haleine 180 pages durant. Il veut venger Peter Straker, son collègue, retrouvé mort en Tunisie et coupable d'avoir trahi (contre son gré) le bureau fédéral d'investigation.
"Je sens qu'il y a dans toute cette histoire quelque chose de pas clair, quelque chose de pas rond. Pour vous, tout paraît lumineux parce que vous ne connaissez pas Peter comme moi," répond-il aux sceptiques avec qui il se tape la cloche.
Et le voila parti pour la France, dernière destination connue de Straker.
C'est à Cannes qu'il retrouvera les assassins de son ami, un couple d'agents troubles camouflés en riches oisifs de la Croisette. Nous sommes quasiment au mitam du roman et un plan germe alors dans le crâne de notre héros. Pas de bol pour nous, son plan est aussi excitant qu'une liste de course un samedi après midi à Carrouf'.
On s'attendait à une vengeance âpre et sanglante, pleine de bruit et de fureur, mais on a tout faux sur toute la ligne et la suite du bouquin se résume alors à 100 pages d'une infiltration de la bande adverse à coup de soirées mondaines, de thés dansants, de promenades bucoliques sous les mimosas en fleurs et de divers autres marivaudages de la même espèce.
PAS D'ACTION, PAS D'BASTON, PAS D'SEXE !Autant dire qu'on s'y emmerde copieusement le coquillard, dans ces parages, et quelque chose de duraille. On regarde voler les mouches.
En page 80, le temps de quelques signes, on se réactive la ciboulette. L'auteur fait référence à Georgius, ce chansonnier populaire qui, sous ce nom ou sous celui de Jo Barnais (dit Jo-le-Baryton), signa au cours des années 50 un jolie poignée de polars à l'argomuche rigolard en Série Noire.
A part ça, rien à signaler, c'est du circulez, y'a rien à lire. Lordling tombe amoureux de deux femmes, la vamp et la fille bien. La première meurt à la fin d'un balle dans le cœur et la seconde console alors notre héros qui chiale comme une putain de greluche.
Les amatrices de romances Harlequin, Nous Deux, Delphine, Rivages, Toi & Moi, Muriel, Turquoise, Médaillon et compagnie seront aux anges, les petiotes.
Ça se termine même par un "la mer toute bleue qui miroitait dans le soleil."
L'auteur devait être sacrement allumé pour opérer pareille substitution.
En tout cas, je ne vois pas de meilleure conclusion abrupte à cette explication possible.
3 commentaires:
Prochain épisode, Lordling contre Derrick !
Le duel de titans...
Ou contre Sous le soleil, si Derrick est empêché.
Lordling + Sous Le Soleil, c'est un peu le présent roman.
Lordling + Derrick, par contre, ça me semble assez excitant :)
De Alain Montbloy, à la Flamme d'Or, j'ai lu 2 autres bouquins : Tempête Sur Le Caire, et Alerte à Macao.
Le premier est une curiosité de 1952, avec une mystérieuse espionne anglaise, dont les motivations restent peu claires, qui aide Mohammed Naguib et Anouar el-Sadate à renverser le roi Farouk. Ca ne va pas bien loin, mais ça a un petit côté historique et exotique pas déplaisant, qui peut agrémenter une heure d'insomnie. Achtung, là aussi, ni sexe ni baston, on reste propre sur soi. Question style, je veux dire littérature, on atteint un sommet page 184 avec cette phrase : "De causer d'homme à homme avec cette femme lui avait fait oublier son trouble".
Alerte A Macao, de mémoire, est plus réussi. En tout cas, le Montbloy avait pondu une intrigue un peu plus présentable. Malheureusement, impossible d'en dire plus, j'ai tout oublié en route.
Dans les 2 cas, superbes couvertures de Jef de Wulf. Mention spéciale pour Tempête Sur Le Caire et sa fatma en décolleté explosif.
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