SURSIS POUR UNE ESPIONNE, A.G. PRIMETT
INTER ESPIONS CHOC # 4, 196?
La première partie est prometteuse. Chapitre un. Le méchant débarque en alpha-romeo blanche. Il s'appelle Sandor Crasick et c'est un espion soviétique. Accent slave, gueule reptilienne et nom de famille fonctionnant comme une mot-valise. Crasick, c'est la combinaison de crazy et de sick, de fou et de malade. Vaste programme !
Surtout, l'affreux possède la couverture adéquate : directeur d'une clinique pour détraqués mentaux aux abords de Marseille. Ou comme le souligne un gardien de la paix, en page 26 : "je trouve qu'il fait un peu docteur pour film d'épouvante, avec ses yeux bleus qui vous fixent au point d'en être gênants."
Bref, il a la gueule de l'emploi. Mais ce n'est pas un raison pour se cantonner à de la figuration. Il a un rôle à jouer, le Crasick. Il doit dérober "les plans du nouveau chasseur vitesse mach 8 groupe 357 à grand rayon d'action." Ça ou la recette du coq au vin, c'est du kif. L'important, c'est qu'il commette un vil forfait à l'encontre de la France. Et les vils forfaits, je vais te le dire, c'est un peu à ça qu'on reconnait les méchants.
Pour ce faire, il s'est donc entouré de deux acolytes tout aussi méchants que céziguepate : Sacha, le tueur discret, et Sonia, la belle blonde bien balancée répondant au doux matricule de KW17. Malheureusement, nos trois zigotos sont des bras cassés. Les plans du mach 8 groupe 357 leur passent sous le blair et les services secrets français leur foutent au train leur meilleur gusse, un type qui, comme Crasick, a la gueule de l'emploi.
"Ses cheveux noirs sont épais et souples, ses yeux sont bruns, vifs, intelligents. Une bouche sensuelle met une note apaisant sur l'ensemble énergique du visage. Son nom : Gérard Delambre, agent J 137 des services de contre-espionnage français."
Voila l'homme ! Un vrai tombeur de nénettes, avec son physique de jeune premier façon feuilleton télévisé.
"Quelle carrière cinématographique il aurait pû faire ! De quoi tourner la tête aux spectatrices peu farouches, et même aux autres !" s'exclame en son fort intérieur Virginia, une gironde poulette du SR qui en pince pour J 137. Mais la pauvre n'aura pas le temps de croquer le fruit de ses désirs, elle avalera le bouillon de onze heure avant la fin du bouquin. Le sursis pour une espionne du titre, c'était bien sa pomme qu'il concernait !
À part ça, pas grand chose à signaler. J'ai pris du plaisir à m'envoyer la chose mais ce n'était pas non plus le fade ultime.
Primo, Gérard Delambre, il est un peu trop terne, comme super espion. La preuve, c'est qu'il débarque dans le bouquin à mi-parcours. Parole ! Si j'étais le héros d'un récit d'espionnage et que l'auteur ne me faisait entrer en scène qu'après la page 83, pour sûr que je me rebifferai sévère dans les coulisses !
Et secundo, c'est l'absence totale d’éléments spectaculaires. Pas d'action ni d'explosions, seulement une petite fusillade et un court échange de gnons vers la fin - autant dire : le minimum syndical.
Même chose pour les décors. Ils sont signés Roger Harth, c'est pas possible autrement ! Pourtant, il y avait de quoi faire violemment frémir le lectorat, rien qu'avec l'asile de fou du vilain, mais le roman préfère se cantonner à du petit budget pour mémé.
En l'état, ça équivaut à faire rouler James Bond en Méhari... et avec la jauge dans le rouge en sus.
BAZAR À ZANZIBAR, SIM FINCHLEY
INTER ESPIONS CHOC # 7, 196?
Bouh ! Quelle mauvaise foi ! James Bond en Méhari et à l’arrêt sur un bas côté d'autoroute, ça a son charme. Je m'en suis rendu compte en attaquant le second bouquin d'espionnage de mon dimanche, Bazar à Zanzibar.
Là, pour le coup - et pour rester dans les comparaisons cinématographiques - c'était plutôt Eddie Constantine paraplégique en chaise roulante et qu'on envoie voltiger dans les escaliers.
Là, pour le coup - et pour rester dans les comparaisons cinématographiques - c'était plutôt Eddie Constantine paraplégique en chaise roulante et qu'on envoie voltiger dans les escaliers.
D'abord, il y a le style, façon Série Noire à la ramasse. On est pas très loin des Sam Morgan de Slim Harrisson ou des O.K. Devil que sortait la S.E.G. à la même époque.
Comprenne qui pourra.
Ensuite, il y a l'intrigue. Et là, faut vraiment s'accrocher. La chaise roulante dans l'escalier, disais-je. Et l'escalier en colimaçon. Ouille, ouille, ouille ! Mince de chute !
Je vais néanmoins essayer de te la faire courte...
Donc, dans ce bouquin, de vilains Chinois, camouflés dans l'import-export ou la restauration rapide, foutent le bazar à Zanzibar, cette paisible colonie Anglaise.
À la demande des autorités rosbiffes, les services secrets ricains chargent le colonel Guill - "l'agent number one de la CIA" - de mettre un terme à la nouba des bridés.
À la demande des autorités rosbiffes, les services secrets ricains chargent le colonel Guill - "l'agent number one de la CIA" - de mettre un terme à la nouba des bridés.
Son fidèle .22 long riffle glissé sous l’aisselle et ses deux valises en pogne, notre gonze s'en va donc à l'aventure mais, une fois sur place, patatra, c'est la tuile !
Il manque de se faire estourbir par un pot de bégonia tombé d'un rebord de fenêtre (c'est dangereux, ces choses-là) puis apprend que l'agent X12-32 (alias Lola Barnett, une chouette poupée avec qui Guill était censé collaborer) vient d'être kidnappé par de mystérieux méchants non-identifiés.
Il manque de se faire estourbir par un pot de bégonia tombé d'un rebord de fenêtre (c'est dangereux, ces choses-là) puis apprend que l'agent X12-32 (alias Lola Barnett, une chouette poupée avec qui Guill était censé collaborer) vient d'être kidnappé par de mystérieux méchants non-identifiés.
Je n'en suis qu'à la page 24 mais déjà, je souffre. Et la chute continue.
Guill fait la connaissance d'un gros trafiquant Belge, se retrouve ensaucissonnée à des rails ferroviaires (ça, c'était plutôt bien vu), joue au poker avec un Allemand sournois et rencontre pleins de personnages secondaires dont tu te fiches éperdument, comme le major Parkinson, un gars qui tremble constamment.
À la toute fin, je te rassure, Guill retrouve X12-32 (qui, entre temps, s'était refait kidnapper une ou deux fois supplémentaires) et, tant qu'on y est, met la main sur de précieux microfilms que le trafiquant Belge, cet idiot, cachait dans son paquet d'Amsterdamer.
Inutile de faire plus long. Ce bazar-là était vraiment trop zanzibarbant !
3 commentaires:
Salut à toi mec; content de te lire de nouveau après une si longue absence. J'espère que tu en as profité pour faire provision de lectures édifiantes, de quoi nous faire bidonner encore avant la fin du monde! Merci d'avance.
Bibouillou.
…Pas mieux !
Merci les gars. Je vais essayer de reprendre du poil de la bête !
Enregistrer un commentaire